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Union générale
Union générale Création 1878 Dates clés 1882 Disparition 1882 Personnages clés Eugène Bontoux Forme juridique Société anonyme Siège social Lyon
FranceActivité(s) Banque Principaux concurrents Banque Rothschild modifier L’Union Générale est une banque catholique française fondée en 1878 par Eugène Bontoux. Elle fit faillite de manière retentissante en 1882.
Sommaire
Histoire
En 1878, Eugène Bontoux, un banquier catholique et légitimiste qui vient d'être licencié de la Banque Rothschild, proclame son intention d'élever, face aux établissements financiers d'origine juive, une société rivale qui serait constituée de capitaux catholiques et fonde l'Union Générale. Il devient président du conseil d'administration avec M. Feder comme directeur[1]. La banque rencontre un grand succès dans les milieux catholiques. Le secrétaire du pape, le cardinal Jacobini, s'engage ainsi au capital de la banque.
Elle croit extrêmement rapidement, en multipliant les rachats et les investissements risqués : Elle acquiert des compagnies d'assurances, crée la Société lyonnaise des eaux et de l'éclairage ou finance des opérations en Afrique du Nord et en Égypte avec d'autres banques tout en spéculant à la bourse.
La croissance se poursuit jusqu'en janvier 1882 où la société s'effondre[2]. C'est le krach de l'Union Générale. Il s'agit du premier « grand puff » de l'histoire financière. En 1882, résultant à la fois d'une surcapitalisation des valeurs (la Bourse comptaient plus de valeurs qu'elle ne pouvait en recevoir), d'une mauvaise gestion financière (rachat par la société de ses propres actions...) et d'une lutte acharnée entre « baissiers » (notamment, Rothschild) et « haussiers », mêlant politique, religion et finances, l'Union générale s'effondre. Elle entraîne avec elle la faillite de nombreux agents de change près de la Bourse de Lyon puis se répercute avec fracas sur la Bourse de Paris. En janvier 1882, Bontoux est arrêté et passe plusieurs mois en prison[1]. La crise de plusieurs années qui s'en suit affectera surtout les mines, la métallurgie et le bâtiment entraînant son cortège de misère, de chômage et de conflits sociaux violents comme à Anzin, qui connut en 1884 sa grande grève des mineurs, et à Decazeville.
Le krach de l'Union Générale a entraîné des critiques vis-à-vis de l'agiotage (manœuvres visant à manipuler les cours de Bourse). Il a été regardé par ses contemporains comme le résultat d'une lutte politique entre la droite conservatrice et légitimiste (Bontoux avait fait de cette banque la banque des conservateurs : elle comptait notamment de nombreux ecclésiastiques parmi ses actionnaires) et la gauche libérale. Zola s'est inspiré de cet événement, dont il avait fait une étude fouillée à partir des archives, pour son roman L'Argent : s'il situe l'action sous le Second Empire, ce roman retrace toute l'aventure de Bontoux (Saccard) et de l'Union générale (L'Universelle).
L'« assassinat » financier de l'Union générale par la banque juive nourrira pendant de longues années l'antisémitisme de l'extrême droite française selon Jean Bouvier, historien économique et auteur d'un livre sur l'Union générale[3].
Notes et références
- ↑ a et b Dictionnaire des députés (1789-1889), pages 394-395, notice d'Eugène Bontoux
- ↑ Comment le Crédit Lyonnais devint sage, Jacques Marseille in L'Expansion, 9 janvier 1992
- ↑ [pdf]Entretien avec Jean Bouvier
Voir aussi
Bibliographie
- Le Krach de l’Union générale (1878-1885), Jean Bouvier, Presses universitaires de France, Paris, 1960
- Comment le Crédit lyonnais devint sage, Jacques Marseille in L'Expansion, 9 janvier 1992
- Les Turbulences d'une grande famille, Henri Troyat, 1999, Grasset
- Scandale financier et antisémitisme catholique. Le krach de l'Union générale, Jeannine Verdès-Leroux Paris Ed du Centurion 1969
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