- Siège de Montauban
-
Siège de Montauban
Plan de Montauban durant le siège.Informations générales Date 1621 Lieu Montauban Casus belli Rébellion huguenote Issue Victoire des Montalbanais Belligérants Royaume de France Huguenots Commandants Royaume de France Louis XIII Forces en présence 25.000[1] modifier Le siège de Montauban opposa, d'août à novembre 1621, les armées royales commandées par le roi de France Louis XIII aux protestants montalbanais.
Sommaire
Montauban, un bastion protestant
La réforme de l'Église prônée par Jean Calvin trouve dans le Midi de la France un fort écho. Ainsi, au milieu du XVIe siècle, plusieurs citadelles du Sud Ouest adoptent le culte réformé. En 1561, l'élite protestante de la ville prend le pouvoir à Montauban et règne à partir de cette date sans partage sur la ville. Dès lors, les églises catholiques montalbanaises sont saccagées et la plupart détruites. Seule l'église Saint-Jacques, reconvertie en lieu de culte protestant, subsiste à cette révolution religieuse. La violence des guerres de religion renforce la conscience protestante de la ville qui devient un bastion de la foi calviniste dans le Quercy. Les villes et les villages environnants se convertissent eux aussi au protestantisme et restent ainsi sous l'influence de Montauban. La ville subit en 1562 un siège de la part des catholiques mais s'affirme au fil des décennies comme une ville imprenable. En 1598, l'édit de Nantes reconnaît Montauban comme une ville protestante libre où les calvinistes peuvent continuer à pratiquer leur culte. Mais la mort d'Henri IV et l'avènement de Louis XIII entrainent un changement de politique, et le jeune roi a l'intention de ramener sous son orbite les cités protestantes rebelles.
Le siège de la ville
Le 17 août 1621, Louis XIII et le connétable (le duc de Luynes) installent leur quartier général dans le château de Piquecos, à une dizaine de kilomètres au nord de Montauban, d'où ils dirigent le siège. La prise des villages alentour ayant été accomplie, le siège de la citadelle peut commencer. Les protestants montalbanais mettent en place une défense acharnée de la ville, motivée par la foi religieuse. Ils disposent de vivres abondantes, et sont commandés par d'Orval, Saint-André-Montbrun et le duc de La Force. Espérant une reddition rapide, Louis XIII ordonne une nuit de septembre de faire tirer simultanément quatre cents coups de canon sur la ville. Mais cela ne vient pas à bout de la défense montalbanaise. Les arrières de l’armée royale sont de plus harcelées par Rohan. Louis XIII se voit contraint de lever le siège le 6 novembre 1621.
Mais le roi ne s'avoue pas vaincu. L'année suivante, il revient dans la région en changeant de stratégie, préférant s'attaquer aux cités environnantes. Il prend Nègrepelisse, puis Saint-Antonin, en juin 1622. Montauban se retrouve alors isolée dans sa propre campagne, et les consuls de la ville sont de plus en plus enclins à négocier avec le roi. La prise de La Rochelle en 1628 confirme le choix des consuls, et le 20 août 1629, la ville signe sa reddition au cardinal de Richelieu, sans pour autant avoir perdu ni subi de siège.
Dès lors, les autorités catholiques mettront un point d'honneur à recatholiciser Montauban, notamment par la construction de la cathédrale Notre-Dame, puis plus tard par une répression du culte protestant.
Héritages du siège
- Les impacts des boulets de canon sont toujours visibles sur la façade et le clocher de l'église Saint-Jacques.
- L'expression « faire les 400 coups », est issue de cet épisode du siège de Montauban.
- La fête foraine des « 400 coups » (chaque année en septembre) fait référence à ce passage de l'histoire de Montauban.
- « Les boulets de Montauban », chocolats vendus par les confiseurs montalbanais rappellent le siège de 1621.
- « La légende des 400 coups », spectacle reprenant l'histoire du siège (chaque année en août).
Personnalités en rapport
- Le théologien protestant Daniel Chamier est mort pendant le siège, coupé en deux par un boulet de canon.
Sources bibliographiques
Le Tarn et Garonne de la Préhistoire à nos jours, ouvrage sous la direction de Jean Claude Fau, Editions Bordessoules, 2003 : p192, 193 et 194.
Notes
Wikimedia Foundation. 2010.