- Santa Cruz de la sierra
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Santa Cruz (Bolivie)
Pour les articles homonymes, voir Santa Cruz.Santa Cruz Administration Pays Bolivie Département Santa Cruz Province Andrés Ibáñez Géographie Latitude Longitude Altitude 416 m Superficie 32 557 ha = 325,57 km² Démographie Population 1 594 823 hab. (2009) Densité 4 898,6 hab./ km² Localisation Santa Cruz de la Sierra, ou simplement Santa Cruz, est une ville de Bolivie, capitale du département de Santa Cruz et chef-lieu de la province d'Andrés Ibáñez. Située dans la partie orientale du pays, elle se trouve à une altitude de 416 m. La ville de Santa Cruz est la ville la plus peuplée de Bolivie avec 1 594 823 habitants en 2009 [1].
Sommaire
Géographie et climat
La ville de Santa Cruz de la Sierra, se trouve sur la rive droite du río Piraí, lequel coule vers le nord pour déboucher dans le Río Grande ou Guapay, dénominations du cours supérieur du Río Madeira. Elle est donc située dans le bassin amazonien.
Elle est construite à une altitude de 416 mètres, dans ce qu'on appelle en Bolivie les plaines orientales.
La température moyenne annuelle est de 23,4 ºC, le climat y est sub-tropical. Bien qu'il y fasse généralement chaud, la ville est quelque fois traversée par des vents froids appelés les Surazos.
Histoire
Santa Cruz de la Sierra, « Sainte-Croix de la colline », est fondée la première fois le 26 février 1561 par le conquistador Ñuflo de Chávez qui choisit ce nom en l'honneur de sa ville natale d'Estrémadure en Espagne. Située alors à 220 km à l'est de son emplacement actuel, à proximité de ce qui sera plus tard la Mission de San José de Chiquitos, le bourg de Santa Cruz devait servir, aux yeux de son fondateur, de camp de base pour la découverte et la conquête de la terre riche appelée aussi Candiré ou Mojos dont il supposait l'existence et qui promettait à ceux qui s'en empareraient plus de richesses encore que celles sur lesquelles les conquérants de l'empire inca avaient fait main basse. Ñuflo de Chávez ne pourra cependant pas mettre à exécution ses desseins : il sera assassiné par les indiens Itatines en 1568.
Isolés des colonies espagnoles du Paraguay et du Pérou, partagés par les rivalités de pouvoirs, en proie aux soulèvements des populations indigènes, les habitants de Santa Cruz ne parvinrent pas à voir leur bourg se développer. S'ils cultivèrent longtemps le mythe de l'existence de terres riches à découvrir, ils furent contraints d'abandonner le lieu où ils s'étaient initialement installés et concoururent à créer puis rejoignirent San Lorenzo de la Barranca ou San Lorenzo de la frontera, autre colonie espagnole fondée en 1590 au pied des Andes par le gouverneur de la Province de Santa Cruz Lorenzo Suarez de Figueroa. Pendant longtemps les noms de San Lorenzo et de Santa Cruz seront employés conjointement pour ce bourg et la province dont elle était devenue le chef lieu, mais le nom de la fondation la plus ancienne et de la province finira par s'imposer.
Les vestiges archéologiques de la ville qu'on appelle maintenant Santa Cruz la Vieja (l'ancienne Santa Cruz) au sud de San José de Chiquitos, peuvent toujours être visités.
La ville au sens moderne est récente. Les travaux d'envergure entrepris notamment sous le régime du dictateur Banzer, dans les années 70, ont littéralement ravagé l'économie nationale. La mauvaise qualité des édifices, des routes, de la gestion même du gouvernement ont laissé pour héritage des travaux faits à la va-vite et d'une médiocre qualité. A peine 30 ans après, l'humidité qui n'a pas été prise en considération a ravagé la plupart des installations sanitaires. Pour les défenseurs de Banzer, c'est grâce à lui que la Bolivie moderne s'est créée, mais à quel prix. Couvre-feu, électricité et autres biens rationnés, assassinats express, enlèvements, trafic de drogue, le tout en étroite collaboration avec Klaus Barbie, assassin notoire nazi. Il a laissé la plus énorme dette publique de l'histoire du pays. Le pays paie encore aujourd'hui les conséquences de sa gestion calamiteuse, sans en tirer le moindre bénéfice.
Population
Évolution démographique [2] 1858 1881 1892 1900 1910 1935 1940 9 800 10 900 12 100 15 900 18 000 31 300 38 000 1950 1960 1976 1985 1992 2001 2009 43 000 66 500 256 496 441 700 697 278 1 029 471 1 594 826 La ville ne comptait pas plus de 10 000 habitants en 1810, et un siècle plus tard elle en comptait quelque 18 000 (1910), ce qui représente une croissance démographique fort lente tout au long du XIXe siècle. Les historiens disent qu'à cette époque, dans tout l'Orient bolivien il ne vivait que 100 000 personnes (nord de La Paz, Pando, Beni, Santa Cruz et une partie de Cochabamba), et que rien que dans le département de Santa Cruz vivaient 65 000 personnes. Cet énorme sous-peuplement est à l'origine de ce que quelques familles qui avaient renoncé à produire dans leurs terres familiales s'installèrent dans ces régions et s'approprièrent d'immenses étendues de terres agricoles (plus de 10 000 hectares par personne).
Beaucoup d'autres facteurs (essor des hydrocarbures - pétrole au début -, richesse des lieux en possibilités agricoles, endroit pacifique avec des indices de délinquance quasi nuls, possibilité de vivre à bas prix, haut niveau d'alphabétisation, mode de vie amical et fraternel, un climat chaud et agréable entre autres, sont les facteurs qui donnèrent naissance à l'énorme explosion démographique de Santa Cruz de la Sierra. Les points les plus notables de cette multiplication des habitants sont divers mais on peut en souligner deux:
- Une forte migration des départements du reste du pays, elle-même conséquence d'une crise et d'une pauvreté extrême causée par l'incompétence et les déficiences du pouvoir d'état. Les migrants saisirent l'occasion de partir dans un lieu où ils pourraient vivre dignement et progresser. De plus les hauts plateaux andins ne parviennent plus à les nourrir, leur agriculture étant très ciblée sur certains produits capables de se développer à plus de 4 000 m.
- Une croissance du nombre d'enfants par famille dans le département. L'étendue des terres était telle qu'ils avaient besoin de nombreux bras pour les travailler. Dans bien des cas la moyenne des familles atteignait 9 membres ou plus.
Dès lors la population de la cité qui était de 18 000 habitants en 1910, passa à 57 000 en 1955, puis 325 000 en 1976, 697 000 en 1992, 1 029 471 en 2001, et en 2009 on comptait déjà une population de 1 594 826 habitants[1].
En 2001, la population de Santa Cruz était constituée à 72 % par des personnes originaires du département lui-même, 25 % immigrants d'autres départements, et les 2 % restants des étrangers et leurs descendants[1].
Communications
Un chemin de fer a l'état embryonnaire relie Santa Cruz au Brésil. Il relie les villes de Trinidad et Cochabamba par une route construite dans les années 1950 et qui traverse les plus beaux paysages du pays. A Samaipata (fort Inca) une jonction permet de relier Sucre. La route n'est cependant plus qu'une piste. Le vieillissement de ce premier tronçon qui désenclava la ville poussa les autorités à en construire un autre par le nord de Santa Cruz, à travers le Chapare, région ayant un très fort potentiel touristique. Néanmoins, la prudence est de mise, la fabrication de la cocaïne y est très implantée. De plus les fréquentes pluies influencées par el Niño, coupent fréquemment ces voies terrestres. Une dernière route/piste relie la ville à la frontière avec le Brésil. L'aéroport international de Santa Cruz "Viru Viru" constitue la principale plate-forme aéroportuaire du pays. La majorité des vols internationaux y atterrissent, altitude oblige.
El Trompillo est l'ancien aéroport international. Il est encore utilisé par des compagnies régionales comme Amaszonas ou Aerosur pour des vols domestiques vers de petites localités au nord du pays.
La ville s'est développée en cercles. Ceux-ci ne sont pas tous asphaltés. On peut se promener tout autour du premier arrondissement qui mélange les constructions, Buildings, petites maisons privées ou encore ateliers divers. La ville se développe en direction du nord et l'avenue principale coupe ces cercles, 9 au total (en effet les cercles sont entrecoupé par rayons à égales distance les un des autres.) L'avenue initialement appelée avenida Banzer s'appelle aujourd'hui Christo Redentor. Elle est achevé jusqu'aux abords du 5e arrondissement. Ensuite il manque trottoirs et connexions aux avenues secondaires perpendiculaires.
Dans le 3e arrondissement s'est développé un quartier huppé nommé Equipetrol, dominé par l'habitation et les entreprises de loisirs tel discothèque, bars, hôtels. Il rappelle l'essor des hydrocarbures dans le pays. D'autres quartiers résidentiels fermés pullulent un peu partout. Notamment de l'autre côté de la rivière qui longe la ville. Les habitants sont fiers du pont d'accès et est à lui seul une attraction. Les accès asphaltés y sont garantis. A partir du 4e, la ville prend un aspect "en travaux." Un 4x4 domptera toutes les routes.
Monuments et curiosités
Jusqu'au début du XXe siècle, la ville était assez isolée. De ce fait ne nombreux témoins de la présence espagnole sont notables dans l'architecture coloniale, au cœur de la ville.. Celle-ci influence encore certaines constructions modernes de la ville. Un nouveau courant plus minimaliste fait son émergence. La disponibilité des terrains à bâtir permet l'édification de nombreux bâtiments qui valent le détour. La ville plutôt jeune est encore "en construction." Les diverses places et jardins agrémentent le tout.
La Plaza 24 de septiembre récemment rénovée est un lieu de détente idyllique. C'est au cœur de la ville que l'on prend son pouls...
La Plaza Blacutt (SCZ) un peu plus au sud, invite également au repos. Les nombreux vendeurs ambulants, ou fixes, sauront ravir les plus affamés.
La Plaza del estudiante (SCZ) comme son nom l'indique est souvent occupée par ceux-ci, qui viennent étudier à l'ombre des palmiers. La Bibliothèque municipale reprend le style de la cathédrale, dont sont si fiers les "cruceños."
El Parque urbano (SCZ) est également un grand jardin où se déroulent de nombreuses manifestations, dont le Carnaval en février, si cher au cœur des habitants.
Avenida Monseñor Rivero au nord et Equipetrol au nord-ouest sont les lieux d'attractions nocturne.
Avenida Irala De nombreuses boutiques, cafés, banques et sièges administratifs.
Avenida el Trompillo Cinemas, centre commerciaux, aéroport pour le trafic national.
Aqualand Santa Cruz Presque en face de l'aéroport, le plus grand parc aquatique d'Amérique du Sud est ouvert à ceux qui cherchent à calmer la chaleur accablante.
Complètent d'un point de vue historique La cathédrale datant du XVIe siècle ainsi que de nombreuses églises plus métissées. Elles sont visibles un peu partout dans ce qui est appelé le "casco viejo" (vieille ville.) Les trottoirs sont pour la plupart couverts, pour se protéger du soleil et des pluies tropicales.
El parque Arenal, typiquement années 60, est l'ancien lieu de plaisance des notables de la ville. Actuellement, les lieux n'ont plus leur splendeur d'antan, mais la petite lagune tente de garder son charme.
Mercado de los Pozos Un vrai carnaval de couleur et de senteurs...
Mercado 7 calles Vous y trouverez des habits à un prix imbattable dans une ambiance mouvementé sous fond de musique.
Archevêché
- Archidiocèse de Santa Cruz de la Sierra
- Cathédrale de Santa Cruz de la Sierra
Politique, société
Une forte oligarchie blanche détient la plupart des médias privés. La désinformation est générale. C'est de la ville que part le mouvement de contestation séparatiste qui sévit actuellement en Bolivie (voir Présidence d'Evo Morales et opération anti-terroriste d'avril 2009). La classe dirigeante ne souhaite plus un état centralisé, et veut gérer seule les ressources départementales et donc en recevoir l'entier bénéfice. Les promesses sont lancées à tout va, on s'efforce de montrer du doigt le président qui tente d'acheter la population lors de ses déplacements. Ils organisent néanmoins des campagnes, étrangement retransmises à la télé, les mettant en vedettes faisant divers cadeaux aux populations pauvres de la région.
La « croisade » contre le « communisme » allégué de Morales et de Hugo Chavez, le président du Venezuela, est officiellement lancée. Les dérives racistes sont désormais très nombreuses et les indiens sont accusés de tous les maux. La criminalité très élevée et l'insalubrité dans la ville est selon eux due à la présence de ces populations venues en masse. Ils provoquèrent donc l'appauvrissement des populations locales car ils n'ont plus d'emploi. De nombreux prédicateurs religieux entre-mêlent les sujets faisant du prosélytisme politique intense auprès de la population.
Toutes ces tensions sont fortement encouragées voire provoquées par les politiciens locaux et la mentalité des gens s'en trouve profondément influencée. Les différentes classes sociales ou origines ethniques ne se côtoient pas. Ils sont persuadés d'avoir un rang social supérieur, très fiers de leurs "origines" européennes. La majorité se plait à dire qu'ils sont blancs, cultivés et civilisés...
Notes et références
Source
- Jean-Pierre Lavaud, « Instabilité politique et pouvoir régional : l'émergence de Santa Cruz (1952-1982) », Problèmes d’Amérique latine, 76, 2e trimestre 1985. [2]
(es) (en) Site de l'IIRSA concernant les communications
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