- Statue chryséléphantine de zeus olympien
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Statue chryséléphantine de Zeus olympien
Statue chryséléphantine de Zeus olympien
Merveilles du monde
Une représentation fantaisiste de la statue de Zeus, gravure par Philippe Galle en 1572, depuis un croquis de Maarten van Heemskerck
Latitude
LongitudePays Grèce Ville Olympie Date de construction ca. -432 Durée de construction Matériaux principaux or et ivoire Constructeur Phidias Utilité religieuse Date de la destruction 462 Cause de la destruction incendie La statue chryséléphantine de Zeus olympien est une œuvre du sculpteur athénien Phidias, réalisée vers 436 av. J.-C. à Olympie. Aujourd'hui disparue, elle était considérée sous l'Antiquité comme la troisième des sept merveilles du monde.
Sommaire
Description
Selon Pausanias[1], la statue montre Zeus assis sur son trône, représentation qui remonte à L'Iliade et qui se répand dans l'art grec à partir du VIe siècle av. J.-C.[2] — il semble au reste que le sculpteur se soit volontairement inspiré d'Homère[3]. Le dieu est couronné d'un rameau d'olivier. Dans la main droite, il tient une statuette de Niké, personnification de la victoire, elle-même représentée couronnée d'un bandeau et d'une guirlande. Nous ignorons ses proportions. De la main gauche, Zeus tient un sceptre richement décoré, sur lequel un aigle est perché. Le dieu est drapé dans un himation (manteau) brodé de figures animales et de fleurs, et porte des sandales. Son trône comporte une décoration à la fois sculptée, incrustée (pierres précieuses, ébène) et peinte. Quatre petites Victoires dansant couronnent les pieds du trône, et deux autres Victoires figurent à sa base.
L'ensemble est réalisé selon la technique chryséléphantine : des plaques d'or (χρυσός / khrusós) et d'ivoire (ελεφάντος / elephántos) recouvrent une âme de bois et figurent respectivement, d'une part les cheveux, la barbe, les sandales et la draperie, d'autre part les parties nues (notamment la peau). Elle mesure environ 12 mètres de haut, dont 1 mètre pour la base et 2 mètres pour le piédestal. Une inscription kalos sur l'un des doigts, « Pantarkès est beau », permet de dater approximativement la statue : le dénommé Pantarkès remporte en 436 av. J.-C. l'épreuve de lutte garçons aux jeux Olympiques.
La statue jouit d'une très grande célébrité à travers l'ensemble du monde grec. Elle est incluse dans la liste des sept merveilles du monde. Par vénération pour le sculpteur, l'atelier où il sculpte le colosse avec ses élèves est conservé jusqu'au Ve siècle ap. J.-C. ; il sera retrouvé et fouillé de 1954 à 1958[4]. À la même époque, la statue est enlevée du temple et va rejoindre, à Constantinople, la prodigieuse collection de Lausos, chambellan de Théodose II, qui comprend entre autres l'Aphrodite de Cnide[5]. Elle disparaît dans un incendie en 461, en même temps que les autres statues[6]. Malheureusement, aucune copie en marbre ou en bronze n'est parvenue jusqu'à nous. En revanche, l'œuvre de Phidias a été identifiée de manière plus ou moins sûre sur une série de monnaies romaines frappées de 98 à 198 ap. J.-C.[7]
Postérité et influence
L'abbé Barthélémy dans Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, vers le milieu du quatrième siècle avant l'ère vulgaire (1843), écrit que « le Jupiter d'Olympie servira toujours de modèle aux artistes qui voudront représenter dignement l'Être suprême. »
La statue est à l'origine de la représentation du Christ Pantocrator de l'art byzantin. Elle a inspiré Daniel Chester French pour sa représentation d'Abraham Lincoln au Lincoln Memorial et Salvador Dalí, dans son tableau La statue de Zeus, à Olympie peint en 1954.
Notes
- ↑ Description de la Grèce [lire en ligne] (V, 11, 1-9).
- ↑ Ken Dowden, Zeus, Routledge, 2006, p. 24.
- ↑ Dion Chrysostome, XII, 25.
- ↑ Alfred Mallwitz et Wolfgang Schiering, Die Werkstatt des Pheidias in Olympia, 2 tomes = Olympische Forschungen 5 (1964) et 18 (1991).
- ↑ Georgius Cedrenus, Historiarum compendium, 322 C, vol. I, p. 564.
- ↑ Cyril Mango, Michael Vickers, E.D. Francis, « The Palace of Lausus at Constantinople and Its Collection of Ancient Statues », dans Journal of the History of Collections, no 4-1 (1992), p. 89-98.
- ↑ Richter, p. 166.
Bibliographie
- Lexicon Iconographicum Mythologiæ Classicæ (LIMC), Artemis Verlag, 1981-1997, no 89.
- (en) Gisela M. A. Richter, « The Pheidian Zeus at Olympia », dans Hesperia, vol. 35, no 2 (avril-juin 1966), p. 166-170.
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