- Traité de Münster
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Le 24 octobre 1648 sont publiés deux traités négociés en Westphalie, région située à l'ouest de l'Allemagne actuelle. Ils mettent fin à la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui avait décimé les Etats allemands. Le traité de Münster est le second Traité de Westphalie signé, après celui d'Osnabrück le 8 septembre 1648. Il concerne l'empereur et la France.
Sommaire
Composition
Le Traité de Münster est composé de trois actes dont un plus important. Ce traité a mis beaucoup de temps à se concrétiser. En effet, les négociations ont commencé le 25 décembre 1641 mais les signatures ne sont officialisées seulement sept ans après. Ce retard est dû à quelques questions délicates – dont celle de la structure de l’Empire – sur lesquelles les autorités n’étaient pas d’accord.
Les préliminaires
En fait, les princes et les représentants des villes d'Allemagne ont obtenu de l'empereur Ferdinand III la réunion d'un congrès en Westphalie dès le mois de décembre 1644. Mais il faut près de cinq années de négociations pour parvenir à un accord. En effet la guerre continue et les parties en présence espèrent que le sort des combats modifie favorablement leur position diplomatique. Les 34 diplomates plénipotentiaires avec leurs collaborateurs et leur domesticité ont séjourné à Münster faisant presque doubler sa population, à l'époque d'environ 120 000 habitants.
Les négociations se déroulent de cette manière: les quatre principales puissances belligérantes, l'Empire, l'Espagne, la Suède et la France, discutent ensemble et en réfèrent ensuite chacune à leurs alliés. La France, soucieuse d'affaiblir l'empereur Ferdinand III a obtenu que cent cinquante principautés allemandes soient représentées.
En marge des négociations générales, un accord définitif entre les Provinces-Unies et l'Espagne est concrétisé le 30 janvier 1648 par la signature à Münster d'un traité de paix ratifié en mai suivant. Ce traité irrite la France car il échappe au cadre général des négociations. Les Hollandais obtiennent, après 80 ans de lutte, la reconnaissance définitive de la souveraineté et de l'indépendance de leur pays. Ils conservent tout ce qu'ils ont acquis pendant la guerre, l'embouchure de l'Escaut, Maastricht et le district d'Outre-Meuse.
Les accords
La France est confirmée dans la possession des Trois évêchés de Metz, Toul et Verdun annexés de fait depuis un siècle. La maison d'Autriche lui cède tous les droits qu'elle possède sur l'Alsace, c'est-à-dire les landgraviats d'Alsace, le Sundgau, Brisach, Philippsburg, les droits de bailli sur dix villes de l'empire en Alsace sans Strasbourg ni Mulhouse. Elle annexe la forteresse de Pignerol dans le Piémont, Moyenvic en Lorraine. De nombreux princes allemands conservent des fiefs en Alsace avant son rattachement à la France. Le traité stipule que leurs possessions ne dépendent pas du droit français mais de celui du Saint Empire romain germanique.
Avec le traité de Münster, la France atteint son but qui est d'agrandir durablement le royaume. L'empereur perd le droit de mener la politique extérieure de l'Empire. Celle-ci est désormais soumis à l'accord du Reichstag[1].
Voir aussi
Références
- Joseph Rovan, Histoire de l'Allemagne, p. 356
Bibliographie
- Joseph Rovan, Histoire de l’Allemagne des origines à nos jours, 3e éd. revue et augmentée, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire » nº 254, Paris, 1999 (1re éd. 1994), 974 (ISBN 2-02-18296-3) [détail des éditions]
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