- Voile aurique
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Une voile aurique est une voile de forme quadrangulaire non symétrique qui présente toujours le même bord d'attaque au vent, contrairement aux voiles carrées. Elle est établie enverguée sur une vergue, pic ou corne, plus ou moins apiquée, dont le point le plus bas est situé vers l'avant, ou bien déployée par une livarde.
Elle se distingue facilement des voiles triangulaires, voiles latines ou focs, mais l'usage courant confond la voile aurique avec la voile à corne ou la brigantine qui sont de la famille des voiles auriques, de même que les voiles au tiers et les voiles à livarde.
Certains auteurs considèrent comme voiles auriques toutes les voiles qui ne sont pas des voile carrées, les définissant ainsi de la même façon que les voiles fore-and-aft, voiles « avant-arrière ».
Sommaire
Définitions et origines
Les auteurs de dictionnaires de la marine et de livres sur l'histoire de la navigation à voile s'accordent en général pour définir la voile aurique comme étant une voile quadrangulaire asymétrique, considérée comme une évolution de la voile carrée, cette dernière étant transfilée sur une vergue hissée sur le mât par son milieu et présentant au vent, suivant le besoin, alternativement l'un de ses deux côtés, alors que les voiles auriques ne sont symétriques ni dans leur forme ni dans leur usage.
Pour Bonnefoux et Paris[1], sont auriques les voiles trapézoïdales qui se hissent dans la direction des étais ou s'enverguent sur des cornes. Ils considèrent comme auriques les voiles trapézoïdales, qu'elles soient à corne ou à livarde, ou bien certaines voiles d'étais quadrangulaires.
Dominique Buisson[2] précise que les voiles auriques comprennent les voiles à livarde, les voiles au tiers (ou au quart) et les brigantines disposant d'une corne et gréées avec ou sans bôme. De même pour Georges Devillers[3] qui classe tout simplement en voiles auriques les voiles au tiers, à corne ou à livarde. Dominique Buisson mentionne également l'origine du mot aurique : il vient du latin auris, oreille. Les auteurs du Guide des gréements du Chasse-Marée[4]estiment que le terme proviendrait du latin auris, oreille, cette explication étant corroborée par la traduction anglaise lugsail, mot composé de lug, terme technique pour désigner une oreille et de sail pour voile. Ils considèrent également comme voiles auriques, les voiles au tiers, les voiles à livarde, les voiles à corne, et notent que l'on réserve parfois abusivement le terme aurique aux voiles à corne (on ne devrait pas dire un sloup aurique mais un sloup à corne).
Une définition plus étendue de la voile aurique est proposée par Yves Gaubert[5]. Il présente la voile aurique comme une évolution des gréements à voile carrée dont les amures (côté au vent) et les écoutes (côté sous le vent) sont interchangeables, cette évolution s'étant faite en deux étapes. La première étape, qu'il nomme « auricisation » consiste à donner aux voiles un avant et un arrière. Il classe ainsi dans les voiles auriques les voiles au tiers, les voiles à corne, les voiles à livarde, les voiles bermudiennes et les voiles latines. Il ne restreint donc pas les voiles auriques aux voile quadrangulaires, les voiles bermudiennes et latines étant triangulaires. Les voiles auriques sont donc, d'après lui, l'équivalent des gréements que les anglo-saxons dénomment fore-and-aft rigs (mot-à-mot, gréement avant-arrière). Dans une deuxième étape se produit une « axialisation » de l'amure comme dans les voiles à corne, à livarde, et bermudiennes.
Dans le langage courant, on désigne assez facilement, de façon restrictive, une voile à corne comme une étant la voile aurique, alors que les voiles au tiers et les voiles à livarde sont aussi des voiles auriques. Le vocabulaire maritime anglais utilisant les mots lugsail pour voile au tiers, gaf rigged sail pour voile à corne, et incluant dans sa définition de fore-and-aft rigged sail toutes les voiles ayant une implantation avant-arrière, sans restriction sur le nombre de côtés, il n'y a pas d'équivalent exact à « voile aurique » en anglais, à moins, soit d'accepter la définition de Yves Gaubert et alors voile aurique = fore-and-aft rigged sail, ou bien d'accepter l'usage courant abusivement restrictif, et alors « voile aurique » = « voile à corne » = gaf rigged sail. Le même problème d'équivalence se présente avec d'autres langues, comme l'allemand.
Description des voiles auriques
La description de chaque voile aurique est détaillée dans des articles spécifiques. L'article Voile fournit une liste des différents types de voiles.
Voile au tiers
Une voile au tiers, ou bourcet[6], est une voile en forme de trapèze dont le bord supérieur, ou envergure, est transfilé sur une vergue dont la drisse est frappée au tiers avant de sa longueur.
Article détaillé : Voile au tiers.Voile à corne
Dans le cas de la voile à corne, elle tient son nom de la corne ou pic, qui contrairement à la vergue, suspendue le long du mât, est appuyée au mât par sa partie avant munie d'un encornat, et pivote selon l'axe du mât. Généralement bordée d'un gui ou bôme, la voile à corne peut donc être établie tribord amure ou bâbord amure sans présenter un côté moins performant, car déformé par le mât, et donc sans devoir gambeyer après un virement de bord comme pour les formes archaïques de la voile au tiers. En contrepartie, le guindant de la voile est déventé par le mât.
Article détaillé : Voile à corne.Voile houari
La voile houari est une voile à corne très apiquée ne laissant pas la place à établir un flèche au-dessus. Elle préfigure l'utilisation du gréement marconi, ou bermudien, en navigation de plaisance.
Article détaillé : Voile houari.Voile à livarde
La voile à livarde est tendue par un espar appelé balestron ou livarde, qui est techniquement et historiquement sans rapport avec une vergue ou une corne, mais assume une fonction équivalente à celle d'un tangon : écarter du mât un point de la voile.
Article détaillé : Voile à livarde.Notes et références
- ISBN 2-84132-006-5), à l'entrée Aurique Bonnefoux et Paris, Le dictionnaire de la marine à voile, éditions de la Fontaine au Roi, Paris 1994 (
- ISBN 2-88001-295-3), page 13 Dominique Buisson, Encyclopédie des voiliers, Edita, Lausanne, 1994 (
- ISBN 9782903 708757), page 116 Georges Devillers, Matelotage et voilerie, Le Chasse-Marée/ArMen, Danona, 1997, (
- Le Chasse-Marée, Guide des gréements - Petite encyclopédie des voiliers anciens
- ISBN 2-903708-82-7), page 9 Yves Gaubert, Bateaux traditionnels français Reconstitutions et répliques, Le Chasse-Marée/ArMen, 1998 (
- misaine : Le dictionnaire de la marine à voile, page 123 Bourcet s'emploie aussi pour une
Bibliographie
- Daniel Charles, Corine Renié, Conservatoire international de la plaisance, Yachts et Yachtsmen : Les Chasseurs de futurs : 1870-1914, Ed. Maritimes et d'Outre-mer, Vitoria, 1991 (ISBN 2737305772)
- Le Chasse-Marée, Guide des gréements - Petite encyclopédie des voiliers anciens, Le Chasse-marée/ArMen, 1996 (ISBN 9782903708641)
- Edmond Pâris et Pierre de Bonnefoux, Dictionnaire de la marine à voile [détail des éditions]
- Dominique Buisson, Encyclopédie des voiliers, Edita, Lausanne, 1994 (ISBN 2-88001-295-3)
- Georges Devillers, Matelotage et voilerie, Le Chasse-Marée/ArMen, Danona, 1997 (ISBN 9782903 708757)
- Yves Gaubert, Bateaux traditionnels français - Reconstitutions et répliques, Le Chasse-Marée/ArMen, Tours, 1998 (ISBN 2-903708-82-7)
- Jean Le Bot, Les bateaux des côtes de la Bretagne aux derniers jours de la voile, Glénat, 1990 (ISBN 2-7234-1185-0)
Voir aussi
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