- Siger de brabant
-
Siger de Brabant
Siger de Brabant, philosophe médiéval (né dans le Brabant vers 1240 - mort à Orvieto avant le 10 novembre 1284).
Sommaire
Biographie
Né dans un lieu inconnu du Brabant, Siger étudie à la faculté des arts de Paris entre 1255 et 1257. Il fait partie de la nation de Picardie, dont il fut peut-être l'un des meneurs. Esprit subversif, professeur à l'Université de Paris, tenant de l'averroïsme, il fut l'un des principaux intellectuels visés par l'évêque Étienne Tempier en 1277 quand 219 thèses subversives professées à la Sorbonne furent condamnées par la hiérarchie religieuse.
Ironie de l'histoire, il semble que Siger ait échappé aux foudres de l'Inquisition en se réfugiant auprès du pape à Orvieto. Il y mourut quelques années plus tard (il est donné pour mort dans une lettre de Jean Peckham du 10 novembre 1284), poignardé, dit-on, par son secrétaire devenu fou.
Sa réflexion philosophique s'inscrit dans le contexte de l'intégration des textes d'Aristote dans les cadres de la pensée théologique de l'Occident médiéval. Pour mieux apprécier l'audace des penseurs de l'époque, il faut rappeler que, par exemple, dans une décision de 1210, renouvelée en 1215 et en vigueur jusqu'après 1230, le synode provincial de Paris avait interdit de commenter les livres de philosophie naturelle d'Aristote, y compris le De Anima...
Son œuvre
Siger, dans ses commentaires d'Aristote, développe les conséquences de la pensée de ce philosophe, et prend le parti de ne s'en tenir qu'au plan philosophique :
- « Notre intention principale n'est pas de chercher ce qu'est la vérité, mais quelle fut l'opinion du Philosophe. »
La vérité est ainsi réservée à la foi catholique. La raison et la foi sont donc deux ordres différents, l'un étant naturel, l'autre surnaturel et vrai. Par le raisonnement, nous connaissons l'ordre naturel (qui est aussi l'ordre des conséquences logiques), et c'est par la révélation que le second nous est connu.
Dante, prenant le contre-pied d'Étienne Tempier, le place au Paradis dans la Divine Comédie (Chant X, v. 133-138), aux côtés d'Albert le Grand et de Thomas d'Aquin :
« Celle-ci, d'où ton regard me revient,
est la lumière d'un esprit qui en graves
pensées trouva qu'il tardait à mourir ;
c'est la lumière éternelle de Siger
qui, enseignant dans la rue du Fouarre,
syllogisa des vérités qui éveillèrent l'envie. »Bibliographie
Œuvres de Siger de Brabant
- 1270 : Quaestiones in Physicam
- 1272 : Tractatus de aeternitate mundi
- 1273 : Quaestiones in tertium de anima, édi. par B. Bazan, Louvain et Paris, 1972.
- 1273 : Quaestiones in Metaphysicam. Texte de la reportation de Paris, édi. A. Maurer, Louvain, 1983.
- De anima intellectiva
- Impossibilia
- Quaestiones super Librum de causis, édi. par A. Marlasca, Louvain, 1972.
Études sur Siger de Brabant
- Alain de Libera, Penser au Moyen Âge, Le Seuil, collection Points Essais, 1996.
- Pierre Mandonnet, Siger de Brabant et l'averroïsme latin au XIIIe siècle
- François-Xavier Putallaz et Ruedi Imbach, Profession : Philosophe. Siger de Brabant, éditions du Cerf, 1997.
Citations
- « Veille, étudie, lis, pour que ce doute qui te reste t'excite à étudier et à lire, puisque vivre éloignés des lettres est, pour l'homme, mort et sépulture vile. »
Voir aussi
- Thomas d'Aquin, Boèce de Dacie
- Philosophie médiévale
- Scolastique
- Histoire des sciences en Wallonie (900-1800)
Liens externes
- Portail du catholicisme
- Portail de la philosophie
- Portail de la Wallonie
Catégories : Victime de l'inquisition | Philosophe du XIIIe siècle | Scolastique | Naissance en 1240 | Décès en 1284 | Personnalité historique wallonne
Wikimedia Foundation. 2010.