Titus Flauius Josephus

Titus Flauius Josephus

Flavius Josèphe

Ce buste romain serait celui de Flavius Josèphe[1].

Joseph ben Matthias le Prêtre (hébreu : יוסף בן מתתיהו הכהן Yossef ben Matityahou HaCohen), plus connu sous son nom latin de Flavius Josèphe[2] (latin : TITUS FLAVIUS JOSEPHUS ; grec ancien Ἰώσηπος / Iốsêpos), est un historien romain du Ie siècle (Jérusalem, circa 37 - Rome, circa 100) d'origine juive et de langue grecque.

Son œuvre est une des sources principales quant aux événements et conflits de son temps entre Rome et Jérusalem.

Sommaire

Biographie

Josèphe appartient à une famille sacerdotale de Judée, liée à la monarchie des Hasmonéens.

En 64, sous Néron, il fut envoyé à Rome pour négocier la libération de prêtres emprisonnés. En 67, nommé gouverneur de Galilée par le Sanhédrin, il prit une part active à la Première guerre judéo-romaine. D'après ses récits, lors de la prise de la garnison juive de Yodfat où des centaines de soldats furent tués et où la plupart des autres se suicidèrent, il fut piégé dans une grotte avec quarante de ses compagnons. Les Romains leur demandèrent de se rendre ce qu'ils refusèrent. Yosef ben Matityahu proposa alors une méthode de suicide collectif : les quarante devaient se tuer l'un l'autre après tirage au sort. Yosef (et l'un de ses soldats) furent les seuls survivants de ce procédé et se rendirent alors aux Romains (juillet 67) qui les firent prisonniers. En 69 Yosef fut libéré et devint un intermédiaire (interprète/négociateur) entre les Romains (et au service des Romains) et les Juifs encerclés à Jérusalem.

Les troupes romaines étaient conduites par Flavius Vespasien et son fils Titus, qui allaient devenir tous deux empereurs. Persuadé de la supériorité militaire romaine, Yosef essaya de jouer les intermédiaires, ce qui lui vaut une réputation de traître dans le monde juif. Il prétend avoir prédit à Vespasien son accession au trône. Il est possible qu'il ait participé avec Agrippa II et Bérénice au complot menant les Flaviens au trône impérial. Libéré en 69 il assista au siège, puis à la prise de Jérusalem par Titus en 70.

Sa première femme périt (avec ses parents) lors du siège de Jérusalem. Vers 70, Josèphe divorça de sa seconde femme (une femme juive un moment captive des Romains) et se maria avec une femme juive d'Alexandrie dont il eut trois garçons dont un seul, Flavius Hyrcanus, atteint l'âge adulte.

En 71, il s'établit à Rome où il acquit la citoyenneté romaine. Il prit alors le prénom de Titus et le nom de Flavius en l'honneur de ses protecteurs [3]. Il obtint une pension de la dynastie régnante. C'est à cette période, à Rome, sous la protection des empereurs flaviens, qu'il rédigea tous ses écrits historiques connus, principale source non chrétienne sur la période du second temple de Jérusalem.Il rapporta notamment le siège et la prise de Massada en 74.

Vers 75, il divorça à nouveau, et contracta un quatrième mariage avec une femme juive originaire de Crète qui lui donna encore deux fils, Flavius Justus et Flavius Simonides Agrippa.

Dans Hist. eccl. (3.9.2), Eusèbe de Césarée rapporte qu'une statue de Josèphe fut érigée à Rome.

Œuvres principales de Flavius Josèphe

Jüdische Chronic, traduction hâtive de 1552, en allemand, de Bellum Judaicum « Guerre des Juifs », de Flavius Josèphe. Page de couverture avec illustration fantaisiste.
  • La Guerre des Juifs contre les Romains (75-79) : récit en 7 livres du dernier soulèvement de la Judée (66) et de la prise de Jérusalem par Titus (en 70). Originellement écrit en araméen, puis traduit en grec avant parution en 7579. Trad. A. Pelletier, Les Belles Lettres, 1975, 3 t., rééd. 2003.
  • Autobiographie (en grec Ἰωσήπου βίος / Iôsephou Bios) : un complément de La Guerre des Juifs, où il justifie son choix d'avoir suivi les Romains. Trad. A. Pelletier, Les Belles Lettres, 1959, 5° éd. 2003, XXI-155 p.
  • Les Antiquités judaïques (93) : récit de vingt livres, inspiré par les Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse, adaptant l'histoire du peuple juif à la mentalité romaine. Si la première partie n'est qu'une adaptation de la Bible, les dix derniers livres constituent un document historique de tout premier ordre. [1]
  • Contre Apion (95 ?) : défense des traditions juives et une réponse aux questions qu'a pu lever la publication des Antiquités juives contre les judéophobes grecs et romains, dont les arguments sont totalement différents de ceux exposés au Ier siècle. Trad. Th. Reinach, Les Belles Lettres, 1930, XXXIX-243 p., 3° éd. 2003. Contre Appion

Les traductions des Oeuvres de Flavius Josèphe se trouvent aux Editions de Minuit pour la Guerre des Juifs - 1977, aux Editions du Cerf pour les Antiquités juives - 1992-2005 en quatre volumes et aux Belles Lettres pour " Contre Apion " , traduction de L. Blum, annoté par Th. Reinach, Paris 2003.

La crédibilité de Flavius Josephe comme historien a souvent été mise en cause : ses travaux sont souvent considérés comme de la propagande romaine ou déconsidérés comme une apologie de ses propres actions visant à réhabiliter sa réputation .

Josèphe dans l'art

  • Christian Tümpel, La réception des "Antiquités judaiques" des Flavius Josèphe dans la peinture d’histoire hollandaise aux XVIe et XVIIe siècles, Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem. Juifs et chrétiens à Amsterdam au siècle d’or, Paris 2007, 37-54.

Lion Feuchtwanger a écrit un roman "La guerre de Judée" (1932) - " Les fils " - "Le jour viendra". Fayard, 1996-2000.

Notes et références

  1. Plagnieux, P. 'Les sculptures Romanes' Dossiers d'Archéologie (January 2001) pg 15
  2. ou, anciennement, Joseph (jusqu'au milieu du XIXe siècle), cf. Œuvres de Flavius Joseph, Paris, 1840, Auguste Desrez, imprimeur-éditeur, traduction d'Arnauld d'Andilly, textes adaptés en français moderne par J.A.C. Buchon.
  3. Attesté par le théologien Origène au troisième siècle ( Commentaires Matt. 10.17)

Voir aussi

Bibliographie

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Wikisource propose un ou plusieurs textes écrits par Flavius Josèphe.

  • Mireille Hadas-Lebel, Flavius Josèphe. Le Juif de Rome, Fayard, Paris, 1989 ;
  • Lucien Poznanski, La Chute du Temple de Jérusalem, Complexe, coll. « Historiques », no 108, Bruxelles, 1997.
  • Denis Lamour, Flavius Josèphe, Les Belles Lettres, coll. « Figures du Savoir », n° 21, Paris, 2000.
  • Patrick Banon, " Flavius Josèphe " - Editions de la Renaissance - Paris, avril 2007

Article connexe

Liens externes

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