Skink

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Schenkenschanz

Vue de Schenkenschanz
Schenkenschanz, gravure sur cuivre, 1645
Les fortifications de Schenkenschanz au XVIIe siècle

Schenkenschanz est un ancien village allemand, aujourd'hui rattaché à la ville de Clèves dans l'État de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il est connu pour son ancien fort, dit Fort de Schenk (ou encore Fort de Skink).

Le village est à 5 kilomètres au nord du vieux centre de Clèves, à l'extrémité d'une langue de terre formée par le Rhin et l'ancien lit de ce fleuve (Griethausen Altrhein) : il n'est accessible que par un bac, ou par un pont sur l’Altrhein à Griethausen. Le hameau ne compte que 38 hectares, dont 90% sont en zone inondable, pour environ 120 habitants.

Le lieu appartenait historiquement aux Pays-Bas, et un premier château y fut édifié par le comte Jean de Clèves (1347-1368). En 1586, peu après la sécession des Provinces-Unies des Pays-Bas espagnols, Maarten Schenk de Nydeggen y construisit un fort pour défendre ce point de passage stratégique situé à la frontière des provinces sécessionnistes. En effet, Schenkenschanz se situe dans la zone stratégique du delta du Rhin, près de à l'endroit où aujourd'hui le Rhin se divise entre ses deux branches principales (le Waal et le canal de Pannerden).

Le fort avait une formidable réputation et a longtemps été considérée comme imprenable, et les changements dans le cours du Rhin qui en firent une île. Il fut cependant pris par surprise par les Espagnols en 1635, et ne put être repris par Frédéric-Henri d'Orange-Nassau que l'année suivante à la suite d'un siège fameux qui dura huit mois. Lors de la guerre de Hollande, les troupes de Louis XIV commandées par Turenne prirent le fort après un siège de trois jours le 21 juin 1672. À cette occasion, Boileau le mentionne dans son Épître IV (vers 147) :

« Bientôt on eût vû Skink dans mes vers emporté,
De ses fameux remparts démentir la fierté »

Au XVIIIe siècle, un nouveau changement du cours du Rhin lui fit perdre toute son importance stratégique. En 1816, Schenkenschanz revint à la Prusse, qui démentèle ses fortifications. Dès lors, ce n'est plus qu'un paisible village. Il a été rattaché à Clèves en 1969.

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