Jardins suspendus de Babylone

Jardins suspendus de Babylone
Jardins suspendus de Babylone
Merveilles du monde
Image illustrative de l'article Jardins suspendus de Babylone
Vue d'artiste des jardins suspendus de Babylone, XIXe siècle
Localisation
Coordonnées 32° 32′ 08″ N 44° 25′ 39″ E / 32.53554, 44.4275332° 32′ 08″ Nord
       44° 25′ 39″ Est
/ 32.53554, 44.42753
  
Pays Drapeau d'Irak Irak
Ville Babylone

Les jardins suspendus de Babylone sont un édifice antique, considéré comme une des sept merveilles du monde. Ils apparaissent dans les écrits de plusieurs auteurs grecs et romains antiques (Diodore de Sicile, Strabon, Philon d'Alexandrie, etc.), qui s'inspirent tous de sources plus anciennes disparues, dont le prêtre babylonien Bérose. C'est à ce dernier que l'on doit l'histoire de la construction de ces jardins par Nabuchodonosor II afin de rappeler à son épouse Amytis de Médie les montagnes boisées de son pays natal. Lors de la redécouverte et des fouilles de Babylone (dans le sud de l'Irak actuel) au début du XXe siècle, l'emplacement des jardins suspendus a été recherché. Mais alors que les autres constructions mythiques de la ville (Tour de Babel/ziggurat, murailles, palais royaux) ont été retrouvées par l'archéologie et la traduction des inscriptions anciennes, cela n'a pas été le cas des jardins. Les chercheurs contemporains ont donc émis diverses propositions : certains ont cherché à localiser les emplacements possibles des jardins suspendus dans la ville, tandis que d'autres ont remis en cause leur existence, les situant dans une autre ville (Ninive) ou les reléguant au rang d'invention développée par des auteurs antiques à partir des jardins royaux babyloniens.


Sommaire

Les données des textes antiques

Les sources écrites

Les jardins suspendus apparaissent dans les textes d'une poignée d'auteurs Grecs et d'un Romain. Ils ne manquent pas de poser des difficultés car il s'agit souvent de sources indirectes, des citations d'autres auteurs qui auraient été des témoins directs du monument mais dont les écrits originaux ont disparu. De plus, un autre problème de taille est le fait que les jardins suspendus n'apparaissent pas dans la description de Babylone laissée par Hérodote, qui passe pourtant pour avoir visité la ville et en a laissé un long compte-rendu. Au final, cinq textes retiennent l'attention, et en particulier les deux premiers :

  • Diodore de Sicile (Ier siècle av. J.‑C.) a laissé dans sa Bibliothèque historique la description la plus détaillée des jardins, qui aurait été reprise à partir de la biographie d'Alexandre le Grand laissée par Clitarque d'Alexandrie (autour de 300 av. J.-C.), qui aurait visité Babylone, et/ou les écrits de Ctésias de Cnide qui a été médecin à la cour perse et a donc aussi résidé dans la ville[1].
  • La source jugée comme la plus fiable par les partisans de l'existence des jardins suspendus est la courte citation de Bérose par Flavius Josèphe au Ier siècle dans Contre Apion et les Antiquités juives[2]. Bérose étant un prêtre originaire du grand temple de Babylone qui a rédigé un ouvrage très bien informé, les Babyloniaka, pour mieux faire connaître sa civilisation d'origine aux Grecs, il peut être considéré que le fait qu'il mentionne les jardins rend leur existence incontestable. Néanmoins, le passage cité a été remis en question : il ne s'agit pas d'une citation directe de Bérose, car Flavius Josèphe ne connaît cet auteur que par un résumé, celui d'Alexandre Polyhistor, et la mention des jardins suspendus aurait pu être ajoutée par ce dernier d'après la description de Clitarque[3]. Mais une précision comme la mention de Nabuchodonosor II en tant que constructeur des jardins plaiderait pour l'attribution à Bérose qui aurait pu avoir accès à des sources babyloniennes inconnues des chercheurs actuels[4].
  • L'historien romain Quinte Curce dans son Histoire d'Alexandre (Ier siècle) a rédigé une description détaillée des jardins reprise d'auteurs grecs (Clitarque, Ctésias ou Diodore)[5].
  • Le géographe Strabon (Ier siècle av. J.‑C.-Ier siècle), lui aussi à partir d'autres sources grecques (dont Onésicrite ?), a écrit un long passage sur les jardins suspendus dans sa Géographie[6].
  • Enfin, la consécration des jardins suspendus en tant que « merveille du monde » vient de la liste laissée par Philon de Byzance, dont la datation de l'œuvre reste débattue, puisque si l'auteur a vécu au IIIe siècle av. J.‑C. certains passages de l'ouvrage qui lui est attribué auraient pu être rédigés aussi tard qu'au IVe siècle[7].

Il apparaît ainsi que quelques auteurs semblent à la source des descriptions des jardins suspendus qu'ils auraient vu de leurs propres yeux : Clitarque, Ctésias et Bérose. Si on élimine le dernier pour les raisons évoquées, alors il ne reste plus que les deux auteurs grecs. Mais il a été avancé que Clitarque aurait « inventé » les jardins suspendus à partir d'une exagération de la description des palais royaux de Babylone, tandis que Ctésias n'est pas forcément retenu comme une source possible sur la « merveille ». Dans ce cas, elle n'aurait pas existé et relèverait totalement du mythe[3]. Plusieurs questions ont donc été soulevées sur la crédibilité des auteurs grecs. Ainsi, c'est en remarquant les confusions qui peuvent se produire chez ces derniers entre Babylone et l'Assyrie que repose la théorie localisant les jardins suspendus à Ninive[8]. Pour ceux qui admettent l'existence de l'édifice, ces sources sont souvent imprécises, et ce n'est qu'en les combinant que peut ressortir une image plus précise des édifices pour aider à restituer leur localisation dans la ville et leur aspect[9].

Il faut enfin retenir le fait que les descriptions des auteurs gréco-romains s'intéressent généralement à la ville de Babylone en tant que véritable mégapole antique, et mettent l'emphase sur un autre de ses monuments, à savoir ses murailles dont la taille est mythifiée, autant voire plus que sur les jardins suspendus. Ceux-ci sont certes passés à la postérité comme la « merveille » de Babylone par le succès de la liste de Philon, mais ils n'ont pas spécifiquement retenu l'attention des descriptions antiques de la cité si on en juge par le peu de mentions dont ils font l'objet[10].

L'histoire des jardins

Bérose attribue la construction des jardins suspendus à Nabuchodonosor II (604-562 av J.-C.)[11]. Il aurait fait construire cet édifice pour son épouse, originaire de Médie, pays montagneux de l'Iran occidental, pour soigner sa nostalgie de son pays natal et de sa verdure, qui contrastait avec le relief plat et le climat aride de la Babylonie. Un autre passage de Bérose indique le nom de la reine, Amytis, que Nabuchodonosor a épousé suite à l'alliance entre son père Nabopolassar et le roi des Mèdes Cyaxare au moment de la destruction de l'Assyrie. Cette histoire romantique est rapportée de manière abrégée (sans mention du nom du roi) dans les descriptions de Diodore et Quinte-Curce. Si les jardins ont bien existé, il est logique de situer leur construction durant le règne de Nabuchodonosor, qui voit la réalisation de travaux de construction majeurs à Babylone, notamment la réfection des palais et des temples, mais aussi des murailles et un rehaussement général d'une partie de la ville face à la montée de la nappe phréatique. Mais on en revient au problème récurrent sur les jardins suspendus : Nabuchodonosor n'en parle dans aucune des nombreuses inscriptions de fondation qu'il a laissé pour commémorer ses chantiers.

Descriptions des jardins

Les descriptions des jardins suspendus, une fois comparées, ne sont pas toujours cohérentes même si certaines informations sont concordantes, d'autant plus que l'interprétation de leur vocabulaire pose parfois problème. Même si les récits reposent beaucoup sur des sources originales identiques, il y a quelques divergences. La localisation des édifices est plus ou moins précise, mais il est manifeste qu'ils sont dans un secteur palatial, décrit comme une citadelle, ce qui correspond bien au secteur du Kasr du site de Babylone, d'autant plus que Diodore et Strabon ajoutent la proximité de l'Euphrate[12]. Les descriptions plus ou moins détaillées des édifices sont moins concordantes, au-delà du dénominateur commun qui est la présence d'arbres plantés en hauteur[13]. D'après l'analyse des descriptions de Diodore, Strabon et Quinte Curce, il ressort que les jardins auraient au sol la forme d'un carré d'environ 120 mètres de côté. Diodore et Quinte Curce se rejoignent pour décrire un ouvrage aux murs épais propres à supporter le poids des jardins. Dans la description de Strabon, les piliers qui supportent l'édifice se rejoignent par des arcades voûtées. L'édifice est selon lui construit avant tout en briques, tandis que pour les autres auteurs la pierre occupe une place importante, ce qui est peu en accord avec les traditions architecturales babyloniennes. L'élévation des jardins se ferait avec plusieurs terrasses, peut-être en escalier. Diodore décrit un procédé complexe associant plusieurs couches de pierre, roseau, bitume et plomb mis au point pour éviter que l'humidité de la terre constituant la couche supérieure du sol des jardins ne se répande plus bas. Sa description des galeries supportant les jardins est cependant moins claires. L'acheminement de l'eau vers les jardins en hauteur est un autre point intéressant des récits. Philon, le plus intéressé par les aspects techniques de l'édifice, décrit longuement le système des canaux servant à irriguer le parc. Strabon reste le seul à décrire clairement le moyen par lequel l'eau est élevée, à savoir une vis d'Archimède, actionnée par des humains, qui semble se retrouver dans l'évocation d'un système de conduits et de spirales chez Philon. Suivant Strabon et Diodore, l'eau provient de l'Euphrate. Cela servirait à faire vivre des jardins luxuriants, où sont plantés de grands arbres d'espèces très variées.

Visions d'artistes et de savants européens avant les fouilles de Babylone

Représentation des Jardins suspendus de Babylone par Athanasius Kircher (impression de 1726), avec des formes architecturales baroques de son temps.

Héritiers de la tradition littéraire gréco-romaine, plusieurs artistes et savants de l'Europe ont été inspirés par les récits relatifs à Babylone, mais ont été beaucoup plus marqués par le mythe de la Tour de Babel venant de la Genèse que par les descriptions des Jardins suspendus[14]. Du reste, comme dans les textes antiques ce monument n'apparaît qu'au sein d'une description de la ville de Babylone qui est la véritable merveille qui intéresse les artistes. Ses murailles sont également perçues comme une merveille. Les représentations des jardins sont de ce fait peu nombreuses, et jamais isolées. À l'époque moderne, ils figurent dans les représentations de Babylone par l'artiste hollandais Maarten van Heemskerck (XVIe siècle)[15] et par le savant allemand Athanasius Kircher (XVIIe siècle)[16], largement inspirées de certaines descriptions d'auteurs antiques pour l'aspect général de l'édifice, reprennent cependant des formes architecturales de leur temps, notamment le baroque pour le second. Au début du XIXe siècle, l'architecte français Jean-Baptiste Rondelet cherche à donner une représentation plus documentée et réaliste de l'édifice, appuyée sur l'analyse de quelques fragments de briques ramenés de sites de Babylonie, ce qui lui permet de proposer une tentative de reconstitution qui s'approche de celles des archéologues du siècle suivant[16]. Après la redécouverte des premiers sites archéologiques mésopotamiens à partir du milieu du XIXe siècle, les artistes peuvent proposer des représentations de Babylone et de ses monuments inspirées par les publications scientifiques, mais comme pendant longtemps ils ne disposent que de sources artistiques et architecturales assyriennes ce qu'ils proposent et peu en accord avec ce que vont révéler les fouilles de Babylone, qui permettent alors des discussions sur les Jardins suspendus appuyées sur de la documentation provenant de leur site supposé, menées par des spécialistes du sujet.

Les fouilles et les recherches récentes : une localisation débattue

Les zones fouillées des palais royaux du site du Kasr à Babylone et des emplacements possibles des Jardins suspendus.

À Babylone : des jardins introuvables ?

Les jardins suspendus de Babylone n'ont jamais pu être identifiés avec certitude sur le site. Aucun texte babylonien ne les évoque, si l'on excepte le cas de Bérose. Il est frappant qu'aucune inscription de fondation de Nabuchodonosor II ne mentionne cet édifice, alors que les autres édifices majeurs de Babylone évoqués dans les sources classiques sont attestés dans les textes cunéiformes. Ce fait a pu être utilisé pour justifier un scepticisme quant à l'existence réelle de ces jardins, voire une négation de leur existence. Pour autant, il est erronée de dire que l'archéologie a proposé des localisations possibles sur place. Du fait de la nature des ruines de Babylone, une telle construction ne peut avoir survécu aux outrages du temps car les parties hautes des bâtiments ont disparu depuis l'Antiquité. En revanche, les analyses des données des fouilles du site combinées à celles des sources antiques, qui sont plus crédibles qu'on ne le suppose parfois, permettent de proposer plusieurs emplacements possibles pour les jardins suspendus de Babylone.

Le premier a avoir proposé une localisation argumentée par des données de fouilles est Robert Koldewey, le directeur des campagnes allemandes qui ont dégagé les principaux bâtiments de Babylone au début du XXe siècle[17]. Selon lui, les jardins suspendus étaient localisés dans une construction du Palais sud, le bâtiment voûté, situé au nord-est de l'édifice près du mur d'enceinte intérieur. Cette identification s'appuie sur la présence de 14 chambres voûtées, de murs épais pouvant supporter une construction lourde, ainsi que de trois puits juxtaposés ayant pu servir pour une machine hydraulique importante alimentant les jardins. Cette identification est désormais rejetée, cet édifice étant plutôt identifié comme un magasin ou une sorte de prison sur la base des tablettes qui y ont été retrouvées. Il est trop petit par rapport aux descriptions antiques, trop éloigné de l'Euphrate, et situé dans une partie du palais réservée à l'administration ce qui se raccorde mal à sa fonction de jardin d'agrément pour le roi. Le dossier a été relancé plusieurs décennies après par D. Wiseman a proposé à son tour une localisation des jardins suspendus reposant sur une analyse poussée des sources écrites et archéologiques disponibles[18]. Il les situe sur et au nord de la « Forteresse occidentale », bâtiment aux murs épais et de dimensions au sol d'environ 110 x 230 mètres, construit sur le bord de l'Euphrate au temps de Nabuchodonosor II. Il semble en mesure de supporter une construction sur terrasses, mais Wiseman ne se limite pas à celle-ci, puisqu'il restitue un vaste complexe en amphithéâtre ouvrant sur un parc plat. Elle est ainsi reliée au Palais nord, résidence principale de Nabuchodonosor. Les jardins seraient irriguées par des eaux apportées depuis un vaste réservoir (la « Fortesse orientale »). Cette localisation semble séduire par d'autres auteurs (Nagel, Hrouda), mais elle suscite aussi des objections[19]. Selon D. Stevenson, l'emplacement pourrait avoir été recouvert par l'Euphrate à l'époque néo-babylonienne, et sinon exposé aux vents du désert venant du nord. De toute manière le fait qu'il y ait eu de la place disponible pour le parc à l'endroit où il est situé n'est pas prouvé. De plus les jardins ne ressembleraient pas à des jardins surélevés mais plus à un parc du type des paradis perses, la solution pour l'irrigation n'est pas vraiment concluante. Pour Reade, le meilleur emplacement candidat est la seule Forteresse occidentale (en admettant des objections possibles)[20].

Pour D. Stevenson, les jardins suspendus étaient un édifice autonome peut-être relié au Palais sud. Il les situe au site des palais, sur les ruines d'un monticule de date inconnue qui n'a pas été fouillé[21]. Reade a également retenu comme candidat potentiel le site de Tell Babil, au nord de Babylone, où se trouvait un palais royal, mais il admet que c'est un cadidat peu satisfaisant[22]. Selon lui les meilleures propositions pour la localisation des jardins suspendus voire d'autres jardins royaux ayant pu exister à la même époque restent néanmoins dans les alentours des palais royaux principaux, sur le site du Kasr[23].

Propositions sur l'aspect des jardins et les techniques mises en œuvre

Les études de Wiseman, Stevenson et Reade se sont accompagnées de descriptions plus précises de l'aspect des édifices, reposant sur la combinaison des descriptions des auteurs Grecs et Romains et des connaissances sur les techniques de construction et d'irrigation babyloniennes. L'élévation se fait pour les trois auteurs suivant un aspect rappelant celui des ziggurats, à savoir une succession de terrasses superposées en recul les unes par rapport aux autres. Pour Wiseman, les jardins ont l'aspect général d'un amphithéâtre bordé par deux jardins en terrasse au sud et à l'est, descendant vers un jardin au sol[18]. Seule une partie du parc serait suspendue. Pour Reade, les jardins seraient situés sur le seul Fort occidental, plus en accord avec les dimensions données par les auteurs grecs (entre 105 et 115 mètres de côté). L'édifice est fermé sur lui-même, coupé de l'extérieur par des murs alors que les terrasses sont situées plutôt sur deux côtés et se font face descendent vers une esplanade par où se fait l'accès depuis le palais[24]. Pour Stevenson, qui est partisan d'un édifice carré isolé des palais royaux, les jardins suspendus sont constitués de cinq terrasses superposées, descendant sur deux côtés opposés vers l'extérieur et non l'intérieur à la différence des deux autres propositions[25]. Cet auteur, qui a longuement étudié les alternatives de moyens d'élévation de l'eau, est partisan de roues élévatrices à eau et non de vis d'Archimède malgré la description de Strabon, car cette technique n'est pas connue à l'époque de Nabuchodonosor II[26]. Mais une source assyrienne semble décrire un tel procédé, qui aurait donc été possible pour les jardins babyloniens[27].

Des jardins suspendus à Ninive ?

Représentation des jardins royaux de Ninive, d'après un bas-relief du palais de Sennachérib, avec peut-être une forme de jardins suspendus en haut à droite.

Les tentatives de localisation des jardins suspendus à Babylone ont soulevé des interrogations quant à leur présence sur ce site. La principale propositions contestant la localisation de cette « merveille » dans cette ville est venue de S. Dalley, qui a émis l'hypothèse suivant laquelle ils étaient en fait situés à Ninive[8], capitale de l'Assyrie, et rivale de Babylone avant que le père de Nabuchodonosor II, Nabopolassar, ne participe à sa destruction avec ses alliés Mèdes. La proposition de Dalley repose notamment sur le fait que certains auteurs grecs classiques confondent Ninive et Babylone (avant tout Ctésias), ce qui rendrait possible une confusion sur la localisation des jardins. De plus, alors que les jardins sont peu mentionnés dans les sources des rois babyloniens, celles de leurs homologues d'Assyrie les mettent souvent en avant, notamment Sennacherib lorsqu'il fait reconstruire et agrandir Ninive quand il l'élève au rang de capitale. Les Assyriens sont passés maîtres dans la confection des jardins d'agrément, et ont pu développer des jardins suspendus. Un bas-relief d'un palais de Ninive représente un jardin avec des arbres poussant apparemment sur une construction supportée par des arches, qu'il est difficile d'identifier, mais qui pourrait représenter une sorte de jardin suspendu (bien qu'il ressemble plus à une sorte d'aqueduc). Dalley propose également de retrouver dans un texte de Sennacherib une mention d'un type de vis d'Archimède, qui pourrait servir à élever de l'eau pour arroser des jardins suspendus. Selon elle, l'identification de jardins suspendus à Ninive invalide celle de ces jardins à Babylone. Pour autant, il reste difficile de souscrire à ses propositions. Certes il existe des indices textuels et artistiques attestant la possibilité de la construction de jardins suspendus à Ninive, mais ils ne sont pas décisifs[28]. Et le fait qu'il y ait eu des jardins suspendus dans cette ville n'exclut pas le fait qu'il y en ait eu à Babylone, d'autant plus que les Babyloniens ont repris plusieurs traditions de la royauté assyrienne[29].

Références

  1. Finkel 1993, p. 38. Stevenson 1992, p. 38.
  2. Finkel 1993, p. 36-37. Stevenson 1992, p. 39.
  3. a et b « Common Errors (20): Hanging Gardens », sur le blog New at LacusCurtius & Livius, 2009 (consulté le 01/04/2011)
  4. Reade 1998, p. 199
  5. Finkel 1993, p. 38-39. Stevenson 1992, p. 38-39.
  6. Finkel 1993, p. 39.
  7. Finkel 1993, p. 39-40. Stevenson 1992, p. 39.
  8. a et b Dalley 1993. Dalley 1994
  9. Stevenson 1992, p. 39. Reade 1998, p. 198-199
  10. Sur les descriptions de Babylone chez ces auteurs : R. Rollinger, « L'image et la postérité de Babylone dans les sources classiques », dans Babylone 2008, p. 374-377.
  11. Reade 1998, p. 199-200
  12. Stevenson 1992, p. 38-42
  13. Stevenson 1992, p. 40. Reade 1998, p. 201.
  14. Voir par exemple S. Allard, « Le Mythe de Babylone du XVIe au XIXe siècle », dans Babylone 2008, p. 440-455 et Id., « La Tour de Babel, du XVIe au XVIIIe siècle », dans Babylone 2008, p. 456-467
  15. S. Allard dans Babylone 2008, p. 468
  16. a et b S. Allard dans Babylone 2008, p. 474-475
  17. Finkel 1993, p. 45-46. Stevenson 1992, p. 43-44. Reade 1998, p. 208
  18. a et b Wiseman 1983, p. 140-141
  19. Stevenson 1992, p. 44. Reade 1998, p. 208-213
  20. Reade 1998, p. 208-213
  21. Stevenson 1992, p. 43 et 45. Reade 1998, p. 203
  22. Reade 1998, p. 205-206
  23. Reade 1998, p. 214-215
  24. Reade 1998, p. 210-213
  25. Stevenson 1992, p. 43
  26. Stevenson 1992, p. 46-55
  27. (en) S. Dalley et J. P. Oleson, « Sennacherib, Archimedes, and the Water Screw: The Context of Invention in the Ancient World », dans Technology and Culture 44/1, 2003, p. 1-26
  28. Polinger Foster 2004 comporte un développement des discussions en faveur de la présence de jardins suspendus à Ninive, sans exclure la possibilité de leur présence à Babylone.
  29. Reade 1998, p. 197-198

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

  • B. André-Salvini (dir.), Babylone, Paris, 2008 
  • I. J. Finkel, « Les jardins suspendus de Babylone », dans P. A. Clayton et M. J. Price (dir.), Les Sept Merveilles du monde, Paris, 1993, p. 35-50 
  • (en) D. J. Wiseman, « Mesopotamian Gardens », dans Anatolian Studies 33, 1983, p. 137-144 
  • (en) D. W. W. Stevenson, « A Proposal for the Irrigation of the Hanging Gardens of Babylon », dans Iraq 54, 1992, p. 35-55 
  • (en) S. Dalley, « Ancient Mesopotamian Gardens and the Identification of the Hanging Gardens of Babylon Resolved », dans Garden History 21/1, 1993, p. 1-13 
  • (en) S. Dalley, « Nineveh, Babylon and the Handing Gardens », dans Iraq 56, 1994, p. 45-58 
  • (en) J. Reade, « Alexander the Great and the Hanging Gardens of Babylon », dans Iraq 62, 2000, p. 195-217 
  • (en) K. Polinger Foster, « The Hanging Gardens of Nineveh », dans Nineveh: Papers of the XLIXe Rencontre Assyriologique Internationale: London, 7-11 July 2003, Iraq 66, 2004, p. 207-220 

Liens internes



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