- Sous-titrage pour sourds et malentendants
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Le sous-titrage pour sourds et malentendants est une technique d'affichage d'un texte au bas de l'écran, rendant les productions audiovisuelles accessibles aux personnes souffrant d’une déficience auditive (en France, leur nombre est estimé à environ 6 millions en 2006).
Sommaire
Situation du sous-titrage pour sourds et malentendants en France
Le sous-titrage pour les sourds et les malentendants est une obligation inscrite aux cahiers des charges des chaînes publiques depuis 1984. Il était réalisé avec le système Antiope.
Mais c’est seulement avec la loi du 1er août 2000 que le sous-titrage pour sourds et malentendants (« SM ») est devenu une obligation pour les chaînes hertziennes. La loi du 11 février 2005, quant à elle, prévoit que « dans un délai maximum de cinq ans, les chaînes dont l'audience moyenne annuelle dépasse 2,5 % de l'audience totale des services de télévision devront rendre la totalité de leurs programmes accessibles aux personnes sourdes et malentendantes à l'exception des messages publicitaires ». En 2006, la proportion de programmes sous-titrés était : 23,4 % pour TF1, 31,3 % pour France 2, 25,1 % pour France 3, 21,9 % pour France 5 8,8 % pour M6[1]. Finalement, en février 2010, les objectifs définis par la loi sont atteints par TF1, France 2, France 3, France 5, Arte, Canal+ et M6, qui sous-titrent l'intégralité de leurs programmes. Les chaines d'informations en continu i-TELE, BFMTV et LCI diffusent trois journaux sous-titrés et un journal en langue des signes quotidiennement[2].
À noter qu'en 2011 la qualité de l'ensemble des sous-titres pour sourds et malentendants reste déplorable : fautes d'orthographe grossières, erreurs dans la retranscription des mots qui n'ont parfois plus aucun sens, lettres remplacées par des sigles. Il reste de sérieux progrès à faire pour que ces sous-titrages soient acceptables.
Réalisation du sous-titrage
Le sous-titrage SM est toujours fait dans la langue d’origine du programme audiovisuel. Il exige une lisibilité plus grande que le sous-titrage d’une langue étrangère, car les sourds et malentendants ne bénéficient pas, ou peu, du support de la voix et du son du programme regardé. Le sous-titrage SM est la plupart du temps une synthèse de ce que l’on entend (comme le sous-titrage d’une langue étrangère), les paroles pouvant rarement être retranscrites telles quelles, par souci du respect de la vitesse de lecture des téléspectateurs.
Normes
Les normes du sous-titrage SM varient malheureusement selon les souhaits des clients et chaînes de télévision. Les couleurs des sous-titres, leur placement et leur ponctuation diffèrent plus ou moins d’une chaîne à l’autre, et même parfois selon les laboratoires effectuant le sous-titrage pour les chaînes.
Cependant, certaines normes restent à peu près stables, on aura toujours tendance à utiliser :
- le blanc lorsqu’un personnage parle à l’écran ,
- le jaune lorsqu’un personnage parle hors champ ,
- le rouge pour les indications de bruit ,
- le magenta pour les indications musicales ,
- le cyan pour les réflexions intérieures ou commentaires en voix off,
- et le vert pour les indications ou retranscriptions de langues étrangères .
Les sous-titres sont placés sous le personnage qui parle. Mais là encore, pour un personnage seul à l’écran, certaines chaînes préféreront un placement du sous-titre au centre, d’autres sous la bouche du personnage. De même lorsque le personnage est hors champ, le sous-titre en jaune, ou l’indication d’un bruit en rouge, sera tantôt placé selon la direction du son, ou centré.
Au niveau de la ponctuation, on aura tantôt des tirets devant les sous-titres à chaque changement de personnage, tantôt des tirets uniquement s’il y a ambiguïté sur plusieurs personnages hors champ susceptibles de parler. Les indications de bruits seront, selon les clients, ponctuées ou non.
Au niveau des indications sonores, certaines chaînes exigent un sous-titrage très complet et détaillé, même si elles ne sont pas nécessaires pour bien suivre le programme, tandis que d’autres ne veulent que soient indiqués que les bruits indispensables à la compréhension, afin de ne pas alourdir le sous-titrage.
Enfin, le repérage se fait, selon les chaînes et clients, à la voix ou en anticipation d’une seconde maximum afin de gagner en lisibilité. Par contre, un sous-titre SM n’est jamais censé commencer en retard par rapport à la voix. Certaines chaînes acceptent que les plans « vides » (sans son particulier) qui suivent l’intervention d’un personnage soient utilisés pour sous-titrer une partie de phrase afin de donner plus d’informations aux spectateurs.
Il ne faut pas confondre le sous-titrage pour sourds et malentendants avec le sous-titrage français-français pour TV5 Monde. Le sous-titrage pour TV5Monde n’est pas destiné aux sourds et malentendants, mais aux apprenants de français. Il constitue un support écrit aux dialogues. Le public de TV5 Monde est un public francophone ou non francophone, vivant essentiellement à l’étranger. Les normes du sous-titrage pour TV5 Monde ressemblent beaucoup à celle du sous-titrage d’un programme étranger, au niveau du repérage, de la lisibilité, et de la ponctuation.
Notes
- La télé n’est pas faite pour les sourds, d’après TV Hebdo du 24-30 septembre 2006, en attendant la publication des chiffres par le CSA
- (fr) Les téléspectateurs sourds et malentendants enfin entendus, article AFP de Juliette COLLEN, publié le 9 février 2010
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- L'accessibilité des sites Web pour les publics sourds : L'accessibilité des sites Web pour les publics sourds un article de Nicolas Anquetil, professeur spécialisé en surdité.
- Collectif des adaptateurs de l'audiovisuel pour les sourds et les malentendants (CAASEM) . Association de professionnels du sous-titrage adapté.
- Solutions technologiques aux handicaps handisol.beepmaster.com : Documentation sur la création, la conversion de sous-titres, le matériel adapté
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