- Yehouda Loew Maharal de Prague
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Juda Loew ben Bezalel
Rabbi Yeouda Loew ben Bezalel (1526 - 1609), dit « Notre enseignant, le Rav Loew » (Morenou HaRav Loew), abrégé en MaHaRaL (dénomination par laquelle il est le mieux connu) est l'un des plus grands Aharonim. Il vécut au XVIe siècle à Prague, où l'on peut encore voir sa tombe de nos jours.
Il était versé aussi bien dans les grands textes du judaïsme que dans les sciences profanes, en particulier les mathématiques. Il entretenait des liens étroits avec l'astronome Tycho Brahe, dont l'élève, David Ganz, fut son assistant. Ce fut suite aux découvertes de celui-ci qu'il exprima la fameuse formule, qu'en aucun cas la Torah et la science ne peuvent être en conflit, puisque leur domaine n'est pas le même.
Il fut également un grand défenseur de la littérature rabbinique allégorique, le Midrash, notamment dans son livre Beer hagola, traduit en français sous le titre Le puits de l'Exil (voir également le livre homonyme d'André Neher, éminent spécialiste du Maharal).
Son nom a été associé à la légende du Golem, célèbre dans la culture juive d'Europe de l'Est, créature humanoïde d'argile qui se meut si l'on lui appose le nom ineffable de Dieu. Selon les uns, il aurait été créé par le Maharal afin de protéger les juifs du ghetto contre les trop nombreux pogroms ou, selon les autres, suite aux demandes pressantes de son ami Mordecaï Meisel, fort chagrin de n'avoir pas d'enfant.
Soixante ans plus tard, l'histoire fut reprise et popularisée par Yudl Rosenberg. On en trouve des échos dans les contes des frères Grimm, et moins directement dans le Frankenstein de Mary Shelley ou dans le Fantasia de Walt Disney (L'Apprenti sorcier).
Le Maharal a révolutionné les méthodes d'enseignement et d'étude dans les yeshivot (instituts talmudiques) en insistant sur l'ordre de l'apprentissage des textes : Torah d'abord, Mishna ensuite, et après seulement Guemara, chacun servant à comprendre le précédent, ainsi que l'état d'esprit nécessaire à l'étude qui se doit d'être désintéressée. Que ce soit d'un point de vue pratique ou méthodique il se caractérise par sa clarté et son intégrité. Il entreprend un immense travail de défense de la torah orale, notamment dans Beer Hagola, pour rendre aux anciens leurs mérites.
Œuvres
- Beer Hagola ("Le puits de l'exil", allusion à Berechit 26:15) la diaspora nous a fait perdre les valeurs essentielles à la compréhension des démarches de nos sages dans la guemara, le Maharal compte donc y remédier.
- Gvourot Hachem ("Les Hauts-faits de l'Eternel"), traité sur la sortie d'Égypte
- Gour Arié ("Jeune lion", allusion à Berechit 49:9), commentaire entièrement basé sur Rachi de Troyes
- Tiferet Israel, ("Les Splendeurs d'Israël") traite sur le don de la Torah
- Ner Mitsva, commentaire sur certains passages du Livre de Daniel et sur la fête de Hanoucca (traduit et commenté par Benjamin Gross)
- Derekh H'aïm, commentaire sur le traité mishnique Pirke Avot (Maximes des Pères)
- Netzah' Israel ("L'Eternité d'Israël") traité sur l'historiosophie du peuple juif
Bibliographie
- André Neher : "Faust et le Maharal de Prague: le mythe et le réél", PUF, (ISBN 2130397778)
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