- Sainte Batthylle
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Bathilde
Pour les articles homonymes, voir Bathylle.Sainte Bathilde d'Ascagnie (ou Batilde, Bauthieult, ou encore Baudour; née vers 630 et morte le 30 janvier 680, à Chelles) est une reine des Francs et épouse de Clovis II.
Sommaire
L'esclave devenue reine
Bathilde est à l'origine une esclave anglo-saxonne achetée, probablement vers 642, par le maire du palais Erchinoald (ou Archambaut en français moderne) qui la ramène dans le royaume franc. Un certain nombre d'hagiographies tardives ont voulu donner à la future reine des Francs une ascendance illustre, la faisant tomber au mains de pirates suite à des guerres entre nobles anglos-saxons. Le fait est qu'aucune source contemporaine ne fait état d'une origine royale ou même noble pour cette fille venue d'outremer, qui fut sans doute achetée sur un marché aux esclaves comme celui de York.
Le jeune Clovis II, roi de Neustrie et de Bourgogne, finit par l'épouser vers 649. Il est possible qu'il l'ait remarquée parmi les esclaves de son maire du Palais, ou qu'au contraire Erchinoald l'ait présentée à lui (ou plutôt à sa mère Nantilde) dans l'optique de consolider ses relations privilégiées avec la famille royale et de conserver son rôle politique.
Tous les chroniqueurs d'époque s'accordent sur la sagesse et la beauté de la reine de Clovis II, sur qui elle acquiert sans doute une certaine influence (plus ou moins dirigée, peut-être, par Erchinoald).
Elle lui donne au moins trois fils, Clotaire III, roi de Neustrie et de Bourgogne, Childéric II, roi d'Austrasie, et Thierry III qui succède à Clotaire III.
Selon une légende fantaisiste tardive, apparue cinq siècles après, dite des « énervés de Jumièges » (contée par Pierre de Ronsard), les fils de la reine furent, sur ordre de leur mère, abandonnés dans une barque sur la Seine, et recueillis à l'abbaye de Jumièges. Clovis et Bathilde auraient été présents lors de leur entrée à l' abbaye. Cette histoire est démentie par les faits et la chronologie.
La régence
À la mort de son mari, en 657, elle exerce la régence au profit du seul Clotaire, pour éviter de démembrer le royaume. Mais elle doit affronter le maire du palais Ébroïn, rival de saint Léger d'Autun, et la fronde des grands d'Austrasie qui veulent leur propre souverain. Elle accepte de laisser son fils cadet Childéric monter sur le trône d'Austrasie, et le donne en mariage à la princesse austrasienne Bilichilde, fille de la régente Himnechilde.
Bathilde veille au suivi des règles dans le clergé, et sous les conseils de saint Ouen de Rouen, l'évêque saint Eloi de Noyon et l'évêque Landry de Paris favorise l’Église en relevant des monastères et en fondant de nouveaux. Elle évite les conflits, veille à l’application de la justice, et envoie des missionnaires en Allemagne[1].
La tradition lui attribue l’interdiction des marchés d’esclaves sur ses terres, provoquant la disparition de l’esclavage dans les royaumes francs : s’il semble certain que la fin des ventes d’esclaves remonte au VIIe siècle pour les Francs, il n’est pas certain qu’elles aient pris fin de son vivant. On lui attribue aussi l’abolition de l’impôt personnel sur les habitants d'origine gauloise, la capitation[2].
Elle fonde divers couvents :
- l’abbaye de Corbie,
- l'abbaye de Chelles,
- l'abbaye de Palaiseau.
Moniale
Finalement, en 664, elle est contrainte à se retirer dans le monastère de Chelles, l'une des ses fondations, avec l’abbaye de Corbie. Elle dote également d'autres monastères : Jumièges, Saint-Wandrille, etc. Elle meurt, à Chelles, le 30 janvier 680.
Elle est canonisée par le pape Nicolas Ier au IXe siècle, et selon Mgr Paul Guérin[3] « [...] Elle s'éteignit... dans le service de Dieu, le 30 janvier de l'an 680. La petite ville de Chelles a le bonheur de posséder encore les reliques de Sainte Bathilde. »
Voir aussi
Articles connexes
Sources
- Paule Lejeune. Les reines de France. Paris : éd. Vernal et P. Lebaud, 1989, ISBN 2-86594-042-X, p. 44
- Régine Pernoud. Les Saints au Moyen Âge. Paris : Librairie Plon, 1984. ISBN 2-259-01186-1
Roman
- Nathalie Stalmans, La Conjuration des Fainéants, Terre de brume, 2008, ISBN 9782843623899.
Notes et références
- ↑ Vie des Saints pour tous les jours de l'année (éd. D.F.T., Argentré-du-Plessis 2003
- ↑ Pour ces deux abolitions, voir entre autres Régine Pernoud. Les Saints au Moyen Âge. Paris : Librairie Plon, 1984. p 206 et suivantes
- ↑ Vie des Saints pour tous les jours de l'année (éd. D.F.T., Argentré-du-Plessis 2003, p. 64
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