- The Jesus and Mary Chain
-
The Jesus and Mary Chain The Jesus and Mary Chain en concert au Wiltern à Los Angeles, le 23 octobre 2007Pays d’origine East Kilbride, Écosse
Royaume-UniGenre musical Rock alternatif, (proto)Shoegazing Années d'activité 1983 - 1999
2007 – présentLabels Creation
Sub Pop
Def AmericanMembres Jim Reid
William Reid
Loz Colbert
Mark Crozer
Phil KingAnciens membres Barry Blackler, Murray Dalglish, Dave Evans, Lincoln Fong, Douglas Hart, Bobby Gillespie, Martin Hewes, Ben Lurie, Steve Monti, John Moore, Matthew Parkin, James Pinker, Nick Sanderson, Richard Thomas. The Jesus and Mary Chain est un groupe de musique rock britannique qui a existé de 1984 à 1999. Les membres principaux étaient les frères auteurs-compositeurs Jim et William Reid, originaires d'East Kilbride en Écosse. Ils ont sorti régulièrement de nombreux albums et singles, de leur premier single en 1984 jusqu'à la séparation du groupe en 1999.
Sommaire
Histoire du groupe
Les débuts
Tout comme le groupe The Smiths, Jesus and Mary Chain s'est construit autour de deux compositeurs. Pour constituer leur groupe, les frères Reid ont recruté le bassiste Douglas Hart et le batteur Murray Galglish. Ce dernier fut rapidement remplacé par Bobby Gillespie. Le groupe a enregistré son premier single, Upside Down, sorti en novembre 1984, pour le label Creation Records. Malgré un accueil élogieux du premier single par la presse musicale britannique et même si le groupe fut encensé par le magazine New Musical Express, ce fut surtout leurs prestations scéniques qui ont suscité l'attention. Le groupe a donné ses deux premiers concerts en France le 3 novembre 1984 à la MJC Claudel de Reims, dans le cadre d'une tournée européenne Creation avec Biff, Bang, Pow! et The Jasmine Minks et le 6 mars 1985 à Paris aux Bains-Douches.
L'heure de gloire
Les premières apparitions de Jesus and Mary Chain deviennent l'objet d'une légende dans le milieu du rock indépendant (indé), rapidement propulsé comme fer de lance du mouvement noisy pop avec des groupes tels que My Bloody Valentine. En jouant devant un public peu nombreux, Jesus and Mary Chain gagne sa notoriété avec de très courts sets. Certains ne durent pas plus de 10 minutes et consistent en un mur de bruit constant composé de larsen et de distorsion, d'autres consistent à jouer dos au public en refusant de lui parler. Plusieurs concerts culminent avec les frères Reid détruisant leur matériel, ce qui fut souvent suivi par des émeutes du public. Tout ceci enchanta le manager et patron du label Creation Records, Alan McGee, qui manifestement trouva que le groupe savait facilement attirer l'attention. Il voulait simplement que les journalistes de la presse musicale soient présents lorsque ces événements survenaient naturellement, pour s'assurer de faire la couverture des magazines musicaux.
La violence qui suivait chaque action du groupe a atteint son sommet lors d'un événement qui fait maintenant partie du folklore indépendant. Le 15 mars 1985, Jesus and Mary Chain jouait à la North London Polytechnic devant une de leurs plus grandes foules. La première partie Meat Whiplash avait créé l'agitation en renvoyant vers le public une bouteille qui leur avait été jetée. Au moment où Jesus and Mary Chain commence son concert, l'auditoire déjà très échauffé déclenche une émeute bien plus importante et sauvage que toutes celles qu'ait connu le groupe jusqu'à ce jour. La presse musicale était présente ce soir-là et cet événement s'appela par la suite L'émeute Jesus and Mary Chain.
La même année, le groupe signe avec le label Blanco Y Negro et sort les singles You Trip Me Up et Never Understand qui seront bientôt suivis par leur premier album Psychocandy. Cet album mélange les deux influences principales des frères Reid, le son indé des guitares des Velvet Underground avec les tendances pop des années 1960 de Phil Spector et des Beach Boys. Le groupe était amateur de la drogue LSD et elle influença le son perce-tympan et grinçant, qui deviendra plus tard sa marque de fabrique. Le disque reçut des critiques unanimement positives et est aujourd'hui considéré comme un enregistrement de référence.
Jesus and Mary Chain a été renvoyé de son label après qu'un combat eut éclaté en Allemagne avec pour conséquence l'arrestation de Reid pour possession d'amphétamines. Cela leur a valu une comparaison disgracieuse aux Sex Pistols par la presse britannique et les a conduit à apparaître dans plusieurs tabloïds. Comme ce fut le cas des concerts Anarchy des Sex Pistols, des concerts de Jesus and Mary Chain ont été interdits à Plymouth, Birmingham, Sheffield et supprimé d'un concert de Glasgow pour avoir blasphémé sur scène. La dernière date de concert a eu lieu à Brighton avec un public de 600 personnes et une armée impressionnante de police. Il n'y a pas eu d'accrochage.
Deux mois plus tard, la société de pressage de disque du label WEA a refusé la production du single You Trip Me Up parce qu'une partie de son personnel considérait comme obscène le morceau de la face B du single, Jesus suck. Même si le groupe avait à l'origine souhaité appeler le morceau Jesus Fucks, il a été forcé de le remplacer par Just Out of Reach.
L'après-Psychocandy
Après l'album Psychocandy, le groupe enregistre et sort le single Some Candy Talking, interprété à tort comme parlant d'usage d'héroïne. Dans une interview parue en 2005 dans le Filter Magazine, Jim Reid déclare que « Some Candy Talking n'avait rien à voir avec la drogue. Cette idée a été répandue par le DJ d'une radio et le titre a ensuite été banni de toutes les radios du Royaume-Uni ». A la suite de la sortie de Some Candy Talking, Bobby Gillespie quittera le groupe pour devenir le leader de Primal Scream à plein temps. Il sera remplacé par John Moore, qui quittera lui aussi le groupe lors de la sortie du second album, Darklands, en septembre 1987 (il formera alors Black Box Recorder avec Luke Haines). Moore sera remplacé par Dave Evans, ancien ingénieur du son du groupe et bassiste du groupe Biff Bang Pow! (comprenant aussi Alan McGee et Dick Green de Creation Records). D'un son plus mélodique, l'album est enregistré presque entièrement par les frères Reid eux-mêmes, remplaçant la batterie par une boîte à rythme. Il reçoit des critiques très positives par la presse musicale britannique.
Les concerts du groupe étant jusqu'alors considérés comme l'élément fort du groupe et la raison principale de leur succès, est maintenant eclipsé par leurs albums. En 1987 et 1988, ils font leur tournée sans batteur, un roadie ayant la charge d'une cassette jouant les parties batterie. Les prestations sont médiocrement reçues et ils reviennent rapidement vers un batteur, en recrutant Richard Thomas pour deux ans, par la suite remplacé par Steve Monti en 1990. Le changement perpétuel des musiciens de Jesus and Mary Chain continue à travers toute leur carrière, avec un renouvellement de batteurs, bassistes et guitaristes recrutés au gré des apparitions télé et des concerts quand cela s'avère nécessaire, la seule constante s'avérant les frères Reid.
La réputation dangereuse du groupe a culminé curieusement à un concert au club RPM à Toronto en novembre 1987, quand Jim Reid a frappé avec son support à micro deux fans qui lui auraient craché dessus. Jim a été arrêté et a passé une nuit en prison. Il a plus tard obtenu un acquittement après avoir accepté de donner 500 livres à l'Armée du salut.
Suite à la compilation de morceaux rares Barbed Wire Kisses sortie en 1988 et à une tournée, l'album Automatic sort en septembre 1989. Revendiquant un usage intensif de basse synthétique et de claviers, l'album n'est pas aussi bien reçu que les précédents. Il contient les singles Head On et Dylan Ode, Blues From a Gun. La violence habituellement associée à la musique du groupe y est pratiquement inexistante et les frères Reid deviennent moins antagonistes et agressifs en général. Il semble qu'ils se soient calmés...
Les années 90
Après une période plus calme, le groupe contredit ses détracteurs avec leur single suivant, Reverence. Crachant de nouveau une bile punk rock dans toutes les directions, le morceau fut censuré à la radio et la vidéo censurée à la télévision à cause de paroles jugées potentiellement offensantes : « I wanna die just like J.F.K., I wanna die in the U.S.A. » (qui se traduit : Je veux mourir comme J.F.K., je veux mourir aux U.S.A.). Le single fut suivi par la sortie de l'album Honey's Dead en 1992, considéré comme un retour en force : il conserve leur son caractéristique perçant les tympans tout en mêlant des influences de la scène dance britannique du moment. Après la tournée de promotion de l'album et la sortie d'une autre compilation de morceaux rares, The Sound of Speed, ils retournèrent en studio pour enregistrer leur cinquième album, le très acoustique Stoned & Dethroned qui sortira en 1994.
Munki (1998)
Après le dernier album de la trilogie des raretés, Hate Rock N'Roll en 1995, Jesus and Mary Chain se sépare de Blanco Y Negro, leur label depuis plus de dix ans, et signe avec le label "indé" américain Sub Pop. Il y enregistre l'album Munki en 1998, qui sera leur dernier avant leur séparation l'année suivante. L'album est souvent considéré comme musicalement divisé à cause des relations houleuses des frères Reid. Jim Reid se souvient : « William et moi ne nous entendions pas très bien. La dernière année nous nous parlions à peine. Munki est un de mes albums favoris, mais il était très divisé. William allait enregistrer en studio avec le reste du groupe quand je n'étais pas là et j'y allais quand il n'était pas là. »
Le 12 septembre 1998, William a une dispute avec le guitariste Ben Lurie dans le bus de la tournée avant un concert à guichets fermés au célèbre House of Blues de Los Angeles. Jim et William se disputent ensuite pendant 15 minutes en plein concert, avec comme conséquence le départ de William du groupe après ce concert. Le concert est considéré comme l'un des pires du groupe. William était parti et Jim se souvient avoir été complêtement ivre. On estima le concert si mauvais qu'on remboursa le public. Le groupe finit ensuite ses dates japonaises et américaines sans William. A partir de ce moment, il était clair que la vie du groupe était terminée.
L'après-séparation
Immédiatement après la séparation, William Reid commença une carrière solo sous le nom Lazycame et Jim Reid fonda Freeheat, quoique aucun n'aient jamais reçu une quelconque attention ou rencontré du succès. En octobre 2005, on annonça que les frères Reid étaient de nouveau réunis. Le morceau de Jim Song for a secret sortit en single avec le morceau Cannot Stop The Rock de Sister Vanilla, écrit et produit par William et la benjamine de la fratrie, Linda. Le single fut édité par le label Transitor Records le 17 octobre. Jim Reid fit la promotion de son morceau lors d'une prestation au London Sonic Cathedral club pour l'hommage à John Peel, le 13 octobre 2005. Il termina cette prestation exceptionnelle avec un classique des Jesus and Mary Chain, Never Understand.
En 2005, six années après la séparation du groupe, leur morceau Heat, de la compilation Sound of Speed, a été utilisé dans une campagne de publicité à la télévision pour la bière Coor's au Royaume-Uni.
John Moore forma Black Box Recorder.
Influences
Jesus and Mary Chain est parmi les groupes indépendants qui ont eu le plus d'influence. Leur premier album Psychocandy, à l'image de Cocteau Twins, a largement influencé le mouvement Shoegaze de la fin des années 80, tout comme de nombreux autres groupes américains. On peut aussi noter que des groupes comme My Bloody Valentine et Stone Roses citent Jesus and Mary Chain comme influence majeure. L'influence de Jesus and Mary Chain demeure aujourd'hui encore une influence qui est confirmée par de nombreuses reprises de chansons du groupe (notamment par les Pixies). Des groupes contemporains comme The Raveonettes, et Black Rebel Motorcycle Club sont très redevables de l'influence de Jesus and Mary Chain. Néanmoins, on peut dire que le plus grand apport de Jesus and Mary Chain fut d'avoir compris que le bruit du punk rock/industriel n'était pas diamétralement opposé à la mélodie de la pop, que les deux pouvaient tisser ensemble une musique bien meilleure.
Just Like Honey est l'une des chansons phare de la bande originale du film Lost in Translation de Sofia Coppola.
Discographie
Singles et EP
- Upside Down (11/1984, Creation Records)
- Never Understand (02/1985, Blanco Y Negro)
- You Trip Me Up (05/1985, Blanco Y Negro)
- Just Like Honey (09/1985, Blanco Y Negro)
- Some Candy Talking (07/1986, Blanco Y Negro)
- April Skies (04/1987, Blanco Y Negro)
- Happy When It Rains (08/1987, Blanco Y Negro)
- Darklands EP (10/1987, Blanco Y Negro)
- Sidewalking (03/1988, Blanco Y Negro)
- Blues From A Gun (09/1989, Blanco Y Negro)
- Head On (11/1989, Blanco Y Negro)
- Rollercoaster (09/1990, Blanco Y Negro)
- Reverence (02/1992, Blanco Y Negro)
- Far Gone and Out (04/1992, Blanco Y Negro)
- Almost Gold (1992, Blanco Y Negro)
- Sound Of Speed (1992, Blanco Y Negro)
- Sometimes Always (1994, American Recordings)
- Cracking Up (04/1998)
- I Love Rock and Roll (05/1998)
Albums
- Psychocandy (11/1985, Blanco Y Negro)
- Darklands (09/1987, Blanco Y Negro)
- Automatic (09/1989, Blanco Y Negro)
- Honey's Dead (03/1992, Blanco Y Negro)
- Stoned & Dethroned (1994, Blanco Y Negro)
- Munki (06/1998, Sub Pop Records)
Compilations et divers
- Barbed Wire Kisses (B-Sides And More) (04/1988, Blanco Y Negro)
- Sound of Speed (1993, Blanco Y Negro)
- I Hate Rock N' Roll (05/1995, American Recordings)
- The Complete John Peel Sessions (2000)
- 21 Singles (05/2002, Rhino Entertainment)
- Live in Concert (2003)
- The Power Of Negative Thinking : B-Sides & Rarities (Coffret 4CD) (2008)
- Upside Down: The Best of The Jesus And Mary Chain (2010)
Liens externes
- (en) site non-officiel
Catégories :- Groupe de rock écossais
- Groupe de rock alternatif
- Groupe de musique des années 1980
- Groupe de musique des années 1990
Wikimedia Foundation. 2010.