Suppositoire

Suppositoire
Suppositoire de glycérine, laxative
Suppositoire à l'eucalyptol, pour le traitement symptomatique des affections bronchiques.

Un suppositoire est une forme galénique de médicament destinée à être introduite dans le rectum par l'anus. Le suppositoire fond doucement dans le rectum.

On distingue trois types de suppositoires :

  • les plus nombreux, qui administrent une substance active par absorption à travers la muqueuse rectale ; en France, leur prescription est plus courante que dans d'autres pays, notamment pour les enfants [réf. nécessaire], car ils peuvent être plus faciles à leur administrer que des formes orales telles que sirops ou comprimés ;
  • ceux administrant localement une substance, notamment pour le traitement des hémorroïdes ;
  • les laxatifs locaux libèrent une substance ayant un effet laxatif, comme de la glycérine.

Les suppositoires médicamenteux les plus courants comprennent notamment ceux administrant des analgésiques (paracétamol), des anti-inflammatoires, des substances à visée eupnéisantes (eucalyptol). Un suppositoire médicamenteux doit être administré dans un rectum vide, sous peine de risquer d'être expulsé prématurément lors de la défécation. Il est donc recommandé que le patient aille à la selle avant l'administration. Malgré cette précaution il est plus difficile de prédire la diffusion des substances dans l'organisme que par voie orale. De plus certaines substances peuvent provoquer des rectites.

La composition des suppositoires comprend un excipient gras (naguère, du beurre de cacao) qui fond à la température corporelle ; cet excipient est expulsé aux prochaines selles, et parfois lors de flatulences plus ou moins glutineuses.

Contrairement aux suppositoires à excipient gras, les suppositoires de glycérine ne sont pas naturellement lubrifiés. Il est éventuellement indiqué d'utiliser un lubrifiant intime, voire de la salive, pour faciliter leur administration. Dans la plupart des cas, il suffit de les humidifier.

Sommaire

Histoire

Les premiers suppositoires sont sans doute d'origine égyptienne, et ils ont été utilisés également par les Grecs, les Hébreux, les Arabes (Au Xe siècle, le savant arabe Ibn Al Jazzar en fait mention.), puis les Européens. Au début, ils étaient constitués d'un support solide et neutre (métal, corne) sur lequel était déposé le principe actif.

Au XVIIe siècle, ils sont utilisés comme purgatifs en remplacement des lavements, par une action surtout mécanique. Cette substitution au lavement est peut-être à l'origine du mot : supponere signifiant en latin « substituer ».

Ils sont alors constitués de miel solidifié (selon Nicolas Lémery), avec divers composants purgatifs. En 1762 les premiers suppositoires à base de beurre de cacao apparaissent, qui permettent d'encapsuler les principes actifs et donc de mieux les diffuser. Leur utilisation ne se généralise qu'au XIXe siècle.

Après la Seconde Guerre mondiale, le beurre de cacao est remplacé par d'autres excipients [1].

Erreur de voie

Une erreur classique, appelée « erreur de voie » consiste à administrer le suppositoire par une autre voie naturelle, généralement la bouche. C'est la forme d'administration médicamenteuse qui est la plus affectée par ce type d'erreur.

L'erreur de voie est néfaste aux effets thérapeutiques du suppositoire.

Sens d'introduction

La façon la plus naturelle d'introduire le suppositoire est par la partie pointue en premier. Cependant, il est plus indiqué d'introduire le suppositoire par son extrémité plate [2]. L'introduction par l'extrémité plate a les avantages suivants : le suppositoire reste et fond juste au dessus du canal anal (dans la partie supérieure du rectum), et il n'est pas poussé par les contractions de l'intestin qui agissent dans le sens de la descente de l'objet.

Cependant, l'introduction du suppositoire par l'extrémité plate aura pour conséquence un passage dans la vascularisation de la partie supérieur du rectum, c'est-à-dire une branche de la veine mésentérique inférieure, cette dernière rejoignant par la suite la veine porte. Cette technique induit alors un premier passage hépatique (passage par le foie, conduisant éventuellement à la métabolisation du principe actif) pour le principe actif du suppositoire administré.

A contrario, l'introduction du suppositoire par son extrémité pointue a pour inconvénient le fait que le suppositoire a tendance à sortir naturellement, mais a l'avantage de passer dans la vascularisation de la partie moyenne et inférieur du rectum, c’est-à-dire vascularisation qui se jette dans la branche antérieur de la veine iliaque interne (rejoignant la veine veine iliaque commune, puis la veine cave inférieure). Il n'y aura donc pas de premier passage hépatique avec cette technique.

Notes et références

  1. Suppositoires et beurre de cacao, Olivier Lafont, 2001
  2. Marie-Hélène Abeille, Marie-Odile Rioufol. Module AS, Module 3 : Les soins, publié par Elsevier Masson, 2007.En ligne

Annexes

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