- Aubépine (volet officinal)
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Aubépine (volet médicinal)
Les aubépines utilisées à des fins pharmacologiques sont l'Aubépine à un style (Crataegus monogyna) et l'Aubépine épineuse (Crataegus laevigata) (cette dernière étant considérée comme moins efficace). Toutes deux sont couramment des petits arbres de 2 à 4 mètres, du genre Crataegus et de la famille des rosacées, très fréquents dans les haies des campagnes européennes. Leurs fleurs blanches s'épanouissent en mai.
L'aubépine est la plante du cœur par excellence.
Sommaire
Description
- Forme : petit arbre épineux qui peut atteindre 2 à 4 m de haut (plus rarement, au-dessus de 4m)
- Feuilles : de couleur vert foncé brillant, ovales et lobées
- Fleurs : blanches agréablement parfumées, réunies en bouquets
- Floraison : avril à mai
- Fruit : baies rouge vif persistant longtemps
- Habitat : très commun en Europe, les buissons d'aubépine poussent sans problème sur tous les sols, en particulier en haies le long des chemins
- Toxicité : non
- Plante protégée : non.
NB : La confusion est fréquente entre l'Aubépine et l'Epine noire ou Prunellier sauvage (Prunus spinosa). Contrairement à l'Aubépine, cet autre épineux fleurit bien avant de porter ses feuilles et ses fruits sont de petites prunes noires.
Utilisation médicinale : la plante du cœur par excellence
Autrefois, on employait l'écorce des jeunes rameaux comme fébrifuge et les fruits comme astringent, un peu à la manière des cynorrhodons.
Les étonnantes propriétés de cette plante commencèrent à être découvertes à la fin du XIXe siècle, où elle connaît une soudaine célébrité à la suite des recherches des médecins américains Jennings (1896) et Clément (1898). En 1897, le docteur Leclerc, chef de file de l'école française de phytothérapie, décida d'expérimenter des substances issues de l'aubépine sur ses patients. Il prescrivit son utilisation durant trente ans et put ainsi découvrir qu'elle régularisait les mouvements du cœur, aidait à bien dormir et chassait l'anxiété[réf. nécessaire].
Aujourd'hui, en phytothérapie, l'aubépine, ou plutôt les fleurs de l'aubépine, sont appréciées pour leurs qualités de régulation du rythme cardiaque, d'amélioration de la circulation coronarienne et de la nutrition du muscle cardiaque. C'est un hypotenseur, un cardiotonique et un antispasmodique, qui calme les palpitations, diminue le stress et facilite le sommeil, grâce aux flavonoïdes, aux stérols et aux triterpènes que contient la plante. Non toxique, elle pourrait, à doses excessives, avoir une action dépressive sur le cœur et nuire à la cellule hépatique. Il faut donc éviter les cures trop prolongées et les couper d'intervalles de repos[réf. nécessaire].
La fleur de l'aubépine entre dans la composition de plus de deux cents spécialités pharmaceutiques... et une vingtaine d'études cliniques ont permis de vérifier son efficacité sur certains symptomes de l'insuffisance cardiaque en addition du traitement classique[1]. Les fruits, quant à eux, sont légèrement astringents et s'emploient en gargarisme contre les mots de gorge.
Enfin, en gemmothérapie, on utilise le bourgeon, feuille qui possède à la fois les propriétés de la fleur et les propriétés du fruit.
Indications classiques
- anxiété, nervosité, insomnie, bouffées de chaleur, irritabilité, émotivité excessive, vertiges, bourdonnements d'oreilles
- troubles du rythme cardiaque, palpitations
- hypertension artérielle, prévention des troubles coronariens[réf. nécessaire].
L'infusion de fleurs d'aubépine est d'un goût agréable. On utilise généralement 1 à 2 cuillerée(s) à soupe de fleurs par tasse d'eau bouillante.
Constituants des fleurs
Pigments flavoniques, amines, dérivés terpéniques, histamine, tanin, vitamine C.
Cueillette des fleurs d'aubépine
La période de floraison doit être mise à profit pour faire la récolte de bouquets de fleurs d'aubépine. Le buisson choisi doit être de préférence éloigné de la pollution (routes, autoroutes, usines, champs traités ...).
La floraison est très brève et la cueillette doit s'effectuer quand les fleurs sont en bouton, ou au tout début de leur épanouissement (en effet, les pétales se détacheraient au séchage). On ne cueille que des petits bouquets avec le moins possible de bois et de feuilles (quoique l'herboriste les vende non mondées).
La récolte ainsi faite devra être mise à sécher dans un endroit sec et aéré. Les fleurs doivent à peine jaunir à la dessiccation et conserver leur odeur. Une fois séchées, les fleurs d'aubépine seront conservées dans une boîte en carton ou dans des sacs en papier bien clos plutôt que dans du verre ou du métal.
Cette opération devra être renouvelée chaque année.
Les fleurs séchées peuvent aussi être trouvées dans les magasins de produits naturels ou en pharmacie. On trouve aussi des gélules ou des ampoules contenant un extrait concentré.
Notes et références
- ↑ Pittler MH, Guo R, Ernst E. Hawthorn extract for treating chronic heart failure, Cochrane Database of Systematic Reviews 2008, Issue 1. Art. No.: CD005312. DOI: 10.1002/14651858.CD005312.pub2
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie et Sources
- Le livre des bonnes herbes, Pierre Lieutaghi, Actes sud, 1996
- La gemnothérapie, Philippe Andrianne, Editions AMYRIS, 2004
- Guide éthnobotanique de Phytothérapie, Gérard Ducerf, Editions Promonature, 2006
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