- Avenue du Prado
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Avenue du Prado
Avenue du PradoSituation Coordonnées Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Ville Marseille Quartier 6e et 8e arrondissement. Tenant Place Castellane Aboutissant Statue David Morphologie Type Rue Longueur 3.400 m Largeur 60 m modifier L'avenue du Prado, située dans les 6e et 8e arrondissement de Marseille, est une large avenue en équerre qui prolonge la rue de Rome à partir de la place Castellane jusqu'au rond-point du Prado puis change de direction pour conduire à la statue de David à la plage du Prado.
Cette forme particulière s’explique car, après la réalisation de la rue de Rome et de la place Castellane, il est décidé de prolonger l’axe majeur de la ville (Cours Belsunce – Rue de Rome), jusqu'à la mer par une immense avenue en équerre de 3 400 mètres de long et de 60 mètres de large. La « Société immobilière du Prado » est créée en 1837 à l'initiative de J.S. Méry, d'Anthelme Bernex (1777-1848) qui vient de réaliser le boulevard Longchamp et de l’architecte Jean-Baptiste Falque (1798-1881). Une première tranche de travaux est inaugurée le 16 novembre 1839 par le duc d'Orléans. A cause du prix des parcelles et de la concurrence des terrains situés le long de l’avenue de Toulon, les parcelles desservies par l'avenue du Prado se vendent mal ce qui provoque la faillite de la société et l'effondrement financier de Méry et Bernex[1]. En revanche Falque parvient plus facilement à vendre les parcelles comprises entre cette nouvelle voie, la rue Breteuil et le Boulevard Périer.
Le développement des quartiers riverains s’effectue à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle de façon très différente de part et d’autre de l’avenue. A l’Est, côté avenue de Toulon, se développent des usines et des habitations ouvrières. Ce quartier marqué par la présence de bâtiments industriels et d’entrepôts, est en cours de rénovation urbaine. A l'Ouest, entre les deux parties du Prado et la rue Paradis, s’est développée une zone résidentielle initialement occupée par la bourgeoisie issue du négoce.
Cette avenue du Prado a longtemps tiré son charme de sa magnifique voûte de verdure constituée par la frondaison des platanes. La maladie du chancre coloré a progressivement fait disparaître tous les platanes. Cette maladie est provoquée par un champignon, le Ceratocystis fimbriata importé des États-Unis à la Libération. La première contagion s’est manifestée sur le deuxième Prado, au niveau du Parc Borély. Le champignon bouche les vaisseaux et empêche la sève de circuler d’où le dépérissement et la mort de l’arbre. Le mode réel de propagation a été très long à trouver : la contagion s’effectue par les racines d’arbres malades à arbres sains. La réalisation de travaux avec les pelles mécaniques entraîne une rapide dissémination de la maladie alors que la taille des arbres n’a pratiquement aucun effet sur la propagation, contrairement à ce que l'on a d’abord pensé. Les platanes ont été remplacés par des micocouliers et des tilleuls argentés.
Parmi les différents immeubles riverains, on peut signaler :
- au no 36 : immeuble du cinéma Gaumont dont la façade présente un des rares exemples d'art nouveau à Marseille.
- au no 81 : Basilique du Sacré-Cœur.
- au no 121 se trouvait le « palais de l’automobile », vaste hangar métallique construit à l’occasion de la foire coloniale de 1922, par Raoul Mattei. Cet ensemble a été démoli pour permettre des constructions immobilières et la création d’une voie nouvelle, les allées Turcat-Méry.
- au no 127 se trouvait un amphithéâtre dont la tribune, lors d’une corrida, s’effondra le 14 août 1881 faisant 22 morts[2].
- au no 183 : Trésorerie Générale où se trouvait une fabrique d’allumettes.
- au no 241 : garage d’une grande marque italienne où se trouvait la « chocolaterie du Prado ».
- au rond-point se trouvait un établissement « le château des fleurs » qui eut une grande vogue au Second Empire
- au no 320 immeuble de grande hauteur « le grand pavois ».
- au no 399 : église apostolique arménienne construite en 1931.
- au no 555 : maison où habitait le grand photographe Nadar.
Sur cette avenue, entre la place Castellane et le boulevard Périer, se déroule tous les matins le plus grand marché de Marseille ; on y trouve les produits frais (fruits et légumes), de l'habillement et tous les vendredis, des fleurs et plantes vertes.
À la fin des années 1940, l'avenue du Prado a été le théâtre du Grand Prix automobile de Marseille. L'avenue du Prado fut jusqu'en 1960 la seule rue de Marseille à ne pas être pavée, mais asphaltée. Partout ailleurs, les rudes pavés de porphyre, venus de la carrière du Drammont, mettaient à rude épreuve les amortisseurs des voitures et la colonne vertébrale des cyclistes.
Annexes
Bibliographie
- André Bouyala d'Arnaud, Évocation du vieux Marseille, Paris, Les éditions de minuit, 1961
- Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, 1989 (ISBN 2-86276-195-8)
Notes et références
- Alfred Saurel, Marseille et sa banlieue, t. 1, Librairie Camoin, 1877, p. 309-310
- Pierre Gallocher, Marseille, Zigzags dans le passé, t. IV, Marseille, Tacussel, 1995, p. 89-92
Catégories :- Voie marseillaise
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