Voulland

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Jean-Henri Voulland

Jean-Henri Voulland, le 11 octobre 1751 à Uzès et mort le 23 février 1801 à Paris, est un révolutionnaire français.

Biographie

Issu dune famille protestante, Voulland sinscrivit, après des études de droit, au barreau dUzès. Le 28 mars 1789, il fut élu député du Tiers état de la sénéchaussée de Nîmes et de Beaucaire aux États généraux. Siégeant dans la majorité patriote, il prêta le Serment du jeu de paume. Intervenant à plusieurs reprises sur les affaires nîmoises, il dénonça le maire de la ville et le clergé de Carpentras. Élu secrétaire de lAssemblée le 14 février 1791, il vota le rattachement dAvignon à la France.

Il devint membre du tribunal de cassation le 9 mars 1791, puis juge au tribunal dUzès le 1er avril suivant. Secrétaire du club des Feuillants sous la présidence de Barère, il passait alors pour avoir des opinions royalistes prononcées et était en relations avec léditeur Maret.

Le 5 septembre 1792, il fut élu député du Gard à la Convention nationale, le 3e sur 8, avec 457 voix sur 495 votants. Siégeant sur les bancs de la Montagne, il vota la mort, sopposa à lappel et au sursis lors du procès de Louis XVI. En avril 1793, il fut brièvement envoyé en mission dans lHérault et le Gard.

Il entra au Comité de sûreté générale le 14 septembre 1793 et fut élu secrétaire, le 19 septembre 1793, puis président, le 16 frimaire an II (6 décembre 1793), de la Convention.

Au Comité de sûreté générale, Voulland joua un rôle actif jusquà son départ, le 15 fructidor an II), se faisant remarquer « par ses rigueurs, par ses emportements et par lintempérance de son langage »[1].

Proche de Vadier et de Barère, Voulland signa dinnombrables mandats darrêt. Cest lui qui révéla à la Convention la prétendue conspiration de la prison de Bicêtre qui, après le vote de la loi du 22 prairial, conduisit à la condamnation expéditive de dizaines de suspects. Parmi les condamnés se trouvait Osselin, son ancien collègue au Comité de sûreté générale, qui en savait long sur les pratiques de corruption de la police politique de lan II, telles quelles ont été décrites par lhistorien Albert Mathiez et surtout Arnaud de Lestapis[2].

Plus personnellement, il sefforça de faire disparaitre les témoins de ses opinions anti-démocratiques du début de la Révolution : ainsi le libraire royaliste Levigneur qui le connaissait fort bien, et qui fut guillotiné en 1794[3].

Proche des Cordeliers, il prit part au 9-Thermidor, jouant un rôle dans la mise hors-la-loi des députés robespierristes.

Le 12 fructidor an II, Lecointre le dénonça comme « complice de Robespierre », accusation sans suite[4], le rapport de Merlin de Douai, déposé le 7 nivôse suivant, le mettant hors de cause.

Après léchec de linsurrection du 1er prairial an III, il fut compris dans le décret daccusation du 9 prairial An III[5]contre les membres des comités de la période terroriste[6]. Caché chez le libraire Maret, il bénéficia de lamnistie générale de brumaire an IV. « Si vous me voyez à peu près libre quoique proscrit, aurait-il dit à Joseph Fiévée, cest quils nignorent pas que jai contre eux de terribles pièces à faire valoir[7]. » Il mourut dans la gêne, à lâge de cinquante ans.

Notes

  1. Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, t. 5, p. 519
  2. En trois articles remarquables, Lestapis renvoie aux sources essentielles pour le sujet, Mathiez et le fonds du Comité de sûreté générale, quil a dépouillé systématiquement : « Un grand corrupteur : le duc du Chatelet », Annales historiques de la Révolution française,1955 (I et II) et « laffaire Baillemont », AHRF, 1956.
  3. Selon Jacques-Charles Bailleul, Almanach des bizarreries humaines, ou Recueil danecdotes sur la Révolution, destiné à linstruction des petits et des grands enfants, dédié par un homme qui a peu de mémoire à ceux qui nen ont point du tout, Paris, Chez Ant. Bailleul, 1796, réédition en 1898 avec une préface dAlphonse Aulard. Voir la reproduction de louvrage sur Gallica, p. 12-13.
  4. Philippe Buchez, Pierre-Célestin Roux-Lavergne, Histoire parlementaire de la Révolution française, ou Journal des assemblées nationales depuis 1789 jusquen 1815, contenant la narration des événements, précédée dune introduction sur lhistoire de France jusquà la convocation des États-Généraux, Paris, Paulin, 1834-1838, t. 36, p. 50-56.
  5. Voir Gérard Walter, La Conjuration du neuf Thermidor, 27 juillet 1794, Gallimard, 1974, p. 371.
  6. Les seuls qui en réchappent sont Carnot, dont larrestation – demandée par Gouly – a été repoussée parce quil a « organisé la victoire », et Louis du Bas-Rhin. Voir Philippe Buchez, Pierre-Célestin Roux-Lavergne, op. cit., t. 36, p. 379-380.
  7. Voir les Mémoires de Fiévée, et Bibliothèque historique de la ville de Paris, ms. 966, p. 3.

Sources

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