Vacceens

Les Vaccéens sont un peuple celte vivant dans les plaines sédimentaires de la vallée centrale de Douro. Ils ont été mentionnés dès 220 av. J.-C. lors de la campagne d'Hannibal dans les territoires intérieurs de l'Ibérie. Ils furent définitivement soumis par la République romaine en -100 et, sous la pression ultérieure des Wisigoths, s'établirent au pied des Pyrénées, sur un territoire correspondant à la Navarre, le nord de l'Aragon, le Béarn et la Bigorre.

Distribution géographique des Vaccéens.

Sommaire 1 Histoire 2 Villes 3 Société et rite funèbre 4 Le blason du Béarn 5 Pour aller plus loin 5.1 Bibliographie 5.2 Liens internes 5.3 Liens externes

Histoire

Dès le premier siècle avant Jésus-Christ, il est fait mention des Vaccéens, notamment par Posidonius, Tite-Live et Pline l'Ancien.

Selon Posidonius, les Vaccéens étaient un des peuples « les plus civilisés » de la région de Meseta. Précédemment, leur région avait été habitée par le groupe de Soto de Medinilla (800-400 avant JC). Les communautés de Soto ont maintenu des traits forts d'identité jusqu'au début du IV^e siècle avant JC, période qui fut témoin du phénomène de celtification et de la formation du groupe Vaccéens.

Tite-Live, dans son Histoire Romaine, Livre XXI, nous parle de la soumission des Vaccéens à Carthage. Pendant la première campagne d'Espagne (en 221-219) d'Hannibal, celui-ci voulut rapidement soumettre Sagonte. Mais comme le siège de cette ville devait infailliblement attirer sur lui les armes romaines, il marcha d'abord sur les peuples voisins.

Après la soumission des Olcades, il attaqua alors les Vaccéens, qui furent défaits, malgré une grande résistance à Arbocala. Les réfugiés, joints à ceux des Olcades, s'allièrent alors aux Carpétans et réunirent une armée de cent mille hommes. Sans réelle stratégie, celle-ci fut toutefois écrasée par les armées d'Hannibal et le pays fut dévasté. Le général avait atteint son but : tout le pays situé au-delà de l'Èbre, Sagonte exceptée, subissait le joug de Carthage. Suivra la deuxième guerre punique.

Les Vaccéens furent soumis en 150 av. J.-C. par le proconsul Lucius Licinius Lucullus, selon le résumé du livre 48 de Tite-Live.

Pline l'Ancien, enfin, nous mentionne les Vaccéens dans son Livre III des Histoire Naturelle : Parmi les 18 cités des Vaccéens, on remarque les Intercatienses, les Pallantins, les Lacobricenses, les Caucenses. Il n'y pas d'autre information ; les Vaccéens sont « sortis » de l'histoire dès leur intégration à Rome.

Villes

Les Vaccéens étaient concentrés autour des grands noyaux urbains, qui n'avaient aucune organisation hiérarchique. Le plus grand oppida des Vaccéens compta jusqu'à quelques milliers d'habitants, c'est-à-dire bien plus que les modestes communautés Soto précédentes. Les murs des villes étaient construits à partir d'adobe et de bois, et possèdaient des fossés défensifs. Il y avait de grands secteurs résidentiels et les périphéries étaient situées en dehors des murs de ville. Un secteur était également prévu pour le dépôt des déchets et pour la production artisanale.

Société et rite funèbre

La plus grande caractéristique des Vaccéens réside dans leurs rites d'incinération. Malheureusement, seulement six cimetières ont été découverts, et parmi eux, celui de Las Ruedas (Pintia) est pratiquement le seul qui ait été correctement excavé et étudié. Près de 70 tombeaux (pas tous complets) ont été examinés à Las Ruedas, et permettent de se faire une idée de la société des Vaccéens.

Ainsi, les restes de la communauté exhumée permettent d'établir une chronologie continue du début du IV^e siècle avant JC à la fin du premier siècle de notre ère. Il n'y a pas de toute évidence un modèle clair de différentiation sociale. Au sommet de la hiérarchie sociale se trouvaient les élites équestres, dont les tombes comprennent de nombreux objets en métaux de très grande valeur (poignard damascène, selle très travaillée, etc.).

Au-dessous de cette strate sociale, deux niveaux additionnels de tombeaux « riches » ont été identifiés, contenant des objets de pouvoir et des armes. La plupart des personnes enterrées, plus de 80%, ont des armes, des céramiques et des ornements simples en verre.

Les personnes en bas de l'échelle sociale étaient enterrées sans biens funéraires.

En outre, le cimetière devait également être un endroit de culte pour les vivants, comme on peut le déduire des marques externes sur les tombes, et le fait qu'elles ne sont pas l'une sur l'autre. L'identification d'une stratigraphie horizontale indique également que le cimetière a été tracé radialement.

Dans l'ensemble, la culture funèbre des Vaccéens est semblable aux traditions mortuaires de la zone des Celtibères.

Le blason du Béarn

Il reste aujourd'hui encore une trace visible des Vaccéens. En effet, comme leur nom l'indique, ils respectaient le culte de la vache sacrée. Repliés au pied des Pyrénées, leur symbole devint familier du pays. Tellement que, lorsque Louis le Pieux érigea le Béarn en vicomté héréditaire, c'est tout naturellement qu'il adopta le symbole des Vaccéens : la vache.^{[réf. nécessaire]}

Pour aller plus loin

Bibliographie

• Tite-Live et Pline l'Ancien (voir aussi liens externes)

Liens internes

• Les peuples celtibéres
• Carthage
• République romaine
• Deuxième guerre punique

Liens externes

• Carte détaillée des peuples celtibères
• Tite-Live, Livre XXI
• Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, Livre III
• (en) The Celts in Iberia: An Overview

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