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Saints de glace
Les saints de glace sont traditionnellement fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année. D'après les croyances populaires d'Europe du nord de la mer Méditerranée, saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais sont ainsi implorés par les agriculteurs et mis à contribution pour éviter l'effet sur les plantations d'une baisse de la température qui s'observe à cette période et qui peut amener une période de gel. On observe également des zones de gelées (région Alsace) jusqu'au 25 mai. Une fois cette période passée, le gel ne serait plus à craindre. La plupart des calendriers mentionnent actuellement d'autres saints à souhaiter ces jours-là : Estelle, Achille et Rolande. Le changement date de 1960. L'Église catholique romaine a décidé, alors, de « remplacer » les saints associés aux inquiétudes agricoles (réminiscence de paganisme au regard du Vatican) par d'autres saints et saintes qui n'auraient aucun lien avec ces croyances populaires.
Sommaire
Liste des saints
- Archevêque de Vienne en Gaule, mort en 474, a institué les Rogations, qui signifient prières de demande liturgique. Il ordonna 3 jours de prières contre les calamités, juste avant l’Ascension.
- Saint Pancrace, fêté le 12 mai, remplacé par saint ACHILLE.
- Neveu de Saint-Denis martyr, mort en 304 à l'âge de 14 ans. C'est le patron des enfants.
- Saint Servais , fêté le 13 mai
- Servais, évêque de Tongres en Belgique (mort en 384), aurait subi le martyre à Milan avec son frère Portaux. Il fut le premier à disparaître du calendrier, remplacé en 1811 par saint Onésime et aujourd'hui par sainte Rolande. (Saint Gervais est souvent cité en lieu et place de Saint Servais).
Explication
Avant la réforme de 1582, les dates du calendrier, (calendrier grégorien), étaient données dans le calendrier julien, qui méconnaît les caractéristiques orbitales précises de la Terre. Ainsi, la fête d'un saint correspond, en 1582, à une date de 10 jours inférieures à celle de la réforme de 1582 (où le 5 octobre est devenu, le même jour, le 15). Il y avait donc à cette époque 10 jours en trop dans l'ancien calendrier. La réforme consiste à enlever trois jours tous les quatre siècles, soit supprimer une année bissextile en 1700, 1800, 1900, mais pas en 1600 ni 2000, années « séculaires » correspondant à un nombre de siècles divisible par quatre, et de nouveau en 2100, 2200, etc. Or, cette légende remontant probablement au début du deuxième millénaire, voire à la fin du premier, il faut compter quelques jours en moins pour que les 10, 11 et 12 mai correspondent aux environs de l'an 1000. De plus, cette minivague de froid annuelle semble se produire un mois à l'avance par rapport au milieu du siècle précédent, et certaines régions du globe ne la connaissent pas.
Certains expliquent le dicton par un phénomène astronomique coïncidant à cette période des 12 ou du 13 mai de chaque année, l'orbite de la Terre est amenée à traverser un disque de poussières extrêmement diffus dans le système solaire, formé aussi bien par des particules piégées que par des résidus provenant de la formation des planètes à l'aube de leur existence. Pendant quelques heures, la poussière fait très légèrement obstacle aux rayonnements solaires. La diminution de leur intensité est inobservable sans instruments de mesure extrêmement sensibles, mais suffisante pour influencer les délicats mécanismes de la météorologie de notre globe. La Terre traverse à nouveau ce disque de poussière six mois plus tard, le 11 novembre.
Cependant, la coïncidence n'est troublante que si l'on ne connaît pas la météorologie. Elle est en fait seulement anecdotique car le phénomène astronomique est mondial alors que le dicton est très local. Le mois de mai correspond, dans les latitudes moyennes de l'hémisphère nord, à la fin de la rapide circulation de systèmes météorologiques d'hiver. Le passage de fronts froids, amenant de l'air du nord, se produit donc encore de temps à autre. Quand le ciel se dégage ensuite sous un anticyclone, la perte de chaleur est encore importante, surtout la nuit. Il est donc normal d'avoir des périodes froides à cette époque même si la tendance des températures est à la hausse.
Il n'y a pas besoin d'expliquer la coïncidence d'une période de temps frais avec le passage à travers une zone de poussières cosmiques ou l'action de saints. Ce sont seulement des dictons utiles pour se rappeler quand la période climatologique de gel se termine pour l'Europe du nord de la Méditerranée.
Dictons
- « Attention, le premier des saints de glace, souvent tu en gardes la trace. »
- « Saints Pancrace, Servais et Boniface apportent souvent la glace. »
- « Avant Saint-Servais : point d'été, après Saint-Servais : plus de gelée. »
- « Quand il pleut à la Saint-Servais, pour le blé, signe mauvais. »
- « Saint-Servais quand il est beau, tire Saint-Médard de l'eau. »
- « Quand la Saint-Urbain est passée, le vigneron est rassuré. »
- « Mamelon, Pancrace, Servais sont les trois saints de Glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main. »
- « À la Saint-Georges sème ton orge, à la Saint-Marc c'est trop tard. »
- « Saint Servais, saint Pancrace et saint Mamert font à trois un petit hiver. »
Remarques
Aux trois premiers saints, certains rajoutent également saint Boniface (14 mai). En revanche, à Béziers, on craint saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Aphrodite (28 avril). Ces fêtes passaient pour être accompagnées de gelées tardives. Dans le département du Gard, on invoque à ce sujet "les Cavaliers" : saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Eutrope (30 avril), saint Croix (3 mai) et saint Jean Porte Latine (6 mai). Leur noms sont des diminutifs en langue d'Oc : Jorget, Marquet, Tropet, Crozet et Joanet
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