- Société patriarcale
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Patriarcat (sociologie)
Pour les articles homonymes, voir Patriarcat.Le patriarcat se rapporte à un système social où c'est par principe l'homme, et non la femme, qui détient l'autorité au sein de la famille, tant au sens large de clan familial qu'au sens plus restreint de « chef de famille » dans la cellule familiale.
Sommaire
Apparition dans les sociétés humaines
Les vestiges archéologiques semblent indiquer que, avant le néolithique, les sociétés étaient matrilocales et matrilinéaires, plutôt que « matriarcale ». le « matriarcat » est né d'imaginations évolutionnistes et encore utilisé par la littérature, la bande-dessinée ou le cinéma)[réf. nécessaire] Au néolithique, les humains découvrent, avec le lien entre l’acte sexuel et la naissance d’un enfant, l’existence du géniteur.[réf. nécessaire] La croyance en la prépondérance du rôle de l’homme dans la procréation, puisqu’il apporte la semence, justifie le rôle inférieur de la femme qui passe du statut de divinité créatrice à celui de simple réceptacle.[réf. souhaitée] La femme comme la terre perdent leur caractère sacré[réf. nécessaire] et l’homme se donne alors le droit de les maîtriser.[réf. nécessaire] L’homme invente l’agriculture et installe la phallocratie.[réf. nécessaire] L'hypothèse de la naissance du système patriarcal en concomitance avec la domestication du cheval chez les populations indo-européennes des Kourganes a été avancée par Marija Gimbutas.[réf. souhaitée]
Conditions d'apparition et caractéristiques du système patriarcal
L'analyse féministe [réf. nécessaire]
Selon Elizabeth Barber, et c'est la thèse « gradualiste », il semble que deux conditions fondamentales au moins soient nécessaires pour que le patriarcat puisse émerger[réf. souhaitée] : en premier lieu, le commerce des métaux, ce qui nécessairement nous ramène aux alentours de l'âge du bronze. Cette activité qu'est l'extraction, la fusion et le commerce des métaux pourrait avoir monopolisé l'énergie masculine puisque les femmes, ralenties dans leur liberté de mouvement par les nourrissons et les enfants en bas âge[1], dès le mésolithique où la famille n'est déjà plus le clan mais la famille composée des enfants, parents et grands-parents, ne pouvaient voyager sur de longues distances. En second lieu, la division du travail, liée à l'amélioration des conditions de vie et au désir de réunir le nécessaire pour le mieux-être que cette amélioration procure, semble rentrer en ligne de compte. Cette thèse n'exclut toutefois pas le rôle d'autres conditions, jouant toutes un rôle plus ou moins important et déterminant dans le processus supposé.
Selon Evelyn Reed, le système de parenté joue le rôle de déclencheur.[réf. souhaitée]
Selon Colin Spencer, le patriarcat apparaît avec la fin du nomadisme[réf. souhaitée]. Le nouveau mode de vie sédentaire aurait entraîné la nécessité de protéger l'accumulation des richesses alors que ce n'était pas nécessaire auparavant. La nécessité de protéger la richesse (accumulés pas la sédentarité) entraîna l'obligation d'une organisation militaire. Les tâches militaire échurent aux hommes, physiquement plus forts[2] et non limitant dans la reproduction[3], et les fonctions politiques avec elles. Les femmes conservant les tâches liées à la maternité, le division sexuelle du travail (ou "division sexiste du travail" pour certains auteurs[4] apparait ou s'exacerbe.
L'analyse féministe du patriarcat se concentre fréquemment dans des sujets concernant le pouvoir, ce que résume le dénommé « Mantra du viol » : «le viol relève d'une affaire de pouvoir, pas de sexe.»
Les féministes, se rapportant au thème du pouvoir, distinguent l'influence (sur d'autres personnes) de la capacité (à agir).
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- se reporter aux articles Histoire des femmes et féminisme radical
Notes
- ↑ cependant Christine Delphy, dans Protoféminisme et antiféminisme in "L'ennemi Principal, l'économie politique du patriarcat", dénonce cette idée de femmes toujours enceintes comme une mythologie patriarcale, en dépit du caractère factuel du grand nombre d'enfants par femme qui caractérise la plupart des sociétés humaines à l'exception de la société occidentale moderne ; inversement Paola Tabet considère cette hyper-fécondité comme non la cause mais la conséquence du patriarcat, et de toutes les techniques patriarcales de taylorisation de la reproduction dans "La construction sociale de l'inégalité des sexes, des outils et des corps".
- ↑ Le dimorphisme sexuel existe bel et bien dans l'espèce humaine. Les hommes sont en moyenne plus grands (de 10 cm), plus lourds (d'une dizaine de kilos) et plus forts (ils possèdent une masse musculaire nettement supérieure et une moindre masse graisseuse que les femmes, notamment sous l'effet anabolisant des androgènes). La force physique allant de pair avec la masse musculaire, la taille et le poids, la force isométrique maximale (moyenne de 25 groupes musculaires) de la femme moyenne ne représente que 60% de la force isométrique maximale de l'homme moyen (source Traité de physiologie de l'exercice et du sport, éditions Masson, 2002). Ces différences sont par ailleurs plus importantes pour les muscles du haut du corps (bras, épaules) que pour les muscles des jambes.
- ↑ un homme qui meurt à la guerre peut facilement être remplacé par un autre pour la fonction reproductrice
- ↑ à l'inverse, certains auteurs vont jusqu'à considérer que cette division sexuelle du travail est un produit de l'organisation sociale sexiste, en dépit des évidences chez les animaux, les mammifères notamment, et les primates en particulier : les espèces où les mâles se préoccupent des petits sont plutôt rares.
Voir aussi
Bibliographie
- Daniel Amneus, The Case for Father Custody, 2000, Primrose Press.
- Daniel Amneus, The Garbage Generation, 1990, Primrose Press.
À propos de la subordination des femmes :
- John Stuart Mill, De l'assujettissement des femmes
- Christine Delphy, L’ennemi principal 1, l’économie politique du patriarcat, 1998, Paris : Éditions Syllepse, coll. « Nouvelles Questions Féministes ».
- Christine Delphy, L’ennemi principal 2, penser le genre, 2001, Paris : Éditions Syllepse, coll. « Nouvelles Questions Féministes ».
- Ferrand Michèle, Féminin-masculin, Paris, La Découverte, Repères, no 389.
- Collette Guillaumin, Sexe race et pratique du pouvoir. L’idée de nature, 1992, Paris : Côté femme, coll. « Recherche ».
- Colette Guillaumin, L’idéologie raciste, genèse et langage actuel, 2002, Paris, Ed. Gallimard, coll. Folio essais.
- Nicole-Claude Mathieu, L’anatomie politique : catégorisations et idéologies du sexe, 1991, Paris : Côté femme, coll. « Recherche ».
- Nicole-Claude Mathieu, L’arraisonnement des femmes, essais en anthropologie des sexes, 1985, édition de l’EHESS, (textes réunis par)
- Paola Tabet, La construction sociale de l’inégalité des sexes. Des outils et des corps, 1998, Paris : l’Harmattan, coll. « Bibliothèque du féminisme ».
- Paola Tabet, La grande arnaque, sexualité des femmes et échange économico-sexuel, Paris : L’ Harmattan, coll. « Bibliothèque du féminisme ».
- Dictionnaire critique du féminisme Hirata, Laborie, Le Doaré, Senotier
- Jean Gabard, « L’invention du père limite à la "toute-puissance" féminine » dans Le féminisme et ses dérives Du mâle dominant au père contesté, (http://www.jeangabard.com/) 2006, Paris, Les Éditions de Paris.
Articles connexes
- Matriarcat
- Divinités grecques chtoniennes
- Grande Déesse
- Culte de la déesse
- Déesse-Mère
- organisation sociale associée : Phallocratie
Liens externes
- Portail contre le patriarcat
- The Case for Father Custody en format pdf (en anglais)
- Article Quelle alternative au Patriarcat?
- Portail de la sociologie
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