- Sanctuaire fédéral des trois gaules
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Sanctuaire fédéral des trois Gaules
Le Sanctuaire fédéral des trois Gaules est un monument érigé vers le Ier siècle à Lugdunum (Lyon).
L'empereur Auguste avait découpé la Gaule en quatre provinces, trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule belgique) et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise). Lugdunum était considérée comme la capitale des trois Gaules impériales. C'est là que siègaient leurs gouverneurs. Un rassemblement annuel des délégués des soixante nations gauloises se tenait à Lugdunum le 1er août (date anniversaire,de la prise d'Alexandrie par Octave et aussi fête du dieu solaire gaulois vénéré sur la colline de Fourvière). C'était la destination du sanctuaire fédéral des trois Gaules d'accueillir ce rassemblement.
Sommaire
Nature et fonction du rassemblement
Ce rassemblement réunissait 60 ou 64 délégués qui formaient une assemblée de notables appelée « le conseil des Gaules » (concilium Gallarium). Ces délégués étaient choisis par le Sénat de leur ville parmi l'aristocratie gauloise méritante.
Le conseil des Gaules avait une fonction religieuse : rendre un culte aux divinités de l'Empire, à Rome et à Auguste et renouveler chaque année l'allégeance à la puissance protectrice. Les solennités religieuses consistaient en sacrifices, processions, jeux, concours d'éloquence et de poésie.
Elle exerçait également un rôle administratif et politique. Le conseil des Gaules communiquait avec l'Empereur directement, il lui transmettait les vœux et les plaintes des populations gauloises.
Le sanctuaire
Il se trouvait sur le flanc de la colline de la Croix-Rousse et a été détruit complètement. Mais, grâce à des textes et à sa représentation sur des monnaies, on peut reconstituer la partie principale l'autel des Gaules. Le géographe Strabon le décrit en ces termes « C'est là qu'on voit ce temple ou édifice sacré, hommage collectif de tous les peuples de la Gaule, érigé en l'honneur de César Auguste : il est placé en avant de la ville, au confluent même des deux fleuves, et se compose d'un autel considérable, où sont inscrits les noms de soixante peuples, d'un même nombre de statues, dont chacune représente un de ces peuples, enfin d'un grand naos ou sanctuaire »[1]
L'autel monumental, dédié à Rome et Auguste en l'an -12, et son soubassement de 50 m de long sont en marbre, deux victoires ailées se dressent à leur côté, elles sont en bronze doré et tiennent de grandes palmes et des couronnes d'or. Elles sont posées sur des colonnes de porphyre rouge provenant d'Egypte terminées par des chapiteaux ioniques. Ces colonnes ont été récupérées au XIe siècle, sciées en deux et forment aujourd'hui les quatre piliers de la croisée du transept de la basilique Saint-Martin d'Ainay qui soutiennent la coupole. Les noms des 60 (ou 64) peuples de Gaule sont inscrits sur cet autel et chaque nation est représentée par une statue.
C'est aussi dans ce sanctuaire qu'étaient exposées les Tables Claudiennes, plaque de bronze (2,50 m X 1,93 m) sur laquelle était gravé le discours de l'empereur Claude prononcé en 48 accordant aux chefs des nations gauloises l'éligibilité aux magistratures romaines et au Sénat romain. Ce discours nous est aussi connu par une version de Tacite. La partie inférieure (en deux morceaux) de ces tables de bronze fut découverte en 1528 par un drapier, dans sa vigne située sur l'emplacement du sanctuaire fédéral des trois Gaules. Ces fragments sont conservés au musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon.
L'amphithéâtre
Construit sous Tibère sur l'esplanade du sanctuaire fédéral des trois Gaules pour accueillir « le conseil des Gaules », il est finalement reconverti en amphithéâtre sous le règne d'Hadrien et sa capacité est portée à 20 000 spectateurs.En l'an 40 de notre ère, Caligula mit à mort dans l'amphithéâtre au cours d'un spectacle le roi de Maurétanie Ptolémée pour des raisons obscures. L'une des raisons avancées est que Ptolémée serait venu avec cape de couleur pourpre, or, le pourpre était la couleur réservée aux empereurs et Caligula était très soucieux de tout ce qui portait atteinte à son rang, Ptolémée aurait fait de l'ombre à Caligula en paraissant plus magnificent que lui. L'autre raison, plus pragmatique, serait l'annexion pure et simple du royaume-client de Maurétanie à l'Empire romain par la mise à mort de son souverain loin de chez lui. L'annexion de la Maurétanie fut effectuée trois ans plus tard sous le règne de Claude. Il fut le théâtre des martyrs de Lyon dont sainte Blandine et saint Pothin en 177. Un poteau en bois au centre de l'arène commémore cet évènement depuis la visite de Jean-Paul II à Lyon en 1986.
Notes
Voir aussi
- Portail du Grand Lyon
- Portail de la Rome antique
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