- Shivaïsme du Cachemire
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Le Shivaïsme du Cachemire (ou école Trika et Pratyabhijñā)[1] est, avec l'école Shaiva Siddhanta, un des deux courants principaux de philosophie indienne du shivaïsme. Souvent considéré comme idéaliste, il représente le courant non-dualiste et réaliste du shivaïsme.
Sommaire
Doctrine
La souveraineté divine
Dans le Shivaïsme du Cachemire, l'absolu est à la fois connaissance et activité de Ishvara. Il se distingue donc du Brahman inactif de l'Advaita Vedānta par l'acte quintuple d'émanation, de maintien, de résorption, de dissimulation (de sa nature réelle), et de grâce (révélation de sa nature réelle). Selon cette philosophie, il accomplit ces cinq actes éternellement, même quand il prend la forme d'un ego individuel (jiva). Sans activité, l'être divin serait incapable de susciter quoi que ce soit. Si c'était le cas, selon Mahesvarananda, il « ne vaudrait pas plus que s'il était irréel. » [réf. nécessaire]
Ensuite, Māyā est l'énergie (Shiva mayi) par laquelle il suscite volontairement la multiplicité. Mâyâ (représentant généralement l'illusion dans l'hindouisme) est ici bien réelle. Toute trace d'illusionnisme est proscrite. En conséquence, l'univers est dit réel. Le non-dualisme shaiva est intégral et réaliste. Il met en garde les partisans de la vacuité qui risquent de se perdre dans le stade du vide au lieu de réaliser leur divinisation dans le monde réel.
Les 36 tattva
Les 36 tattva (principes) sont communs à toutes les écoles du shivaïsme (voir agamas) et la plupart se retrouvent dans d'autres écoles hindoues. Nous donnons ici les définitions particulières de cette école, comme suit :
Au delà de la manifestation
1.Shiva
2.Shakti
La manifestation supra-mondaine (shuddha adhva)
3.Sada Shiva
4.Ishvara, le Seigneur
5.Vidya, la connaissance pure
La manifestation mondaine
6 à 11 : Maya
12.Purusha
13.Prakriti
14.Buddhi
15.Ahamkara, l'ego
16.Manas, le mental
17 à 21 : les cinq organes de perception (les cinq sens)
22 à 26 : les cinq organes d'action
27 à 31 : les cinq tanmātra
32 à 36 : l'éther (akasha) et les quatre éléments grossiers (eau, feu, terre, aire).
La reconnaissance de sa véritable nature
La libération signifie la reconnaissance de sa vraie nature innée et pure : atman. Le soi n'est pas une conscience relationnelle de type moi/non moi. C'est une conscience immédiate que l'on doit réaliser pour en connaître la nature réelle. Dans cette conscience, le monde n'est pas annulé, il apparaît comme un rayonnement de la gloire de Shiva. L'univers n'est donc plus à fuir. Il est lui aussi félicité éternelle.
Bibliographie
- Lilian Silburn, indianiste, a consacré l'essentiel de son œuvre à cette école.
Sources
Ses origines sont obscures. Après une phase de tradition orale supposée, le premier penseur à exposer par écrit les principes de la doctrine fut :
- Vasugupta (VIIIe siècle/déb.IXe).
Le plus grand maître de cette école est :
- Abhinavagupta (Xe siècle).
L'école dura environ quatre siècles et produisit une littérature en langue sanskrite abondante. Voir :
- Kshemaraja (Xe/XIe siècle), disciple du précédent.
Notes et références
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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