- Theôrikón
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Dans l'antiquité grecque, durant la démocratie athénienne, le theôrikón ou theoricon (en grec ancien : θεωρικόν) est un fonds d'indemnité permettant aux citoyens pauvres de la cité d'assister aux représentations théâtrales ou d'accéder aux sanctuaires lors des festivités religieuses - particulièrement lors des Dionysies - et d'ains participer aux célébrations à travers lesquelles la cité affirme son identité démocratique.
Cette indemnité se transforme progressivement en une allocation de secours pour les citoyens les plus démunis, permettant de maintenir un relatif équilibre social de la cité jusqu'à la chute de la démocratie athénienne.
Sommaire
Origine
Bien attestée au IVe siècle av. J.‑C., c'est probablement dès l'époque de Périclès, un siècle plus tôt, que cette indemnité est instituée, pendant religieux du misthos (salaire) rémunérant déjà les citoyens pauvres afin qu'ils puissent assurer certaines charges publiques ou les rétribuant pour leur présence au séances du tribunal puis au sein de l'Héliée et de la Boulê, dans une mesure qui renforce le caractère démocratique du régime athénien. Plutarque cite l'institution par Périclès d'une theôriká (en grec ancien : θεωρικά) dans laquelle le theôrikón puise vraisemblablement ses origines[1].
La transformation sous la magistrature d'Eubule
Sous la magistrature d'Eubule, entre -356 et -346, dans le cadre plus vaste de profondes réformes financières visant à tenter de restructurer les finances d'Athènes, définitivement privée des ressources de son hégémonie Égéenne après la Guerre sociale, cette caisse reçoit les excédents budgétaires de la Cité versés auparavant dans les fonds militaires, le stratiôtikon.
Eubule crée notamment un collège de « préposés au Theôrikón » qui sont élus pour quatre ans ; c'est une des rares magistratures pluriannuelles d'Athènes. Cette caisse reçoit ainsi de plus en plus d'argent et permet la construction de nouveaux monuments. Eubule fait par ailleurs en sorte que quiconque propose le transfert des excédents vers la caisse militaire soit jugé par les citoyens.
Démosthène
Certains athéniens comme Démosthène voient dans la montée en puissance de Philippe II de Macédoine un danger majeur pour la démocratie contre lequel il faut réagir en donnant la priorité aux dépenses militaires. En -349, Démosthène, à travers ses trois Olythiennes destinées à convaincre les citoyens athéniens de secourir la ville d'Olynthe assiégée par Philippe, évoque la suppression du transfert de ces excédents de la caisse du « Theôrikón » au profit de la caisse militaire, le strategikon. Cette première tentative échoue et ce n'est qu'en -339 que le transfert s'opère.
Notes et références
- cf. David Kawalko Roselli, voir bibliographie
Bibliographie
- (en) David Kawalko Roselli, « Theorika in Fifth-Century Athens », in Greek, Roman and Byzantine Studies, n° 49 , 2009, pp. 5-30 , article en ligne
Sources partielles
- Claude Mossé, Dictionnaire de la civilisation grecque, éd. Complexes, 1998, p. 474, extrait en ligne
- Articles Eubule et Démosthène in Encyclopaedia Universalis, édition 2010
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