- Tierce majeure
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Tierce (musique)
Pour les articles homonymes, voir Tierce.En musique une tierce est un intervalle entre deux notes séparées par trois degrés.
La tierce peut être majeure ou mineure. Elle est à consonance douce.
Son renversement donne la sixte.
Sommaire
Tierce majeure
La tierce majeure est l'intervalle séparant deux sons dont les fréquences fondamentales sont dans le rapport 5⁄4, quand elle est pure. C'est un intervalle de deux tons, que l'on nomme parfois « diton ».
Ainsi, si l'on définit une note do à 528 Hz, sa tierce majeure supérieure mi a une fréquence de 660 Hz. Il s'agit de la valeur d'une tierce majeure pure, car le rapport est très différent dans le tempérament égal : ce même mi aura alors une fréquence de 665 Hz.
La tierce majeure joue un rôle essentiel dans la musique occidentale. L'accord majeur « fondamentale - tierce majeure - quinte » (par exemple do-mi-sol) est en effet considéré comme le plus consonant de tous. C'est pourquoi on l'appelle communément « accord parfait ».
Tierce majeure pure
La tierce majeure, à l'état pur (5⁄4), présente des caractéristiques acoustiques remarquables : (ex : do 3 - mi 3).
- Le son résultant est la note du bas, deux octaves en dessous (do 1).
- Le premier harmonique commun aux deux notes est la note du haut, deux octaves au dessus (mi 5).
- À l'état pur, un battement de faible intensité enrichit sa sonorité, dû à la friction d'un demi-ton entre le 4e harmonique de la note inférieure (do 5), et la 3e harmonique de la note supérieure (si 4).
- Un accord parfait composé d'une tierce pure divisera par 2 la vitesse audible des battements de la quinte, par la conjonction de plusieurs battements.
Ces éléments confèrent à cet intervalle un grand équilibre sonore, plein, clair, et doux à la fois. C'est pourquoi la tierce majeure pure est la base du tempérament mésotonique.
Tierce majeure du tempérament égal
La tierce majeure est l'intervalle le plus altéré par le passage au tempérament égal. Dans ce tempérament moderne, elle est plus grande que pure, et sonne très différemment. Son battement fondamental est alors assez rapide, et le son devient plus agressif. C'est la raison pour laquelle les harmonies mineures, qui restent douces (voir plus bas), sont si fréquentes dans la musique romantique.
Tierce majeure pythagoricienne
La tierce majeure de l'accord pythagoricien, résultant de 4 quintes pures moins 2 octaves (rapport 81⁄64), est plus grande encore que celle du tempérament égal, et donc difficilement supportable harmoniquement. La différence entre la tierce majeure pythagoricienne et la tierce majeure pure est le comma syntonique, de rapport 81⁄80.
Tierce mineure
La tierce mineure est l'intervalle séparant deux sons dont les fréquences fondamentales sont en rapport 6⁄5, quand elle est pure. C'est un intervalle d'un ton et demi.
Ainsi, si l'on définit une note do à 528 hz, sa tierce mineure supérieure mi bémol a une fréquence de 633,6 Hz — soit un rapport de 1,2. Il s'agit de la valeur d'une tierce mineure pure, le rapport étant assez différent dans le tempérament égal : ce même mi bémol aura alors une fréquence de 627,9 Hz.
La tierce mineure joue, dans l'accord parfait mineur, le même rôle que la tierce majeure dans l'accord parfait majeur.
Tierce mineure pure
La tierce mineure est la base du tempérament à tierces mineures pures — très peu usité à cause de ses quintes assez grinçantes.
Tierce mineure du tempérament égal
Si donc la tierce majeure est fortement augmentée par le tempérament égal, la tierce mineure est pour sa part diminuée d'autant, ce qui n'a pas la même incidence.
Autre tierce mineure pure
Il est intéressant de remarquer l'existence d'un deuxième type naturel de tierce mineure pure, plus petite, dans la série des harmoniques : le rapport 7⁄6. Cela peut expliquer pourquoi l'oreille est moins sensible à la justesse de la tierce mineure, acceptant des hauteurs variables de notes.
Cette tierce mineure, qui fait intervenir le 7e harmonique, est souvent appelée par les Anglo-Saxons, tierce septimale, ou encore tierce sous-mineure, d'après Helmholtz.
Exemples
Des problèmes pour écouter le fichier ? Aidez-moi Des problèmes pour écouter le fichier ? Aidez-moi - Dans la symphonie n° 5 de Beethoven, le premier mouvement commence par un exemple de chaque tierce (majeure, puis mineure) sous forme d'intervalles mélodiques descendants et précédés d'unissons.
- Couleur café de Serge Gainsbourg comporte une tierce majeure ascendante au début de son refrain : « Cou-leur café, que j'aime ta couleur café... ».
- Il pleut bergère comporte une tierce mineure ascendante au début de son refrain : « Il-pleut, il-pleut Bergère, rentre tes blancs moutons... ».
Voir aussi
Articles connexes
- Justesse des tierces
- Tierce : jeu d'orgue (sonnant à la tierce)
- Grosse Tierce : jeu d'orgue (sonnant à la tierce)
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