- Vidéo à la demande
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La vidéo à la demande (VàD), vidéo sur demande (VsD) ou encore vidéo à la séance (définition juridique Service de média audiovisuel à la demande[1]), souvent abrégée en Europe francophone en VoD (de l’anglais Video on Demand), est une technique de diffusion de contenus vidéo numériques bidirectionnelle (interactive) offerts ou vendus par les réseaux câblés, comme Internet, ou les réseaux non câblés, comme la téléphonie 3G.
La vidéo à la demande se développe depuis le début des années 2000 suite à l’explosion des accès très haut débit proposés aux particuliers. Son principe basé sur une diffusion unicast, est une évolution logique des technologies broadcast, du style Pay-per-view (« TV à la carte »). Plus souple pour les clients, qui s’affranchissent des horaires de diffusion, cette technologie est en contrepartie plus gourmande en ressources réseau. Ceci explique que son développement soit intimement lié à l’augmentation de la bande passante des réseaux.
Sommaire
Description
À l’aide d’un décodeur numérique ou d’un ordinateur, l’utilisateur peut commander des films ou des émissions de télévision qui sont stockés sur des serveurs. L’utilisateur dispose d’un temps de location prédéterminé (généralement 24 heures) pour le film ou l’émission qu’il a commandé et à l’aide de sa télécommande il dispose des mêmes fonctions qu’un magnétoscope, notamment la pause, l’avance ou le recul rapide.
Ces contenus sont généralement payants, facturés à l’unité ou par le biais de forfaits.
Pour exemple, un site commercial de VàD permet de louer ou d’acheter des vidéos comme des dessins animés, des films de cinéma ainsi qu’un contenu dit « adultes » pour un public majeur.
Ces services sont dits « immatériels » et sont régis en France par les articles L. 111- 1, L .113-3 et L. 121-18 et suivants du Code de la consommation et aux articles 1369-1 et 1369-2 du Code civil.
Technique
L’utilisation de vidéo à la demande peut se faire sur n’importe quel système pouvant accéder à des vidéos en lecture continue (en « streaming ») et les visualiser. À l’origine accessible uniquement par des ordinateurs de type PC, on assiste au début du XXIe siècle à la multiplication d’outils spécialisés acceptant ce type de prestation :
- les media center, qui sont des systèmes multimédia « de salon » destinés à regrouper les différents systèmes déjà existants : lecteur DVD, décodeur/tuner hertzien/satellite, lecteur MP3, magnétoscope numérique. Ils ont les caractéristiques des PC multimédia, avec plus d’ergonomie.
- les téléphones compatibles 3G, qui sont des hybrides entre un téléphone classique et un PDA : accès aux réseaux haut débit (comme l’UMTS en Europe), 'grand' écran, accès Wi-Fi/Bluetooth/WLAN pour la connexion à internet et à des périphériques multimédia, système d’exploitation supportant des lecteurs multimédia.
- les consoles de jeux de septième génération, qui s’adaptent pour obtenir les fonctionnalités d’un Media Center : Xbox 360, PlayStation 3 en sont des exemples.
- La vidéo à la demande est aussi utilisée en interne dans les espaces collectifs (sociétés, hôpitaux, prisons, hôtels etc.). Cette technique permet à un utilisateur de visionner un film sur un ordinateur ou une télévision (par l’intermédiaire d’une set top box) connecté sur le réseau informatique du lieu. Cela peut permettre également suivant la configuration de regarder en direct les chaînes de télévision et de mettre en pause la lecture pour reprendre ultérieurement celle-ci à l’endroit précis de la pause (Timeshifting).
Au niveau logiciel applicatif, un certain nombre de lecteurs multimédia payants ou gratuits existent, en fonction du système d’exploitation, et des fonctionnalités demandées. Une des caractéristiques importante est la gestion des droits numériques (ou DRM pour Digital Right Management) : dans le cadre de contenus non libres de droits, ce système associé à des lecteurs tels que le Lecteur Windows Media ou Lecteur Divx Player permet de garantir le respect du copyright. Ce système fonctionne avec des formats de numérisation et de cryptage propriétaires tels que Windows Media Video ou DivX. Ce système peut permettre par exemple de limiter la copie ou le visionnage sur plusieurs machines, et est utilisé par les organismes de diffusion de contenus payant (par exemple le CoDec DivX est utilisé par l’INA en France).
Concernant les méthodes de diffusion, on peut distinguer deux modes de fonctionnement :
- mode pull : le système de visionnement lit un flux vidéo sur un serveur distant, c’est ce qu’on appelle également la lecture en continu.
- mode push : le téléchargement du document vidéo s’effectue sur un support de stockage (disque dur).
Marché en France
Selon une étude NPA Conseil publiée en décembre 2006, en France la VàD devrait représenter 339 millions d’euros en 2011, (contre 16,9 millions en 2006) dont 334 millions pour la VàD sur TV par ADSL.
La France est très active en termes de vidéo à la demande, avec un chiffre d'affaires en 2009 de 82,3 millions d'euros (+55% vs. 2008) et une offre multiple : 88 plateformes actives (tous modes d'accès confondus, TvIP, sites Internet, consoles de jeux...) proposant de la vidéo à la demande sont dénombrées en février 2010[2].
La France est d'ailleurs le 2ème pays Européen comptabilisant le plus de services de vidéo à la demande derrière le Royaume-Uni[3].
Modes de consommation de la VàD en France
Pour qu'il y ait vidéo à la demande, il faut par définition que l'utilisateur puisse choisir son programme et le regarder quand il le souhaite, cela suppose donc à la fois un échange d'information unique entre l'utilisateur et le serveur où est stocké la vidéo et la capacité pour la vidéo d'être envoyée spécifiquement à l'utilisateur qui en fait la demande. Cela suppose donc une diffusion du flux vidéo unicast, à opposer à la diffusion hertzienne broadcast des chaînes de télévision (où le même flux est envoyé à tout le monde).
Les modes de diffusion unicast privilégiés en France pour la vidéo à la demande sont : Internet et la TvIP (cf. l'article pour le détail du fonctionnement de la TvIP, avec notamment le distinguo entre l'Unicast et le Multicast)
La TvIP est, de très loin, le support le plus usité (plus de 90% du chiffre d'affaires de la vidéo à la demande en France a été réalisé sur TvIP en 2009 vs 82% en 2007)[2].
Principaux acteurs de la VàD en France
Les principaux acteurs de la VàD sont les fournisseurs d’accès internet, les chaînes de télévision, les web-marchands de produits culturels, les plates-formes indépendantes ou institutionnelles comme l’INA en France et enfin les référenceurs/comparateurs[4].
Notes et références
- http://www.tahiticreative.tv/L-avis-du-CSA-concernant-les-Services-de-medias-audiovisuels_a181.html
- Centre national du cinéma et de l'image animée, « Le marché de la vidéo en 2009 » sur http://www.cnc.fr, 2010. Consulté le 10 juin 2010
- Vidéo à la demande et télévision de rattrapage en Europe, Observatoire européen de l’audiovisuel, 2010, 406 p. (ISBN 978-92-871-6733-0) Vidéo à la demande et télévision de rattrapage en Europe, Observatoire européen de l’audiovisuel, 2010. Consulté le 10 juin 2009
- NPA Conseil, « Vidéo à la demande en Europe : Second recensement des services de VoD » sur http://www.npaconseil.com/, NPA Conseil, 2008. Consulté le 10 juin 2010
Voir aussi
Articles connexes
- Gestion des droits numériques (DRM)
- WebTV
- Lecture en continu
- Téléchargement
- Téléchargement définitif
- Télévision de rattrapage
- Serveur vidéo
Liens externes
- Catégorie vidéo à la demande (EN) de l’annuaire dmoz
- Catégorie vidéo à la demande (FR) de l’annuaire dmoz
Catégories :- Vidéo à la demande
- Vidéo sur réseau IP
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