- Surdiagnostic
-
Le surdiagnostic est la procédure ou le résultat de l'application de critères diagnostics concluant :
- Soit à la présence d'une maladie véritable mais asymptomatique et qui n'aurait jamais été perçue au cours de la vie du patient.
- Soit à un faux positif, c'est-à-dire à une erreur, un jugement médical déduisant à tort que la maladie existe.
Le surdiagnostic est une conséquence du dépistage, à savoir l'ensemble des procédures à visée diagnostique initiées sans signe d'appel. Par exemple, en dépistant le cancer de la prostate, on augmente le surdiagnostic de véritables tumeurs malignes qui n’auraient pas eu de conséquences sur la santé ou des altérations histologiques étiquetées comme des « cancers », qui n'auraient également pas eu de suite si elles n’avaient été diagnostiquées. Le surdiagnostic remet en question la validité de la définition de la maladie cancéreuse fondée sur un examen histologique ponctuel dans un contexte de dépistage.
Sommaire
Scénario de surdiagnostic
Voici une explicitation des deux situations où un surdiagnostic peut se produire.
Première situation. Une vraie maladie cancéreuse du sein se développe chez une femme. Avant que cette maladie cancéreuse ne soit perçue, alors qu’elle est au stade asymptomatique, la femme meurt d’une autre cause. Si un dépistage avait mené au diagnostic de cette maladie cancéreuse, il se serait agi d’un surdiagnostic.
Seconde situation. Dans un sein, des cellules se divisent et ne s’organisent pas en une structure considérée comme normale. Elles constituent un amas cellulaire suspect qu’un examinateur désignerait comme une prolifération tumorale. Supposons que cette tumeur ne soit pas une maladie cancéreuse dans le sens où elle n'évolue pas en mettant la vie de la femme en danger. Un examen ponctuel à visée diagnostique ne permet pas forcément de savoir si cette tumeur a fait ou fera des métastases. Si l'examinateur conclut qu’il s’agit d’un cancer, alors il y a surdiagnostic.
La notion de surdiagnostic est fréquemment retrouvée dans le domaine de l'oncologie à cause du dépistage des cancers. Ainsi le surdiagnostic a été défini en 2002[1] comme étant la détection grâce au dosage du PSA, de cancers de la prostate qui n'auraient autrement jamais été détectés du vivant du malade.
Comme le cancer est relativement rare en population générale, son dépistage cause des surdiagnostics relevant de la simple logique du Théorème de Bayes et des « faux positifs » médicaux.
La conséquence du surdiagnostic est le surtraitement[2].
Citation
- « Il est difficile de faire comprendre la définition du surdiagnostic à des soignants quand leur salaire dépend de ce qu'ils ne doivent pas la comprendre ». D'après Upton Sinclair.
Références et liens
Références
- Overdiagnosis due to prostate-specific antigen screening: lessons from U.S. prostate cancer incidence trends. Etzioni R, Penson DF, Legler JM, di Tommaso D, Boer R, Gann PH, Feuer EJ. Journal of the National Cancer Institute, Vol. 94, No. 13, 981-990, July 3, 2002. "Overdiagnosis was defined as the detection of prostate cancer through PSA testing that otherwise would not have been diagnosed within the patient's lifetime".
- Investigation du surdiagnostic consécutif au dépistage du cancer. In Compte rendu du cours de l’European School of Oncology (ESO) La lutte contre le cancer dans les pays émergents. Junod B. Oncologie 8 : 616-617(2006)
Liens internes
Liens externes
- Dépistage du cancer : surdiagnostic et logiques institutionnelles sur www.esculape.com.
- Le dépistage du cancer de la prostate n'est pas recommandé. Vidéo sur www.dailymotion.com.
- Dépistage des cancers, le surdiagnostic. Vidéo sur www.dailymotion.com.
- Indépendance et médecine fondée sur les preuves. Preuve du surdiagnostic dû au dépistage du cancer de la prostate. Article sur www.formindep.org.
Wikimedia Foundation. 2010.