- Auguste Thin
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Auguste Thin, né en 1899 et mort le 10 avril 1982, est un ancien poilu, combattant français de la Première Guerre mondiale. Le 11 novembre 1920, alors âgé de 21 ans, il fut choisi pour désigner le Soldat inconnu, en choisissant parmi 8 cercueils disposés dans la citadelle de Verdun.
Pour le choix du soldat inconnu, l'armée avait sélectionné des dépouilles de huit soldats inconnus, reconnus français et morts au combat sur les principaux lieux de batailles de la Première Guerre mondiale. Il avait été décidé qu'« un ancien poilu de deuxième classe, le plus méritant possible[1] » désignerait l'un des huit cercueils exposés dans une galerie de la citadelle de Verdun pour être inhumé. Le soldat initialement pressenti tomba malade[1] à quelques heures de la cérémonie. Il était impératif de trouver un autre deuxième classe ayant fait la guerre pour accomplir cette tâche. Ce fut le soldat Auguste Thin.
Originaire de Saint-Vaast-la-Hougue[2] en Normandie, fils de Louis Jules Adolphe Thin, né 21/08/1876 à Port en Bessin (Calvados), soldat au 274e RI, mort pour la France, disparu aux combats du Fort de Vaux, il était domicilié à Port en Bessin[3].
Auguste Thin est commis-épicier[1]. Il s'engagea à Lisieux le 3 janvier 1918, à l'âge de 19 ans[1]. Il participa dans les rangs du 243e régiment d'infanterie à la contre-attaque en Champagne où il fut gazé[4] Quelques mois après, il se retrouva à l'Hartmannswillerkopf dans les Vosges, puis au moment de l'Armistice, non loin de là, à Guebwiller[1]. En novembre 1920, il était à Verdun à la caserne Niel.
Alors qu'il faisait partie de la garde d'honneur qui veillait les corps dans une galerie transformée en chapelle ardente dans la citadelle de Verdun, André Maginot, alors ministre des Pensions et blessé de guerre, lui tendit un bouquet d'œillets pour qu'il le pose sur le cercueil qu'il aurait choisi. Le soldat fit un premier tour rapide des huit cercueils disposés sur deux colonnes de quatre puis s'arrêtera dans un second tour, devant le 6e[1].
Auguste Thin témoignera plus tard de son choix : « Il me vint une pensée simple. J'appartiens au 6ème corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c'est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6ème cercueil que je rencontrerai[5]. » Ceci est superbement évoqué par Bertrand Tavernier dans son film La Vie et rien d'autre.
Il faudrait ajouter qu'auguste THIN a été décoré de la croix de la légion d'Honneur un peu avant sa mort à l'Arc de Triomphe par Francois MITTERAND (A vérifier).
Sources et références
- Site personnel de Pierre-Yves Collombat, sénateur du Var
- Crdp de Reims
- Jean-François Jagielski, Le Soldat inconnu - Invention et postérité d'un symbole (2005) sur le site de Parutions.com.
- "Mémoires de Poilus : De Verdun à l'Arc de Triomphe", L'Est Républicain, 9 novembre 2008.
- Saint-Vaast-la-Hougue: monographie historique et sociologique de Joseph Le Terrier, éditions Notre-Dame, 1963
- http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/lib_memh/php/fiche_popup.php?_Base=MPF1418&_Lg=fr&_Fiche=WCo+VnJV1gMkdooBEmTgEQ==&_C=9539208 Fiche Mémoire des Hommes :
- Vie et mort des français, 1914-1918, p. 480, d'André Ducasse, Jacques Meyer, Maurice Genevoix et Gabriel Perreux, Hachette, 1960.
- Les Chemins de la Mémoire, n°102, novembre 2000.
Voir aussi
Catégories :- Poilu célèbre
- Naissance en 1899
- Décès en 1982
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