- Vieux arbres de Bükkábrány
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Les vieux arbres de Bükkábrány sont un groupe de seize troncs d'arbres morts, datés de huit millions d’années, découverts le 31 juillet 2007 dans un état exceptionnel de conservation au fond d'une immense crevasse profonde de 60 m située dans la mine de lignite à ciel ouvert de Bükkábrány (dép. Borsod-Abaúj-Zemplén) à 160 km au nord-est de Budapest, la capitale de la Hongrie. Ils datent du Tortonien, une des époques de la période Miocène, durant laquelle le continent européen était partiellement submergé par les eaux.
D'abord considérés comme appartenant aux genres Taxodium ou Sequioxylon, les analyses anatomiques effectuées sur six des arbres ont permis de les identifier comme appartenant aux espèces Taxodioxylon germanicum et Glyptostroboxylon sp.. La couche supérieure de charbon contenait aussi des cônes de Glyptostrobus, et des espèces d'Alnus (Aulne) et Ulmus (Orme) qui ont été décrites ailleurs dans la région à cette même époque géologique[1].
L’ancienne forêt dominée par les cyprès prospérait sur les rives du lac Pannon (lac aujourd'hui disparu). Ces arbres devaient mesurer entre 30 et 40 m de hauteur, et devaient être âgés de 300 à 400 ans lorsqu'ils ont été recouverts, lors d'une tempête de sable, par une épaisse couche de sable gris, lui-même surmonté d'une fine bande de sable jaune. C'est cette gangue naturelle qui les a protégés. Les troncs situés dans un petit périmètre de moins de 100 m², d’une hauteur de 4 à 6 m, pour un diamètre de 1,5 à 3 m ont parfaitement conservé leur structure en bois ; ils ne sont ni carbonisés, ni fossilisés. La conservation est due à l'absence de bactéries dans cette couche de sable gris ; le bois original ne s'est pas fossilisé, ce qui constitue tout l'intérêt de cette découverte.
Cette découverte peut permettre aux scientifiques d’étudier la flore et le climat du Miocène. Ces arbres constituent, pour les scientifiques, une importante mine d'informations sur la flore du Tortonien et sur les origines de la Pannonie qui à l'époque était une immense étendue d'eau, appelée lac Pannon, sur les rivages duquel prospéraient les arbres. Grâce à la dendrochronologie — étude de la datation des changements climatiques par l'étude des anneaux des arbres — il est aujourd'hui possible de connaître en détail le climat d'une petite période du Tortonien s'étalant entre 1 000 et 1 500 ans.
Leur état non-fossilisé rend les arbres très vulnérables aux conditions externes telles que l'air et la lumière du soleil. Soumis à l'air et au soleil, les arbres s'abîment rapidement en perdant leur cellulose qui sert de colle aux membranes des cellules de leur bois. Les troncs ainsi exposés ont commencé à se dessécher quasiment à vue d'œil. Quatre arbres ont été transportés au Musée Ottó Herman à Miskolc. À terme, ils seront exposés dans un aquarium reproduisant les conditions de leur hibernation, dans le centre pour visiteurs d'Ipolytarnoc, au sein du parc national de Bükk. Le ministre hongrois de l'environnement, Gabor Fodor, a assuré que son gouvernement allait investir plusieurs millions d'euros dans la préservation des seize arbres du Miocène.
Sources
- Maurin Picard: Une forêt du miocène en Hongrie – Le Figaro Online, 10 août 2007
- Ancient forest found in Hungary – BBC News Online, 12 August 2007
Notes et références
Catégories :- Paléobotanique
- Miocène
- Environnement en Hongrie
- 2007 en Hongrie
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