Salem, Massachusetts

Salem, Massachusetts

Salem (Massachusetts)

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Statue de Roger Conant, fondateur de la ville.

Salem est une ville des États-Unis, située dans le Massachusetts, comté d'Essex. La plupart des gens associe la ville avec le procès des sorcières de Salem en 1692, très exploité au plan touristique, même si les accusées vivaient en réalité à proximité, à Salem Village (aujourd'hui Danvers), lieu où les évènements se déroulèrent. Par contre, le reste de la procédure et le procès lui-même eurent lieu dans la ville en mai 1692.

La ville compte 40 407 personnes au recensement de 2000.

Sommaire

Histoire

La ville, fondée en 1626 par une société de pêcheurs (la Dorchester Company de Cape Ann) conduits par Roger Conant, a pris naissance à l'embouchure de la Naumkeag : l'emplacement exact est celui de l'actuelle gare de triage. Le nom de Salem est dans la Bible (Genèse, 14:18) le premier nom de Jerusalem, qui en hébreu signifie « paix » (shalom)[1]. Les Puritains voyaient en effet dans le Massachusetts le Nouvel Israël, le pays de lait et de miel : aussi jugèrent-ils à propos de baptiser « Salem » ce qu'ils pensaient être la future capitale du pays. En 1630, le gouverneur dépêché par la Massachusetts Bay Company, John Endicott prit la direction de la colonie. Endicott fit déplacer Great House de Cape Anne à l'emplacement de l'actuelle Washington Street. En 1631, avec la proclamation du Massachusetts Bay Charter, la Colonie de la baie du Massachusetts voyait officiellement le jour, avec à sa tête le gouverneur Thomas Craddock et son assistant, Endicott. Peu après, Craddock fut lui-même remplacé par le gouverneur John Winthrop (mort en 1679), qui devait administrer la colonie de Naumkeag jusqu'à la fin.

L'un des épisodes les plus fameux de l'histoire de Salem est l'affaire des sorcières, qui se déclencha par l'attitude jugée bizarre d’Abigail Williams et ses amies. Mais la ville défraya aussi la chronique judiciaire avec le procès de Dorothy Talbye[2], une aliénée qui fut fouettée en public et pendue pour avoir tué sa fille de trois ans, en stricte application de la Common law de Nouvelle-Angleterre, inspirée de la Bible[3] (et plus précisément d'un passage de l’Exode).

Le 26 février 1775, des insurgents levèrent le pont-levis de la North River, empêchant le colonel britannique Alexander Leslie et son contingent de 300 hommes de s'emparer des vivres et des munitions entreposées à North Salem. Puis en mai 1775, plusieurs négociants influents ayant des attaches en ville : Francis Cabot, William Pynchon, Thomas Barnard, E.A. Holyoke et William Pickman, protestèrent publiquement par un manifeste de leur fidélité au Massachussetts et démentirent leur fidélité au Commonwealth[4]. Au cours de la Guerre d'indépendance, le port de Salem devint un nid de corsaires. En 1790, Salem était la sixième ville du pays et l'un des ports maritimes les plus actifs, notamment pour le commerce avec la Chine. On exportait la morue aussi bien aux Antilles qu'en Europe ; le sucre de canne et la mélasse étaient importés des Antilles, le thé de Chine, et le poivre de Sumatra. Les clippers de Salem commerçaient aussi bien le long des côtes d’Afrique, que de Russie, du Japon et d’Australie. Le piratage reprit pendant la Guerre anglo-américaine de 1812.

Cette ère de prospérité a marqué la ville de la remarquable architecture qui s'épanouit alors, entre autres les demeures de Style fédéral signées par l'un des premiers grands architectes américains, Samuel McIntire, et qui a laissé son nom à l'un des quartiers historiques de Salem. Cet ensemble de maisons et de manoirs de l'Amérique Coloniale forme aujourd'hui la principale concentration d'édifices privés d'avant 1900 aux États-Unis.

On admet généralement que la fièvre architecturale du Salem de cette période est directement liée à l'épanouissement de l'Old China Trade, une route commerciale anglo-américaine alors florissante.

Le 23 mars 1836, Salem reçut le statut de cité[5]: les armes de la ville, adoptées en 1839, portent la devise « Divitis Indiae usque ad ultimum sinum » (« jusqu'aux ultimes recoins de la richesse indienne »). Nathaniel Hawthorne fut intendant du port de 1846 à 1849. Il travaillait aux douanes près de Pickering Wharf, où il devait planter le décor du début de son plus célèbre roman, La Lettre écarlate. En 1858, un parc d'attractions ouvrit ses portes à Salem Willows, une péninsule s'avançant sur le port. Rappelons que jusqu'à la Guerre anglo-américaine de 1812, Salem était l'un des plus grands centres de commerce d'Amérique.

Mais le transport maritime déclina tout au long du XIXe siècle. Salem et son port de plus en plus envasé furent éclipsés par Boston et surtout New York. La ville se convertit à l'industrie : tanneries, cordonnerie et surtout filatures avec l'installation de la Naumkeag Steam Cotton Company. Puis au début du XXe siècle, plus de 400 maisons disparurent dans le grand incendie de 1914 (parti de la tannerie Korn), laissant 3 500 familles sans abri. Le feu coupa la ville en deux, mais épargna heureusement le centre historique et les chefs d'œuvre architecturaux de Chestnut Street dans le Style fédéral, ce qui permit de maintenir les activités touristiques.

Salem après le grand incendie de 1914.

Personnages importants

Statue de Nathaniel Hawthorne à Salem
  • Nathaniel Bowditch fut un des notables les plus connus de Salem ; il publia The New American Practical Navigator. Cet ouvrage corrigeait plus de 8 000 erreurs de navigation trouvées dans le livre de navigation de John Hamilton Moore pour la Route des Indes. Ce livre, toujours utilisé, en est à sa 78e édition.
  • Salem est le lieu de La maison aux sept pignons (The House of the Seven Gables), issue du roman de 1851 de Nathaniel Hawthorne, né dans la ville en 1804. On y trouve aussi un grand nombre de manoirs de style fédéral. Beaucoup d'entre eux était dus à l'architecte et sculpteur sur bois Samuel McIntire.
  • L'écrivain fantastique H. P. Lovecraft s'inspira également de cette ville pour créer la légendaire Arkham.

Jumelage

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Notes et références

  1. MileChai.com définition
  2. Albert Christophe, « The Romantic Story of the Puritan Fathers: And Their Founding of NewBoston ». Consulté le 2007-11-14
  3. Ann Jones, « Women Who Kill », Beacon Press. Consulté le 15 novembre 2007
  4. Cf. James H. Stark, The Loyalists of Massachusetts and the Other Side of the American Revolution, Stark, Boston, 1910 
  5. Salem history
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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Salem, Massachusetts de Wikipédia en français (auteurs)

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