- Staune
-
Jean Staune
Jean Staune est enseignant et consultant en management, secrétaire général et principal animateur de l’association dite Université interdisciplinaire de Paris, auteur d'ouvrages de synthèse, individuels et collectifs, en philosophie des sciences.Chargé de cours dans le MBA du groupe HEC depuis 1995[réf. nécessaire] , il est également vacataire dans la branche « executive education » du groupe. Il a aussi été professeur invité à l'université pontificale grégorienne de Rome[1] et à l'Université de Shandong en Chine.
Il est au centre de nombreux débats et controverses, notamment autour de la question du darwinisme[2], le néocréationnisme dont il est perçu comme l'un des principaux promoteurs en France[3], et des implications philosophiques et métaphysiques de la science.
Notre existence a-t-elle un sens ?
L’ensemble de ses thèses est présenté dans un ouvrage intitulé « Notre existence a-t- elle un sens ? »[4]. Cet ouvrage a été officiellement présenté par Bernard d’Espagnat à l’Académie des Sciences Morales et Politiques qui le juge exceptionnel [5].
L’astrophysicien Trinh Xuan Thuan estime dans sa préface que « Jean Staune nous a rendu un immense service en réalisant cette superbe synthèse des implications métaphysiques de la science contemporaine »Tandis que le postfacier, le neurologue Dominique Laplane, dit « Il faut savoir gré à Jean Staune du travail colossal que représente l’analyse et la collation des données scientifiques diverses et fondamentales sans laquelle il est vain d’essayer de fonder une réflexion moderne sur l’homme »Parmi les autres réactions, le philosophe Luc Ferry a dit dans son émission sur LCI du 13 juillet 2007 : « C’est à la fois un formidable livre d’introduction aux science contemporaine mais aussi une réflexion sur les rapports de Dieu et la science, un très beau livre »Tandis que le Cardinal Poupard à l’époque Président du Conseil Pontifical de la Culture a écrit : «Cette riche et vaste argumentation illustre et prolonge avec justesse l’enseignement de Jean Paul II »[réf. souhaitée]
Cet ouvrage est paru dans la revue Connaître numéro 30 de janvier 2009, sous la plume de Philippe Detterre , coordinateur du réseau Blaise Pascal, prêtre, directeur de recherche au CNRS en génétique. Il est dit également « Il me semble ainsi dommage que pour contrer le darwinisme et le matérialisme en général, l’auteur en arrive à le caricaturer ainsi » et aussi : « Les résultats des sciences peuvent certes invalider certaines des significations que nous donnons à la vie au monde à l’Univers, mais les sciences n’imposent aucune interprétation, ni celle d’une création, ni celle d’un non sens, à la question de savoir si notre existence a un sens, ce n’est pas la science qui répondra, ni dans un sens ni dans l’autre ». Jean Staune a répondu dans le même numéro de cette revue.
Le Philosophe Michel Siggen a également critiqué l’ouvrage dans « Le platonisme scientifique de Jean Staune » revue Nova et Vetera, juillet-aout-septembre 2008. Il écrit « la position platonicienne de Bernard d’Espagnat et Jean Staune résulte selon nous d’une grave erreur de méthode. Nous avons déjà vu que Staune ne respectait pas beaucoup la diversité des méthodes en science. Cette erreur de méthode est la même que celle que Platon a faite. Elle consiste en ceci : chez ses auteurs, il y a confusion entre la nature profonde de la réalité et la nature des instruments méthodologiques utilisés pour connaître cette réalité. Staune confond donc l’ordre du réel l’ordre de l’être avec l’ordre de la connaissance. » Il écrit par ailleurs sur un autre point « Par conséquent selon notre étude, il n’est pas possible de considérer la thèse de Jean Staune comme relevant explicitement du néo créationnisme, une telle affirmation serait malhonnête intellectuellement. »
Jean Staune a également dirigé 2 ouvrages collectifs « Science et quête de sens » Presses de la Renaissance 2002 et « La science, l’homme et le Monde « Presses de la Renaissance 2008, auxquelles ont contribué 35 personnalités dont 11 Prix Nobel.
Enseignement et conseil en management
À la suite de Margaret Wheatley aux États Unis et de Ervin László en Hongrie, Jean Staune a tenté de développer des liens entre science et management, à la fois : chez PSA, Thalès, L’Oréal, Auchan, EDF, GDF ; par l’organisation de colloques réunissant scientifiques et managers ; par ses interventions en tant qu’expert de l’association progrès du management.
Sa théorie est que les principes du management classique (organisation scientifique du travail) sont calqués sur ceux, réductionnistes mécanistes et déterministe, de la physique classique. Selon lui, la science ayant montré la limite de la validité de ces concepts, les organisations doivent donc appliquer des conceptions nouvelles acceptant l’incertitude, favorisant les réseaux, la créativité, l’initiative individuelle. Abordant le management uniquement par la médiation de la philosophie des sciences, Jean Staune tente de développer une discipline : la philosophie des sciences appliquée au management[6].
Depuis 1995, Jean Staune est enseignant dans le MBA du groupe HEC avec le titre de « adjunct lecturer. » (ce qui peut se traduire par « chargé de cours » ou « maître de conférences associé »). Son cours intitulé « Clef pour comprendre le changement sociétal » est une option, de la partie « formation individuelle » du MBA. Il a lieu au maximum 2 fois par an, sur une durée de 18 heures, si un nombre suffisant d’étudiants s’inscrivent à cette option. Par ailleurs, Jean Staune est vacataire dans la branche formation permanente du groupe, où il a enseigné dans de nombreux modules et enseigne actuellement dans le module « entraînement aux responsabilités managériales. »
Critique de l’ultra libéralisme
Tout en rejetant fermement l’altermondialisme comme étant illusoire, Jean Staune critique l’ultra-libéralisme[7] (Ni Davos, Ni Porto Alègre). Il propose comme alternative des pratiques venant de l’intérieur du capitalisme mais permettant de transformer celui-ci, comme le commerce équitable, le développement durable, le micro-crédit, l’investissement éthique, la notion éthique des entreprises….
Rapprochement entre science et religion
Pour Jean Staune, les découvertes scientifiques ont par elle-même des implications philosophiques et métaphysiques, indépendamment de tout présupposé théologique ou religieux. En s’appuyant sur les écrits de Bernard d'Espagnat (qui postule un « réalisme non physique » comme conséquence d’expériences de physique telles que la non localité), de Trinh Xuan Thuan (portant sur le « réglage fin de l’univers » qui pose - sans y répondre – la question d’un principe créateur) de Roger Penrose (qui affirme que l’esprit humain a un accès direct à un monde platonicien des vérités mathématiques) et de Benjamin Libet (sur la non identité entre les états neuronaux et mentaux), Jean Staune affirme que les progrès scientifiques donnent une crédibilité nouvelle aux conceptions non matérialistes du monde et de l’homme et convergent avec certaines intuitions de toutes les grandes traditions, monothéistes ou non[8]. Cette conclusion est vivement contestée par des scientifiques et des philosophes qui affirment que la science ne saurait se concevoir hors d’une épistémologie matérialiste (voir Intrusions spiritualistes en sciences et Les matérialistes et leurs détracteurs sous la direction de Jean Debussy et Guillaume Lecointre).
Après avoir contribué au regroupement des scientifiques français s’intéressant au domaine « Science et religion », Jean Staune a développé son action sur ce thème au plan international en collaborant avec des centres de l’université d'Oxford[9], de Berkeley[réf. souhaitée] et en devenant un des premiers français membre du Conseil scientifique de la Fondation fondation John Templeton, dans lequel il a déjà été nommé à 3 reprises, la dernière fois en janvier 2009 (ces mandats dans ce conseil ont une durée maximum de 3 ans, séparée par une période d’absence obligatoire)
Il est membre du Réseau Blaise Pascal qui regroupe les scientifiques francophones intéressés par ce thème.
Engagement dans le christianisme
Baptisé orthodoxe, Jean Staune s’est converti au catholicisme[10]. Il a contribué à la création et au développement du projet « Science Technologie et Quête Ontologique » avec le Conseil Pontifical de la Culture et plusieurs universités pontificales. Il a aussi contribué au développement de la partie scientifique du « Projet Nouveau Regard » créé par Dom Gérard Lafond, 4e abbé de l’Abbaye Bénédictine de Wisques. Il est aussi intervenu sur le thème « Science et foi » pour les communautés bénédictines des monastères de Ganagobie, Kergonan et Sainte marie des 2 montagnes et Saint Benoît du Lac (Canada) et pour des adolescents hors des cours de catéchisme.
Dialogue inter-religieux
Éviter le « choc des civilisations » est pour Jean Staune un objectif essentiel d’où son implication dans des programmes concernant l’islam et l’orthodoxie, sa collaboration avec l’église orthodoxe roumaine ou des sites musulmans. Son action actuelle s’étend au dialogue avec l’hindouisme et le taoïsme à travers diverses voyages en Inde et en Chine.
Il a entre autres été récemment le concepteur et le co-organisateur du colloque Science, cultures et avenir de l’humanité. La connaissance, la spiritualité et l’action peuvent-elles changer le monde ? organisé par Centre d’Etudes Aljazeera qui a donné lieu à une importante diffusion sur des chaines du groupe Al Jazeera entre le Prix Nobel de chimie juif américain Roald Hoffmann et des musulmans particulièrement engagés dans la critique du fondamentalisme comme Eric Geoffroy et Nidhal Guessoum. L’ouvrage de Nidhal Guessoum « Réconcilier l'islam et la science moderne : L'esprit d'Averroès » est d’ailleurs le premier publié dans la nouvelle collection que Jean Staune dirige aux Presses de la Renaissance « Science et quête de sens ». Cet ouvrage constitue une critique particulièrement forte venant de l’intérieur de la communauté musulmane des positions de Harun Yahya et du créationnisme dans l’islam.
Critique du darwinisme
Se revendiquant l'héritier d’une tradition française de scepticisme à l’égard de la possibilité d’expliquer l’évolution de la vie uniquement par des mécanismes darwiniens (initiée entre autres par le zoologiste Pierre-Paul Grassé), Jean Staune dans des écrits et des conférences argumente en faveur de théories alternatives au darwinisme[11], inspirées d'une vision téléologique ou finaliste parfois proche des idées de Teilhard de Chardin, du zoologiste Remy Chauvin ou du mathématicien et généticien Marcel-Paul Schützenberger dont il a été proche.
Les théories de l’évolution qu’il vulgarise ont en commun de rejeter la conception darwinienne de l’adaptation à l’environnement par voie de la sélection naturelle comme mécanisme principal de l’évolution. Il soutient notamment les travaux de la paléontologue Anne Dambricourt-Malassé (La Légende Maudite du Vingtième Siècle: L'Erreur darwinienne, "Homo sapiens - une nouvelle histoire de l'homme"), et des biologistes Rosine Chandebois (Pour en finir avec le Darwinisme), et Michael Denton (L’Évolution a-t-elle un Sens?). Ce militantisme anti-darwinien lui a attiré de nombreuses critiques venant de défenseurs du darwinisme (évolution) ou du matérialisme (scientifique).
En janvier 2006, plusieurs articles dans le hors série du Nouvel Observateur intitulé La Bible contre Darwin ont fait état des travaux de Jean Staune les décrivant comme une version française du dessein intelligent, théorie qui a une importante notoriété aux États-Unis. Sur ce sujet, sa position y était décrite comme faisant partie d’« une dérive créationniste » en France. Ce thème a également été développé dans un article[12] du journal Le Monde auquel il a répondu[13] en affirmant qu’il « soutient avec la plus grande force la théorie de l’évolution (le fait que tous les êtres vivants aient un ancêtre commun) et [je] dénonce le créationnisme (la conception selon laquelle les êtres vivants auraient été créés séparément) dans toutes ses interventions et écrits sur ce sujet ». En fait, pour certains défenseurs de l'évolution darwinienne comme le magazine Science et Vie (qui voit des courants comme le dessein intelligent comme du créationnisme déguisé), la différence entre créationnisme et évolution est l'acceptation du hasard comme responsable de l'apparition des espèces, et le magazine considère Jean Staune comme néo-créationniste du seul fait de son acceptation de l'évolution guidée.
Il refuse d'exclure les références à Dieu en tant qu'hypothèse dans ses réflexions sur l'évolution biologique et il accuse d'idéologie ceux qui exigent cette séparation, s'opposant au Non-recouvrement des magistères. [14]
Université Interdisciplinaire de Paris
Jean Staune est le co-fondateur et secrétaire général de l'association de loi 1901 autoproclamée l'Université interdisciplinaire de Paris. Comme d'autres universitaires populaires l'UIP organise des colloques sur différents thèmes scientifiques et sociétaux.
Elle a reçu en 14 ans d’existence plusieurs centaines d’intervenants dont 20 Prix Nobel lors de colloques organisés en collaboration avec l’Unesco, à la Sorbonne ou au Sénat. Elle soutient également des programmes de recherches internationaux dans plus d’une dizaine de pays et dans plus d’une vingtaine d’universités.
Ouvrages
- Jean Staune, Notre existence a-t-elle un sens ? Une enquête scientifique et philosophique, Presse de la Renaissance, 2007
- Jean Staune (dir.), Science et quête de sens, Presse de la Renaissance, 2005
Textes de Christian de Duve, Trinh Xuan Thuan, Bernard d'Espagnat, Charles Townes, Ahmed Zewail, William Phillips, Jean Kovalevsky et d'autres.
- Jean Staune (dir.), L'Homme face à la science, Criterion, 1992
Débats et controverses
- http://www.lefigaro.fr/debats/20070602.FIG000001519_andre_comte_sponville_jean_staune_la_science_va_t_elle_refuter_l_atheisme.htmlAndré Comte-Sponville - Jean Staune : la science va-t-elle réfuter l'athéisme ?]
- A propos de l'ouvrage : Notre existence a-t-elle un sens ? Une enquête scientifique et philosophique
- Guillaume Lecointre, encore une fois pris pour cible par l’UIP, répond à ces accusations
- L’Université Interdisciplinaire de Paris
- La croisade de l’UIP contre le matérialisme
Notes
- ↑ STOQ - Università Gregoriana
- ↑ Les créationnistes présentent de multiples visages; Sciences et Avenir; février 2009
- ↑ Michel Alberganti, "Le jeu de masques du néocréationnisme français", Le Monde daté du 2 septembre 2006 [1].
- ↑ Canal Académie:Notre existence a-t-elle une sens?
- ↑ http://www.asmp.fr/travaux/a_lire/070625_espagnat.htm
- ↑ la philosophie des sciences appliquée au management
- ↑ Ni Davos, Ni Porto Alegre [2]
- ↑ http://www.staune.fr/spip.php?page=article_pdf&id_article=97
- ↑ [http://users.ox.ac.uk/~theo0038/Muslim-Christian%20conference%2006.htm Muslim-Christian Conference 2006: overview
- ↑ Jean Staune et la religion
- ↑ http://philnet.org/rbp/IMG/doc/JeanSTAUNE_evolution_mars07.doc
- ↑ Michel Alberganti, "Le jeu de masques du néocréationnisme français", Le Monde daté du 2 septembre 2006 [3].
- ↑ Le Monde daté du 14 septembre 2006.
- ↑ Dieu et la science, incompatible ?
Catégories : Pensée postmoderne en France | New Age | Créationnisme | Pseudo-scientifique
Wikimedia Foundation. 2010.