- Taxe sur prime d’assurance (TPA)
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Taxe sur prime d’assurance
Pour les articles homonymes, voir TPA.La gestion des prélèvements dans le cadre de la Taxe sur Prime d’Assurance (TPA) en Europe est un réel problème dont la complexité n’a pas permis aux compagnies d’assurance et aux captives de trouver une solution efficace.
Sommaire
Le problème sous-jacent
Le défi lancé par la TPA en Europe résulte du fait que chaque membre de l’Union européenne est libre de mettre en place sa propre législation relative à la TPA et peut imposer ses propres taux de prélèvement. En effet, il n’y a pas de directives sur l’harmonisation de la TPA à travers l’Europe.
En conséquence, les taux de prélèvement, les modes de paiement et les règles varient d’un pays à l’autre. De plus, les entreprises cherchant à maîtriser les différentes facettes de la TPA doivent faire face à une procédure qui varie en fonction des 23 langues officielles et des 15 devises existantes en Europe.
Ce système de taxation est un véritable défi, que peu de compagnies d'assurance ou de captives managers peuvent relever efficacement.
Responsabilité des compagnies d’assurance et des captives d'assurance
La TPA est prélevée sur les primes d’assurance demandées pour les risques localisés en Europe et, dans la plupart des pays, les compagnies d’assurance sont considérées comme responsables du versement des paiements devant les autorités fiscales locales. Comme l'indique l'article 46 de la directive non-vie de 1992 : "tout contrat d'assurance est soumis aux impôts indirects et taxes parafiscales grevant les primes d'assurance dans l'Etat membre où le risque est situé au sens de l'article 2point d) de la directive 88/357/CEE".
En conséquence, les compagnies d’assurances ou les captives qui couvrent de tels risques doivent payer la TPA et ce, quelle que soit leur implantation.
En 2001, la Cour de justice des Communautés européennes, appelée à statuer sur le cas Kvaerner, a créé un précédent qui affecte directement toutes les compagnies d’assurance qui couvrent des risques localisés en Europe. La CJCE a décidé que lorsqu’une compagnie d’assurance ne paye pas la TPA correctement auprès des autorités fiscales locales, le preneur d’assurance peut être poursuivi pour non-paiement d’impôts. La CJCE a également jugé que cette règle s’applique :
- Quand l’assureur est un détenteur de captive et fait partie d’une grande entreprise.
- Même si le souscripteur local ne paie pas sa part de la prime pour la couverture de risque acquise (Par ex : couverture globale centralisée proposée par le siège social)
En fait, même si la compagnie d’assurance ou la captive est localisée en dehors de l’Union européenne, l’autorité fiscale en place peut prélever les TPA pour la liberté qu’ont les professionnels de l’assurance de prélever une prime sur les souscripteurs (c’est-à-dire là où le risque est localisé). Les autorités fiscales ont également le pouvoir d’imposer des amendes et des pénalités pour sanctionner la non régularisation dans le cadre de la législation sur la TPA.
À l’heure où la plupart des gouvernements envisagent, par l’intermédiaire du fisc, d’exploiter les sources potentielles de revenus, il est naturel de considérer la conformité à la législation sur la TPA comme centre d’intérêt.
Par ailleurs, la Directive Européenne d’Assistance Mutuelle (77/799/CEE) a apporté son concours, laquelle en 2004 a été autorisée à inclure la TPA dans ses prérogatives. Elle permet ainsi aux autorités fiscales nationales de partager l’information fiscale pour assurer le recouvrement de toutes les taxes non payées.
Les risques encourus par les compagnies d’assurance et les captives – Amendes, litiges et dommage à la réputation
Parce que de nombreux détenteurs de captives et compagnies d’assurance ne sont pas au fait de la responsabilité qui leur incombe en matière de TPA, ou parce qu’ils sont mal équipés pour pouvoir éliminer tout danger lié à cette taxe, ils risquent des amendes de la part des autorités fiscales et s’exposent même à des contentieux. Le coût de réputation qui pourrait s’ensuivre avec de telles poursuites, dépasserait les pénalités financières imposées localement.
À l’heure où les entreprises multinationales subissent une pression de la part de l’administration publique pour maintenir un niveau élevé de gouvernance d’entreprise, l’attitude des responsables de captives d’assurance est de première importance. Afin de respecter les exigences règlementaires et soutenir leur conduite en faveur d’une bonne éthique d’entreprise, il est important pour les multinationales que leurs captives soient en conformité avec cette obligation fiscale.
Les obligations pour les compagnies d’assurance et captives
Les conséquences pratiques liées au paiement de la TPA sont nombreuses et incluent :
- Le besoin de mettre en place des procédures pour déterminer la localisation exacte de chaque risque.
- L’allocation des primes en fonction du type d’activité et de la localisation du risque.
- La détermination du taux de prélèvement pour la TPA s’applique à chaque prime demandée pour la couverture de risques.
- L’enregistrement en tant qu’entité contribuable devant présenter des feuilles d’impôt et payer les taxes.
- La désignation et la gestion des représentants fiscaux locaux, là où la législation le demande.
Textes et références
- Directive 92/49/CEE du Conseil du 18 juin 1992, JO n°L228 du 11 août 1992
- Directive n°88/357/CEE du 22 juin 1988, JO n°L172 du 4 juillet 1988
- CJCE, 26 octobre 1999, Kvaerner plc v. Staatssecretaris van Financiën, 14 juin 2001, affaire C-191-99
- Site Internet de Fiscal Reps [1] spécialiste du paiement de la TPA en Europe.
- Mike Stalley, Taxe sur Prime d'Assurance: agir conformément à la législation in La Tribune de l'Assurance, n°117 Novembre 2007, pp 23-24
- Vladimir Rostan d'Ancezune, Programmes d'assurance en LPS : à l'épreuve du droit fiscal in La Tribune de l'Assurance, n°120 Janvier 2008, pp 28-31
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