- Tiris Zemmour
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Localisation
Région numero 12 de la Mauritanie, le Tiris Zemmour (ou Tiris Zemour) est situé au nord du pays.
Sa capitale est Zouerate.
Sommaire
Population
Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Tiris Zemmour comptait 38 360 habitants[1]. En 1970, la densité de population était de 0,1 habitant au kilomètre carré, alors que la densité au sud était de 10.
Caractéristiques
Cette vaste région correspond à la zone de transit du Polisario, puisque sa traversée est impérative pour relier la zone de cessez-le-feu du Sahara Occidental (derrière le mur de sécurité) à la Wilaya algérienne de Tindouf où sont implantés les camps de réfugiés Sahraouis et la direction de l'organisation de guérilla.
Historiquement, comme la région de Dakhlet Nouadhibou et de l'Inchiri, elle fait partie de cet espace "Sahraoui" qui correspond au nord de la "Trab al-Baydan", la zone de culture Hassanya, qui unit Guelmim et Mhamid au Maroc aux portes de l'Adrar et des steppes sablonneuses du Trarza dont les cultures sont intermédiaires entre celle du Tagant et des Maures Sahéliens.
Le Tiris Zemmour est une vaste étendue désertique soumis aux alizés puisqu'il est traversé par le tropique du Cancer. La piste impériale relie Choum à Bir Moghreïn en passant par F'Derick. Le paysage est monotone, plat, relevé de dunes de sables et de quelques montagnes de faible altitude. La température y est élevée avec une humidité relative proche de zéro. La pluie est anecdotique mais maintien le remplissage des gueltas. En 1973, trois jours de pluie ininterrompue ont fait reverdir le désert (la Normandie selon les français présents à Zouérate). En tombant trop au nord, elle a provoqué des migrations des troupeaux du sud ; la végétation se raréfiant à nouveau rapidement, a entraîné la mort de nombreux animaux.
Les ressources minérales sont principalement des salines (Sebkhra d'Idjill), et les mines de fer de la Kédia d'Idjil ou des guelbs à magnétite.
La végétation, rare, se compose de "fech-fech", une herbe, d'acacias gommiers ou épineux et de tamaris.
La faune est assez varié : gazelles, fennec, chacal, gerboise, souris, outarde, corbeau, vipère à cornes, gecko et lézard, bousiers, scorpion, tarentule, mouches, grillon, blatte. Et pas de moustiques ! Lors des pluies, de curieux petits animaux préhistoriques ressemblant à des limules, sortent de terre pour nager dans les flaques. On dit qu'il y aurait des grands Koudous (on trouve des cornes) et des autruches (on trouve des coquilles de leurs œufs). En 1965, des cigognes en migration se sont reposées à Zouérate. Dans les années 1970, des vols de criquet pèlerin ont perturbé la cité.
Le sud du Tiris Zemmour est encore traversé par des caravanes de dromadaires. Les troupeaux de moutons et de chèvres ne sont pas rares. Leur aliment reste le carton et le papier ! L'âne est l'animal de bât par excellence.
L'habit typique du beïdane est le boubou ample bleu très clair en coton, agrémenté d'une poche de poitrine brodée, de la chéchia noire (turban protégeant le visage du sable),du sarouel (le bragoù breton, mais noir)et des samaras (voir Atar). Les femmes portent le boubou noir. La couleur a fait son apparition récemment.
Curiosité : au nord de F'Derick, en allant vers El Aaïun, on passe successivement la sebkhra d'Idjill (extraction de barres de sel), la montagne de Mijik, la montagne Agsumal (qui ressemble à un kiosque de sous marin) puis arrive une vaste cuvette parsemée d'acacias. Cette tache de verdure au milieu des sables a été surnommée "Bois de Boulogne" (latitude=24/49/20/N longitude=12/59/4/W) par les européens vivant à Zouérate.
Toute la région porte la trace d'anciens lacs sur le bord desquels on trouve de nombreux outils paléolithiques, des gravures et peintures rupestres, ou à même le rocher. Un peu plus à l'ouest, dans l'ex Sahara Espagnol, les montagnes du diable montraient des peintures rupestres. Elles ont été abimées par des produits chimiques utilisés pour qu'elles apparaissent mieux en photographie.
Il existe de nombreux puits (Char, F'Derick, Tourine...).
Les gens qui vivent longtemps dans ce type de région sont rarement malades. Le retour dans les pays européens provoque souvent des allergies. La vaccination recommandée est la fièvre jaune.
Notes
- [1] Résultats du RGPH 2000 des Wilayas
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Anthony G. Pazzanita, « Tiris Zemmour », in Historical dictionary of Mauritania, Scarecrow Press, Lanham (Maryland) ; Toronto, Plymouth (Royaume-Uni), 2008 (3e éd.), p. 504-505 (ISBN 9780810855960)
- (fr) Jean Sougy, Les formations paléozoïques du Zemmour noir (Mauritanie septentrionale), Université de Nancy, 1960, 300 p. + 50 p. de pl. (thèse de doctorat en Sciences naturelles)
Liens externes
- Tiris Zemour (site de l'Office national du tourisme)
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