- Thon rouge de l'Atlantique
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Thunnus thynnus
Thon rouge du NordThunnus thynnus Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Actinopterygii Ordre Perciformes Famille Scombridae Sous-famille Scombrinae Tribu Thunnini Genre Thunnus Sous-genre Thunnus (Thunnus) Nom binominal Thunnus thynnus
(Linnaeus, 1758)Statut de conservation IUCN :
DD : Données insuffisantes
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le thon rouge du Nord (Thunnus thynnus) est l'une des trois espèces de thon rouge avec le thon rouge du Pacifique (Thunnus orientalis) et le thon rouge du Sud (Thunnus maccoyii).
Il est rapide (sa vitesse de nage peut atteindre 20 à 30 km/h) et de grande taille (les spécimens les plus grands mesurent plus de 3 m et pèsent plus de 650 kg). Grâce à son sang chaud, il est capable de nager et de chasser dans des eaux très froides. Le thon rouge vit principalement entre deux eaux, c'est-à-dire entre la surface de l'eau et jusqu'à 500 à 1 000 m de profondeur, ce qui lui vaut d'être qualifié de «pélagique».
Il migre sur de longues distances.
Sommaire
Répartition
Il existe deux stocks principaux de thon rouge dans l'océan Atlantique et en mer Méditerranée. Le stock « Ouest » se reproduit dans le golfe du Mexique et le stock « Est » en Méditerranée.
Cycle de vie
Cette espèce de thon rouge vit longtemps (de 20 à 40 ans) et met plusieurs années avant d'atteindre la maturité.
Le thon rouge qui se reproduit en Méditerranée devient adulte à l'âge de 4 ans et pond en juin. Le stock de l'Atlantique Ouest commence à pondre vers l'âge de 8 ans.
Pêche et surpêche
Il est capturé selon différentes méthodes : madrague, palangre, senne coulissante, canneur à appât et canne.
Article connexe : thon#Les techniques de pêche.C'est l'espèce de thon rouge la plus pêchée, et, selon la CICTA et les organisations écologiques, ses stocks sont menacés d'effondrement. En 2009 l'UICN écrit que « les récentes prises ont été quatre fois supérieures au maximum recommandé par les scientifiques pour éviter l'effondrement de la population, avec les sennes flottantes opérant dans la Méditerranée, capables de capturer au moins 54 000 tonnes, sans tenir compte de la capacité d'autres engins de pêche »[1].
C'est un poisson très prisé, notamment sur le marché japonais, qui représente 80 % des ventes globales (utilisation dans les sushis et sashimis). Le thon rouge est le poisson le plus cher au Japon. Acheté entre 5 et 10 € le kilo aux pêcheurs français, il est revendu après engraissement au minimum 30 € le kilo. En fin d'année où sont vendus les plus beaux spécimens son prix peut atteindre 70 € le kilo[2].
Captures autorisées
La commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT) fixe les quotas de pêche.
En 2008, la surpêche de ce thon n'est plus niée par les États. Le quota européen n'a été réduit que de 28 500 t en 2008, à 22 000 t en 2009 et 19 950 t en 2010 (et il pourrait passer à 18 500 t en 2011 après évaluation de la situation en 2010)[3].
Captures autorisées :
- en 2007 : 29 500 tonnes,
- en 2008 : 28 500 tonnes,
- en 2009 : 22 000 tonnes[4] ,
- en 2010 : 19 950 tonnes.
- en 2011 : 18 500 tonnes.
Selon certains scientifiques et organisations, ces quotas seraient cependant insuffisants pour sauver l'espèce, ceci pour deux raisons : d'une part en raison de leur niveau et d'autre part, de leur non respect.
Controverses sur les niveaux des quotas
Le comité scientifique de l'ICCAT lui-même préconise des quotas de 15 000 tonnes[5]. Selon l'association internationale Greenpeace, les quotas, trop élevés, pourraient porter un coup fatal à l'espèce en Méditerranée.
Tous les experts, dont ceux de l'UICN estiment que ce quota ne saurait suffire à sauver l'espèce ou protéger la ressource. « Les quotas de pêche décidés par l'ICCAT sont totalement à courte vue. Ils sont à 50% au-dessus du niveau recommandé », a par exemple conclu François Simard, conseiller de l'UICN pour la pêche.
Greenpeace et d'autres ONG ont également protesté contre les pressions de la France et de l'Italie qui ont permis ces quotas dépassant de deux fois les recommandations scientifiques.
Des quotas non respectés
En 2007, les prises légales et illégales, s'élèveraient à plus de 60 000 tonnes en Méditerranée et en Atlantique, selon trois scientifiques reconnus auteurs d'un rapport commandé par l'ICCAT et diffusé le 11 septembre 2008 par Greenpeace[6].
Ces trois scientifiques préconisent donc la « suspension immédiate » de la pêche au thon rouge jusqu'à ce que les États membres se conforment aux règles de l'ICCAT.Greenpeace et d'autres ONG dénoncent aussi un taux de braconnage et de vente illégale qui serait le plus élevé dans le domaine de la pêche, l'amnistie des dépassements antérieurs de quotas et l'incapacité de la commission à accepter un dispositif de lutte contre le braconnage et à s'accorder sur une trêve au moment de la reproduction des thons[7]
Les trois principaux pays pêcheurs sont la France, l'Espagne et l'Italie[8]. En 2007, sur 16 780 tonnes attribuées à l'Union européenne,
- l'Espagne pouvait capturer 5 568 tonnes ;
- la France pouvait capturer 5 494 tonnes ;
- l'Italie pouvait capturer 4 336 tonnes.
Les navires italiens et espagnols disposent d'un quota global. En France le quota est réparti et « individualisé » par thoniers-senneurs, il demeure global pour les autres navires.
À partir du 16 juin 2008, alors que les quotas n'étaient pas atteints pour chacun des bateaux français, la Commission européenne[9] interdit la pêche par senneur du thon rouge en Méditerranée et dans l'Atlantique pour le restant de l'année en cours, afin de préserver les stocks.[10] L'arrêt pour la flotte espagnole est fixée au 23 juin.
Les estimations de la Commission européenne justifiant cette décision sont contestées par le gouvernement français. La Commission européenne estimait en effet à partir des contrôles de ses inspecteurs, que le 13 juin, la France avait atteint ses quotas, tandis que le ministère français de l'Agriculture et de la Pêche parlait de quotas remplis à 50%, en se basant sur les seules déclarations des pêcheurs[11].Quotas globaux en augmentation lors des principales réunions de l'ICCAT (CICTA).
Références
- ↑ (es)Recommandations du congrès de Barcelone de L'IUCN, octobre 2008, pag 40.
- ↑ Magazine Challenge, 12 octobre 2006
- ↑ accord de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), du 24 novembre 2008, signé au Maroc
- ↑ décidées le 24 novembre 2008, Le Monde, 25-11-2008
- ↑ « Un rapport met en cause les États concernés par le thon rouge », in Le Monde, 13 septembre 2008.
- ↑ « Un rapport met en cause les États concernés par le thon rouge », in Le Monde, 13 septembre 2008.
- ↑ Communiqué Greenpeace
- ↑ [1]
- ↑ RÈGLEMENT (CE) No 530/2008 DE LA COMMISSION EUROPEENNE
- ↑ Le Monde, édition du 15-16 juin 2008
- ↑ La Tribune, 16/09/2008
Liens externes
- Pages sur le thon rouge du site de la Commission européenne.
- Reportage de TF1 sur l'engraissement des thons rouges de Méditerranée.
- Référence Catalogue of Life : Thunnus thynnus (Linnaeus, 1758) (en)
- Référence FishBase : (en) ( (fr))
- Référence ITIS : Thunnus thynnus (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Thunnus thynnus (en)
- Référence NCBI : Thunnus thynnus (en)
- Référence IUCN : espèce Thunnus thynnus Linneaus, 1758 (en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Thunnus thynnus (en)
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