Saïmiri

Saïmiri
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 Saïmiri commun (Saimiri sciureus)
Saïmiri commun (Saimiri sciureus)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Primates
Famille Cebidae
Sous-famille Cebinae
Genre
Saimiri
Voigt, 1831
Références
ITIS : tsn 180094 (en)

Les Saïmiris (Saimiri) forment un genre qui regroupe cinq espèces de petits singes de la famille des Cebidae.

Sommaire

Taxonomie

On connaît une seule espèce fossile apparentée, Neosaimiri fieldsi, du Miocène moyen, clairement rattachable aux saïmiris modernes.

Le primatologue Philip Hershkovitz a réparti les saïmiris en deux groupes en fonction de la forme de larc créé par la zone de poils blancs et de peau dépigmentée autour des yeux : dans le type Roman (saïmiri de Bolivie), le masque pâle est continûment arrondi et des poils sombres reviennent vers le dessous des yeux, tandis que dans le type Gothique (les autres espèces), une triangle allongé de poils noirs issu de front partage le masque clair juste au-dessus des yeux.

Toutefois, cette distinction ne reflète pas la réalité évolutionnaire et les taxonomistes distinguent aujourdhui cinq espèces : le saïmiri commun (S. sciureus), le saïmiri à dos doré (S. ustus), le saïmiri noir (S. vanzolinii), la saïmiri de Bolivie (S. boliviensis) et le saïmiri dAmérique centrale (S. oerstedii). Certains nen reconnaissent que quatre (Boinski) voire seulement deux (Costello).

Des analyses génétiques (ADN) révèlent lexistence dau moins trois espèces certaines : le saïmiri commun, le saïmiri de Bolivie et le saïmiri dAmérique centrale. Létude de leurs mœurs dans la nature, comme celle effectuée par Sue Boinski de lUniversité floridienne de Gainesville, vient appuyer cette différentiation.

Distribution - Habitat

Les saïmiris se rencontrent en Amérique centrale et en Amérique du Sud. On les trouve essentiellement dans les forêts pluviales de plaine, secondaires plutôt que primaires, mais ils fréquentent aussi les forêts-galeries le long des cours deau, les mangroves et les villages. Daprès Boinski, les saïmiris sont les singes néotropicaux les plus « flexibles » eu égard à lhabitat. Ils peuvent abonder tout le long de lannée dans la Varzea, envahissant saisonnièrement la Terra firme, à la différence des capucins et sapajous qui occupent de façon inverse ces deux types forestiers.

Liste des espèces et sous-espèces

Vie sociale

Les saïmiris sont les plus grégaires des singes du Nouveau Monde. Il évolue en troupes de 30 à 70 membres, certaines incluant parfois plusieurs centaines individus. De nombreux éclaireurs facilitent le repérage des aliments. Les guetteurs détectent la présence des prédateurs (rapaces) et poussent des cris aigus en cas de danger imminent. Ces cris dalarme servent également pour signaler lintrusion dune bande rivale sur le site dalimentation.

Les saïmiris ont des contacts tactiles de courte durée (épouillage mutuel, salut en se reniflant, pelotonnage) quils compensent par une communication vocale élaborée. Très bruyant, ce seraient les plus bavards des singes sud-américains. Vingt-six appels ont été répertoriés, répartis en six classes :

  • gazouillis et caquètements en guise de cris de contact ;
  • pépiements et couinements pour réclamer le contact ou pour exprimer la soumission et la frustration ;
  • jappements, gloussements et piaulements comme cri dalarme ;
  • ronflements, grondements et crachements de menace ;
  • gémissements, croassements et cris perçants en guise de protestation ;
  • ronronnements et cris rauques durant laccouplement.

Il nexiste pas dappel territorial longue-distance et la fréquence des cris sétablit généralement autour de 12 kHz. Lappel principal (chuck call) consiste en une séquence bien ordonnée ressemblant à un piaulement initial suivi dun jappement et terminé par une sorte de caquètement, il en existe plusieurs types et sous-types, il convoie des informations sur identité de lémetteur et sur lenvironnement lors de la recherche alimentaire.

Ces primates réalisent de véritables dialogues coordonnés et certaines femelles amies entretiennent des conversations privées. Au sein dune même espèce, les vocalisations diffèrent dune région à une autre et chaque population possède quelques appels « personnels ».

Description

Le saïmiri a une fourrure grise à vert olive avec des teintes noires et dorées. Sa petite tête ronde caractéristique présente un masque oculaire blanc et un museau noir. Cest pour cette raison que les Allemands le surnomment le « petit singe à tête de mort ». La longue queue verdâtre est noire sur sa moitié terminale et plus touffue à son extrémité : elle est préhensile chez les enfants mais ne lest plus à lâge adulte. Le mâle diffère peu de la femelle sauf au niveau des dents, le mâle ayant des canines supérieures longues, effilées et sillonnées, séparées par un large diastème alors que celles des femelles sont plus courtes et séparées par un diastème étroit (le dimorphisme sexuel affecte aussi les canines inférieures et les prémolaires inférieures). Svelte et gracile, actif et curieux, agile et malin, le saïmiri possède le plus gros cerveau pour un être vivant, proportionnellement à sa taille, et sa boîte crânienne est allongée (dolichocéphalie). À la naissance, du fait dune période de gestation étendue, le petit pèse 17 % de son poids adulte et son développement cérébral est déjà bien avancé. Sa caractéristique de poids du cerveau / poids total en a fait un sujet d'expérience pour la conquête spatiale dans les années 50.

Déplacements et alimentation

Les saïmiris se déplacent sur quatre pattes dans la canopée et se déplace par bonds dans les strates inférieures. Ils urinent sur leurs pieds et leurs mains à la fois pour améliorer leur pouvoir accrochant et pour y déposer leur odeur.

Le groupe largement déployé inspecte feuille par feuille chaque arbre en quête darthropodes. Lors de la saison humide, ces insectivore sont suivis par divers oiseaux, notamment le Milan bidenté (Harpagus bidentatus) et les grimpars (famille des dendrocolaptidés), qui profitent du dérangement occasionné par la troupe pour gober les insectes qui senvolent. Les dents fines des saïmiris et leurs intestins courts sont faits pour croquer et digérer les insectes et les petits fruits mûrs (figues). Le nectar constitue une nourriture dappoint importante chez ces primates.

Démonstration génitale

Pour réaffirmer sa supériorité, le saïmiri entrouvre la cuisse pour mettre en évidence son appareil génital. Cette démonstration génitale typique (ouverture latérale de la jambe, forte supination du pied avec abduction du gros orteil et érection pénienne ou clitoridienne), pratiquée par les deux sexes, fut utilisée dabord dans un contexte sexuel, avant de devenir un signal social ritualisé intervenant dans diverses situations agonistiques et de dominance.

En exposant son pénis, le mâle supérieur impressionne visuellement un congénère. Sil se trouve près de lui, il peut poser la main sur le dos du dominé. Parfois, le dominant rapproche son pénis du subordonné et va jusquà uriner sur lui. En captivité, le saïmiri adopte une posture dapaisement similaire à celle du chien, allongé sur le dos et cuisses ouvertes, les organes génitaux étant totalement exposés.

Selon la terminologie de Philip Hershkovitz, le saïmiri commun (S. sciureus) procède à une démonstration « ouverte » tandis que le saïmiri de Bolivie (S. boliviensis) sadonne à une démonstration dite « fermée » dans laquelle il referme sa jambe autour de la tête de lanimal visé.

Chez le saïmiri de Bolivie, cette démonstration est assez souvent effectuée par un seul individu mâle, soit à ladresse dun mâle subordonné qui se soumet en se recroquevillant et en produisant parfois un gazouillis soit à ladresse dune femelle comme préliminaire à linspection des parties génitales (reniflement de la vulve afin de tester la réceptivité) mais elle peut aussi bien être réalisée par une femelle (qui dévoilera ainsi son clitoris érigé) ou par plusieurs individus à lencontre de rivaux ou détrangers.

Reproduction

Les saïmiris se reproduisent chaque année. Leur rythme reproductif est corrélé aux cycles des pluies, labondance des fruits correspondant souvent à la période des naissances. On pense quil est aussi lié au taux dhumidité et à la luminosité, car on assiste à des modifications comportementales lorsque ces animaux sont transportés dans lhémisphère Nord.

La saison des amours sétale sur trois mois et est suivie, six mois plus tard, par celle des naissances. Durant la période de reproduction, la spermatogenèse saccentue et les mâles grossissent (jusquà 30 % de surpoids, stocké dans lavant-train) avec un poids maximal atteint au moment des premières copulations. Le plus gros dentre les gros devient le mâle alpha pour la saison des amours et, chez le saïmiri dAmérique centrale (S. oerstedii), il soctroie jusquà 70 % des copulations avec les femelles en chaleur, quasi-monopole acquis grâce à la déférence des mâles subordonnés (qui lui sont apparentés) mais aussi par le choix des femelles elles-mêmes.

Les jeunes saïmiris peuvent passer jusquà 30 % de leur temps hors des bras de leur mère durant les six premiers mois de leur existence. Lallomaternage commence dès les deux premières semaines. Dans la nature, ces auxiliaires sont des femelles juvéniles (daprès Dumond). En captivité, daprès Lawrence Williams qui a étudié le saïmiri de Bolivie (S. boliviensis) en laboratoire, la moitié sont des jeunes femelles adultes de 4-6 ans, celles de 7-9 ans ne représentant que 20 % environ. Les femelles ayant perdu leur enfant représentent la grande majorité des nurses.

Cette occupation assez peu importante des mères pour leur progéniture s'explique par la durée importante de gestation (5 à 6 mois) pour une espèce aussi petite. Le saïmiri nouveau- naît déjà bien développé et ce raccourcissement de lenfance correspond à une stratégie antiprédateur. À trois mois, les jeunes peuvent déjà capturer des proies mobiles et à seize semaines ils sont déjà sevrés. La mère ne fait quaccélérer et encourager leur émancipation en limitant ses soins.

Bibliographie

  • Animaux de tout pays - Tome 1, par les Services d'Images Artis-Bruxelles

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saïmiri de Wikipédia en français (auteurs)

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