- Stefan Lazarević
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Sommaire
Après la bataille du Kosovo
La mort du Prince Lazar et la minorité de son fils Stefan âgé de 12 ans, amènent la princesse Milica à diriger la Serbie. Milica, arrière-petite-fille de Vukan Nemanjić, réussit à gouverner l'Etat serbe avec l'aide du Patriarche Spiridon.
En 1389, peu après la Bataille du Kosovo, la Hongrie profite de la faiblesse de la Serbie pour l'attaquer. Milica réussit à contenir les Hongrois en leur cédant quelques villes du Nord du pays.
En 1390, Milica négocie avec le sultan Bayezid Ier, lui promettant le paiement d'un tribut ainsi que l'appui des forces serbes lors des guerres qu'il entreprendrait. En contrepartie, elle demande l'autonomie de la Serbie. Bayezid Ier accepte et épouse la plus jeune de ses filles, Olivera Lazarević.
Stefan le prince
Stefan reçoit une bonne éducation et se révèle doué pour la poésie et l'écriture. Par son caractère déterminé et sa force physique, il correspond à l'image idéale du chevalier du Moyen Âge. Il sera d'ailleurs le dernier souverain serbe connu dans toute l'Europe avant l'occupation turque.
En 1396, il participe à la demande de sa mère à la bataille de Nicopolis. Stefan et la cavalerie serbe donnent la victoire à Bayezid. Paradoxalement, le fils de Lazar, qui avait donné sa vie dans la lutte contre les Turcs vient de sauver ceux-ci de la plus grande armée de croisés jamais levée contre eux. La bataille de Nicopolis marque la fin de la dernière croisade.
À partir de 1395, il prend la suite de sa mère à la tête de la Serbie.
Peu après sa prise de pouvoir, le sultan Bayezid Ier demande à tous ses vassaux et alliés, chrétiens et musulmans, de venir le retrouver à Serrès. L'empereur de Constantinople ainsi que Stefan se rendent à son invitation. La réunion se déroule sans heurt particulier, lorsqu'à la fin, Bayezid demande sans raison que tous les souverains chrétiens soient mis à mort, un par un toutes les heures. Ce délai lui donne, selon son expression, « le temps d'établir un ordre d'exécution ». Ce temps de réflexion et la pression de ses conseillers le font finalement revenir sur sa décision. Stefan n'oubliera jamais cette humiliation. Une fois bien établi sur le trône de Serbie, il en tient compte dans sa politique à l'égard des Ottomans.
Après la mort de Vuk Branković, Stefan fut reconnu par tous les Serbes comme leur seigneur. Les Hongrois et les Turcs le reconnaissent comme le souverain de la Serbie.
Stefan le despote
La Serbie est encore autonome vis-à-vis de son voisin turc qui a déjà soumis tous les autres États alliés de Byzance. Le pays ne doit pas son autonomie à sa force: depuis la bataille du Kosovo, il n'a plus les moyens humains de lever une puissante armée capable de rivaliser avec celle des Ottomans. Il doit son privilège à Tamerlan qui s'est rallié un grand nombre d'émirs turcs d'Asie Mineure.
Le choc entre les Ottomans de Bayezid Ier et Tamerlan a lieu à la fin du mois de juillet de l'année 1402, à la bataille d'Ankara. La bataille est un désastre pour Bayezid, qui est fait prisonnier. Stefan, qui a participé à la bataille, se replie vers Constantinople avec sa petit armée. Là, il tisse des liens diplomatiques avec les Grecs. Jean VII Paléologue lui accorde le titre de despote en août de la même année. Le titre de Stefan est, par la suite, confirmé par le successeur de Jean, Manuel II Paléologue. Stefan est maintenant libre de la pression ottomane. Il bénéficie déjà de la reconnaissance de Constantinople, mais le titre de despote le rapproche encore des Grecs. Car, pour Stefan et les autres Serbes, Constantinople, malgré sa faiblesse, est toujours respectée et le titre accordé a à leurs yeux une valeur des plus sacrées.
Malgré ce titre, Stefan veut maintenir son autonomie mais, faisant preuve de diplomatie, il signe ses écrits en utilisant systématiquement la formule de Desposte Autocrator.
L'alliance chrétienne, l'ordre du Dragon et l'Interrègne ottoman
Le 13 décembre 1408, la charte de l'Ordre du Dragon renouvelée est publiée, dédiant l'ordre à la défense de la Croix, particulièrement face aux Ottomans. Les 24 membres fondateurs sont intronisés en 1408, parmi ceux-ci figurent Sigismond Ier du Saint-Empire et tout de suite après lui sur la liste, Stefan.
Comment Stefan est-il passé de la soumission aux Turcs à l'appartenance à un Ordre fondé dans le seul but de combattre ces derniers?
Après la défaite devant Tamerlan et la mort de Bayezid, il s'ensuit une période de troubles dans l'Empire Ottoman que l'on a appelé l'Interrègne ottoman. L'empire Ottoman est divisé et les fils de Bayazid Ier se livrent une guerre sans pitié. L'un d'eux, Soliman, rend à Constantinople et son empereur Manuel II Paléologue, toute la Thrace ainsi que Thessalonique. Soliman prête serment comme vassal de l'empereur de Constantinople. La peur de l'invasion de l'Europe par Tamerlan avait même un moment fait oublier aux Européens « la peur du Turc ». Après le départ de Tamerlan d'Asie Mineure, les chrétiens, Constantinople et la Serbie décident de soutenir Soliman contre son frère Musa. En 1410, pendant une visite de l'empereur à Thessalonique, Musa attaque Soliman à Andrinople. Les soldats de ce dernier l'abandonnent, mais il réussit à résister grâce à ses alliés byzantins. Cependant, en 1411, la ville tombe et Musa fait étrangler son frère.
Soliman était faible et manipulable par l'alliance chrétienne; en revanche, Musa est, dans la pure tradition des guerriers turco-mongols, impitoyable et totalement incontrôlable. Il décide immédiatement de punir les alliés chrétiens de son frère. Il humilie Stefan devant ses généraux et décide de reprendre à Constantinople toutes les terres données par Soliman.
Il assiége Thessalonique, ravage, pille, viole dans toute la Thrace. Il assiège Constantinople par terre et par mer. Manuel II s'est préparé à ce siège, et, ayant également prévu la défaite de Soliman, il s'allie avec un autre fils de Bayezid, Mehmed Ier de Bursa. Il lui fait traverser l'Hellespont avec son armée; les 15 000 Turcs de Mehmed Ier se préparent à combattre les 25 000 Turcs de Musa. Mehmed Ier perd la bataille et retourne en Asie Mineure. Mais avant son départ Manuel lui promet une revanche grâce à l'appui du despote de Serbie. La seconde tentative est encore un échec, mais la troisième se soldera par une victoire: Stefan et sa cavalerie surprennent l'arrière-garde de l'armée de Musa et le font battre en retraite. Les Serbes le poursuivent jusqu'à Andrinople, puis rentrent en Serbie. Musa décide de ravager la Serbie pour punir Stefan. Les deux armées se rencontrent le 5 juillet 1413 en Serbie lors de la bataille de Čamurlu. Musa perd cette bataille décisive et Stefan le fait étrangler comme lui l'avait fait à son frère.
Mehmed Ier devient sultan de Roumélie et de Roum grâce au soutien de Constantinople et de Belgrade. C'est durant cette période que la plupart des alliés chrétiens des Turcs les quittent pour rejoindre leur camp « naturel », l'alliance chrétienne.
La paix était rétablie. Stefan a pleinement profité des conflits « familiaux » des Turcs : il a montré sa force par son rôle dans le conflit de l'interrègne ottoman. Les Turcs sont désormais pleinement conscients de la menace que représente l'état serbe.
Stefan et Belgrade
Belgrade avait été serbe de 1284 à 1319 puis est redevenue hongroise. Les Magyars l'avaient transformée en Forteresse, puis très avaient vite abandonné son entretien. Lorsque le despote reprend possession de la ville blanche, il découvre une cité abandonnée par ses habitants ainsi qu'une forteresse en ruine. Immédiatement Stefan décide d'en faire sa capitale. Pour atteindre cette objectif il prend plusieurs mesures.
Il met en place une carte d'« identité Belgradoise » qui donne à son porteur des avantages fiscaux, commerciaux et juridiques dans l'enceinte de la ville. Un livre et un sceau sont donnés à tous les habitants de la ville blanche. Cela attire rapidement de nombreux Serbes venus de Serbie, Bosnie ou des territoires chrétiens contrôlés par les Turcs, mais aussi beaucoup de marchands de Raguse. La ville s'enrichit et, malgré les franchises fiscales, emplit rapidement les coffres du royaume de Serbie. Stefan peut alors entreprendre une politique de rénovation et de construction. Il réhabilite la forteresse et l'améliore, construit des églises et rénove la cathédrale de Dormition « la très sainte mère de Dieu », qui été aussi le siège du métropolite de Belgrade.
Belgrade gagne alors une renommée dans toute l'Europe chrétienne, comme étant la grande ville blanche « bastion du christianisme » ou encore « clé de la Pannonie » ou « de la Hongrie ».
Œuvre et fin de Stefan
Stefan publia un code des mines en 1412 dans la ville de Novo Brdo au Kosovo qui était un des économiques de la Serbie. Dans son monastère de Resava-Manasija (région de Pomoravlje), il a organisé l'école de Resava, un centre de correction, traduction, et de recopie des livres.
Stefan Lazarević est mort soudainement en 1427, laissant le trône à son neveu Đurađ Branković. Il fut par la suite élevé aux rang de saint dans l'église orthodoxe serbe l'honorer le 1er août. Le despote Stefan est enterré dans son monastère.
Indépendamment des notes biographiques et de son code sur la mine Novo Brdo (1412), Stefan Lazarević a écrit trois travaux littéraires originaux : Le Sobbing grave pour prince Lazar (1389) ; L'inscription sur la colonne de marbre de Kosovo (1404) ; et un hommage à l'amour (1409), une épître poétique en hommage son frère Vuk.
Précédé par Stefan Lazarević Suivi par Lazar Hrebeljanović Liste des souverains serbes Georges Ier Branković Sources
- Dusan Batkovic, « Histoire du peuple serbe », éditions L'âge d'homme (ISBN 282511958X)
- Georges Castellan, Histoire des Balkans, XIVe ‑ XXe siècle, éditions Fayard (ISBN 2213605262)
- Donald M. Nicol, Les Derniers siècles de Byzance, 1261-1453, éditions les Belles Lettres (ISBN 2251380744)
Liens externes
- Vladimir Ćorović : l'Histoire des serbes en serbe (latin)
- Medieval Serbia, l'Ordre du Dragon Rouge (en serbe latin)
- L'Histoire Illustré en serbe (latin)
- Les fondateurs de la ville en serbe (latin)
- Serbia Info en serbe (latin)
Articles connexes
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Notes et références
Catégories :- Personnalité du XVe siècle
- Prince de Serbie
- Naissance en 1374
- Naissance à Kruševac
- Décès en 1427
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