- Misthos
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Dans l'Antiquité, le misthos (en grec ancien μισθός / misthós, littéralement « gages, paie ») était une rétribution accordée à Athènes à ceux qui occupaient une fonction publique, comme être membre de la Boulè (misthos bouleutikos) ou de l'Héliée (misthos heliastikos).
Introduite pour encourager la participation à la vie publique, cette mesure, appelée misthophorie, permit aux citoyens de condition modeste de prétendre aux charges publiques. Cette rétribution fut instituée par Périclès[1], probablement entre 454 et 450 av. J.-C., pour les jurés des tribunaux populaires. D'après Aristote, Périclès entendait contrebalancer la popularité de son rival politique Cimon, que sa fortune personnelle permettait d'être très généreux avec le peuple[2]. Si l'on peut voir dans les pratiques de Cimon la volonté de perpétuer d'anciennes habitudes issues du clientélisme propre à l'aristocratie, la démarche de Périclès vise à transférer dans le cadre public les dépendances privées, pour affranchir les citoyens des liens qui les rattachent aux plus riches.
À l'origine, le misthos s'élevait à deux oboles par jour, soit le tiers d'un salaire journalier moyen. Il était financé par le tribut des membres de la Ligue de Délos. Sous Cléon, le "misthos" passa à 3 oboles.Cette institution fut abrogée en 411 av. J.-C. à la suite de la Première Révolution oligarchique, en raison de la situation très mauvaise dans laquelle se trouvait Athènes à cause de la guerre du Péloponnèse.
On appelle également misthos la solde des marins et des hoplites athéniens, ainsi que l'indemnité des bouleutes et d'autres magistrats.
Notes
- Aristote, Constitution d'Athènes [détail des éditions] [lire en ligne], XXVII, 3.
- Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne], Périclès, IX, 2. Constitution d'Athènes, XXVII, 3-4 ; voir aussi
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