- Santé et niveau de vie au Cameroun
-
Le Cameroun a dû faire face ces dernières décennies à deux graves crises au niveau de la santé, qui perdurent encore : il s'agit du paludisme et du sida.
- Le paludisme pose un problème de santé publique majeur pour les populations vulnérables et pauvres. Il fait partie des cinq maladies les plus importantes et les plus meurtrières au Cameroun. Il représente environ 45 % des consultations médicales, 23 % des hospitalisations, 26 % des arrêts maladie, 40 % des décès chez les enfants de moins de 5 ans, 35 % de la mortalité en hôpital et 40 % du budget annuel des ménages. 300 000 moustiquaires imprégnées ont été distribuées en 2005 pour les femmes enceintes et les jeunes enfants[1].
- Le taux de prévalence du sida atteint 5,5 % chez les 15-119 ans. Sur les 500 000 personnes contaminées, 49 000 sont décédées en 2003. Plus de 70 % des malades ont entre 15 et 45 ans, au moins 25 % des cas vivent en zone rurale, 49 % sont des célibataires et 51 % sont mariés[2]. La transmission du VIH se fait dans 90% des cas par rapports sexuels non protégés, hétérosexuels surtout. La transmission sanguine et celle de la mère à l'enfant représentent environ 10 % des cas. Les populations les plus vulnérables sont les femmes (6,8 % de prévalence contre 4,1 % chez les hommes), et les jeunes de 15-24 ans[3]. Le gouvernement subventionne les antirétroviraux et distribue des préservatifs aux populations, en partenariat avec des ONG (37 millions de préservatifs distribués en 2005). Des centres de prévention et de dépistage volontaire anonyme ont été créés dans chaque district, dans le cadre de la décentralisation de la lutte contre le fléau.
Sommaire
L'alimentation: malnutrition infantile
- Environ 15 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. La ration journalière moyenne de 2300 calories est assurée à 40 % par les céréales, 30 % par les tubercules, 10 % par le poisson et 3 % par la viande[4].
La santé : vulnérabilité persistante
- D'après le magazine panafricain Jeune Afrique, 64 % des accouchements ont lieu dans un centre de santé formelle. 55 % des enfants ont reçu les quatre principaux vaccins (polio, tuberculose, diphtérie/tétanos, rougeole/coqueluche).
Les maladies à potentiel épidémique les plus fréquentes et qui sont sous surveillance intégrée sont: la fièvre jaune, le choléra, la méningite cérébro-spinale, la rougeole, la dysenterie bacillaire, la trypanosomiase, le paludisme.
L'analphabétisme : partout en recul
- L'analphabétisme (taux moyen de 23 % selon la BAD) touche davantage les femmes (30 % contre 17 % chez les hommes[5]) en raison de coûts directs de scolarité, de la forte demande de main-d'œuvre féminine pour les travaux ménagers et agricoles, de la perception négative de l'éducation des filles et des femmes en général dans certaines zones du pays.
Par rapport à son niveau de 1998, le taux d'alphabétisation a progressé de 8 points (de 69 % à 77 % selon le Jeune Afrique). Alors que l'alphabétisation est presque universelle à Douala et à Yaoundé, les provinces septentrionales du pays, à savoir celles de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord, sont les régions les moins alphabétisée. 76 % des filles sont scolarisées dans l'enseignement primaire - et 81 % des garçons- contre 52 % en moyenne en Afrique subsaharienne, ce qui révèle un niveau relativement bon pour le Cameroun.
Niveau de vie : pauvreté et sous-emploi
- Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), l'indicateur de pauvreté au Cameroun en l'an 2004 est de 35,6 % de la population totale. La pauvreté est beaucoup plus présente dans les campagnes (70 %), tandis que la pauvreté urbaine touche près de 2 millions de personnes, essentiellement à Yaoundé et à Douala. La moitié des ménages n'est pas raccordée au réseau électrique et le tiers n'a pas accès à l'eau potable. L'absence d'un système d'un vrai système collectif d'assainissement se traduit par le développement des maladies telles que la paludisme, les maladies intestinales et le choléra. La société Hysacam, chargée de l'assainissement des villes a souvent montré ses limites, malgré une réelle volonté.
On assiste en outre au développement de l'insécurité et de la délinquance des enfants de la rue. Le taux de sous-emplois quant à lui dépasse le seuil des 35 % dans les grandes villes, ce qui pousse plusieurs personnes à se rabattre dans des petits boulots ou encore dans les métiers de la terre. L'ensemble du pays compte environ 2,5 millions de postes de radio et 600 000 téléviseurs. Un ménage urbain sur quatre possède un réfrigérateur, un sur dix un congélateur. 5 % des ménages ont une voiture, 7 % une moto et 17 % une bicyclette. Trois ménages sur quatre utilisent le bois pour la cuisson des aliments. Le Pnud classe le Cameroun au 144e rang au niveau mondial sur 177 pays, avec un indice de développement humain (IDH) égal à 0,506 sur 1. Ce dernier classement est établi sur les données socio-économiques telles que l'éducation, la santé ou encore le revenu par habitant issu de l'année 2004. Il donne une estimation du niveau de vie général d'un pays. Pour le Cameroun, il s'est amélioré entre 1975 et 2006, passant de 0,417 à 0,506. [6]
Notes et références
- Jeuneafrique.com : Des chiffres effrayant pour le paludisme au Cameroun
- Sida Info Service : Cameroun
- http://data.unaids.org/pub/GlobalReport/2006/2006_GR_ANN1C-F_fr.pdf
- dossier Jeune Afrique sur le Cameroun
- Cameroun
- Toues les informations ci-dessus sont relayées par le magazine panafricain Jeune Afrique dans un dossier spécial traitant du Cameroun, paru en novembre 2007.
Catégorie :- Économie camerounaise
Wikimedia Foundation. 2010.