Syndicat general du livre et de la communication ecrite CGT

Syndicat general du livre et de la communication ecrite CGT

Syndicat général du livre et de la communication écrite CGT

Le Syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) est le syndicat des ouvriers des imprimeries et de la distribution de la presse. Il est adhérent de la Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication CGT. C'est le syndicat unique parmi les ouvriers de la presse quotidienne nationale française.

Sommaire

Histoire

Le Comité intersyndical du Livre est créé le 21 novembre 1934 par la réunion des syndicats des typographes, des correcteurs, des mécaniciens-linos, des fondeurs et du livre-papier.

Une convention collective nationale sera signée le 17 septembre 1936 entre la Fédération du Livre et les Maîtres-imprimeurs.

En 1944, le général de Gaulle charge la CGT de l'impression des journaux mais qui doit garder le personnel qui imprimait les journaux collaborationnistes.

Comité intersyndical du livre parisien

Le comité intersyndical du livre parisien, qui regroupe les syndicats du livre par profession, a un rôle unique dans la gestion du personnel de l'imprimerie de presse.

Cette organisme assure une double fonction : celle de défense des intérêts des salariés de la presse quotidienne nationale et celle de bureau de placement des ouvriers du livre dans les imprimeries de presse parisienne.

Le placement des ouvriers du livre dans les entreprises de presse parisienne résulte de « la convention collective de travail des ouvriers des entreprises de presse de la région parisienne » qui dispose dans son article 14 que : « l’embauchage s’effectue par le chef de l’entreprise ou son représentant en accord avec les délégués ou selon les usages qui seront précisés par chacune des annexes techniques (...) ».

Le bureau de placement ne concerne que les ouvriers et fonctionne de la façon suivante :

  • les ouvriers demandent à être inscrits sur une liste dressée par le bureau de placement ;
  • une fois inscrits sur la liste, les ouvriers sont appelés au coup par coup par le bureau de placement et proposés aux imprimeurs en fonction de leurs besoins. Cette disponibilité des ouvriers inscrits au bureau de placement s’appelle « la permanence ».

Le syndicat dispose ainsi d'un monopole d'embauches dans le secteur, source de sa puissance. Le système s'apparente alors à celui des closed shop britanniques et permet aux employés de bénéficier d'un très haut niveau de salaire. Ainsi, selon un rapport sénatorial, le poids des salaires dans les coûts de l'impression de presse (quotidiens) est de 80 % contre 35 % dans l'imprimerie de labeur (autres publications)[1].

Affaires

Déclin de la presse quotidienne

Le syndicat du livre est accusé d'être l'une des causes du déclin de la presse écrite quotidienne en France. Est notamment mise en cause la politique de prix élevés imposée par le syndicat aux imprimeries, destinée à éviter la concurrence entre imprimeries[2]. Parmi les autres causes de ce déclin, on notera la concurrence directe des journaux gratuits mais aussi celles indirectes des autres médias tels que la télévision ou Internet, susceptibles de capter à la fois l'intérêt des lecteurs de la presse quotidienne comme celle des annonceurs.

Censure

Le dessinateur Plantu a dénoncé la censure effectuée par le syndicat du livre[3]. Il a cité en exemple une caricature dessinée pour le magazine La Vie du Rail au moment des 25 ans du TGV qui n'a pas été publié par la direction par crainte de la réaction syndicale de la CGT qui pouvait aurait pu entraîner le blocage de l'impression du magazine.

Détournement de papier au profit de Cuba

Dans son livre Spéciale Dernière, Emmanuel Schwarzenberg révèle l'existence puis le démantèlement, en 1987, d'un trafic de papier avec Cuba. Ainsi, il révèle que 5 % du papier (200 tonnes) destiné aux quotidiens nationaux était détourné par le syndicat du livre au profit de la presse officielle cubaine[4]. Lorsque ce trafic est découvert et demantelé en 1987, Robert Hersant aurait décidé de ne pas porter plainte face aux menaces de grève du syndicat du livre.

La cache d'armes des NMPP

En 1991, la direction des NMPP découvre une cache de plus de 5 000 armes dans un de ses entrepôts de Saint-Ouen[5]. Ces armes avaient été détournés puis cachées par des ouvriers membres du syndicat du livre lors de la faillite de Manufrance en 1980 en prévision du « grand soir ». La direction des NMPP ne portera pas plainte.

Selon Emmanuel Schwarzenberg, le scandale aurait été étouffé par le gouvernement socialiste de l'époque, soucieux de ménager la CGT.

Intimidations

De nombreux cas d'intimidation ont été rapportés vis-à-vis de journaux choisissant de ne pas passer par le quasi-monopole des NMPP. Par exemple, lors de la sortie du quotidien Metro en 2002, de nombreux cas de violences physiques vis-à-vis des distributeurs de Metro par des membres du syndicat du livre ont été rapportés[6],[7],[8]. Des vols ont été commis dans les imprimeries et la distribution a été fortement perturbée par des membres du syndicat du livre. Le quotidien 20 minutes a aussi été la cible du syndicat du livre qui a tenté d'empêcher sa publication le 18 mars 2002.

En 1992, la société Les Meilleures Éditions SA, éditrice des journaux Le Meilleur et Spéciale Dernière avaient voulu changer d'imprimeur afin de diminuer ses coûts. Le syndicat du livre a empêché d'autres imprimeries contrôlées par le syndicat du livre d'accepter les contrats sous la contrainte de grèves. Lorsque l'éditeur a fait appel à une imprimerie non contrôlée par le syndicat du livre (imprimerie de labeur), celui-ci a été séquestré et obligé de signer un nouveau contrat sous la contrainte. Par la suite, le syndicat du livre a empêché la publication des journaux pendant plusieurs mois par représaille[9].

Notes et références

Bibliographie

  • Spéciale Dernière - Emmanuel Schwarzenberg (Calmann-Levy 2007)
  • CHUPIN Bernard - "Assassinat d'une entreprise" (Pays et Terroirs 2005)
  • KRASUCKI Henri - Le putsch d'Amaury (Editions Sociales 1976)
  • LE BEON Roger - Le syndicalisme politique en accusation (Diffusion de la pensée française)
  • LE PARISIEN - Livre Blanc 1974-1976, la bataille de la liberté (S.E.R. Le Parisien 1976)
  • LEREDE Jean, et BLANCHET Jean-Claude - L'entreprise des patrons rouges (Fayard 1979)
  • LANDIER Hubert - Les organisations syndicales en France (Entreprise moderne d'édition 1980)
  • MONTALDO Jean - La mafia des syndicats, les secrets d'une dictature (Albin Michel 1981)
  • BERGERON Francis - Le syndicat du Livre, ou la mainmise communiste sur la presse (Difralivre 1989)
  • ZIMMERN Bernard - La dictature des syndicats... nos nouveaux maîtres (Albin Michel 2003)

Lien

Notes

  1. Jusqu'où aider la presse ?
  2. « Concentration des médias : état des lieux », table ronde au [[Sénat (France)|]]
  3. «Le Zapping » - France-Inter, samedi 18 novembre 2006
  4. Spéciale Dernière - Emmanuel Schwarzenberg - Chapitre 11
  5. Quand les quotidiens français livraient du papier à Fidel Castro, Le Point, 7 septembre 2007
  6. « Des colporteurs parisiens du journal gratuit « Metro » agressés et hospitalisés », Guy Dutheil, Le Monde, 23 février 2002.
  7. Émission Capital - 24/03/2002
  8. « La bataille musclée du Syndicat du livre contre « Metro » », Antoine Jacob, Le Monde, 2 mars 2002.
  9. Décision no 99-D-41 du Conseil de la concurrence en date du 22 juin 1999 relative à des pratiques mises en œuvre par le Comité intersyndical du livre parisien et les syndicats composant cette coordination dans le secteur de l’imprimerie de publications
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