- Saint Laurent (Grenoble)
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Saint Laurent est le seul quartier sur la rive droite de l'Isère dans la ville de Grenoble.
Sommaire
Présentation
Situé sur la rive droite de l'Isère, c'est l'un des quartiers les plus anciens de la ville. Il est très chargé d'histoire, son urbanisme extrêmement dense en témoigne. Son origine remonte à l'époque gallo-romaine, au temps où Grenoble s'appelait encore Cularo. Un petit faubourg s'était alors développé sur la rive droite de l'Isère, au pied de la Bastille, mais en dehors de l'enceinte romaine située sur la rive gauche. Aujourd'hui, son animation commerciale est incontestée, galeries d'art, bars à thèmes, restaurants et pizzérias se suivent. On est ici au coeur du quartier surnommé "la petite Corato", tant est grand le nombre de familles originaires d'Italie, et plus particulièrement des Pouilles.
Histoire
Moyen-Age
La rive droite de l'Isère voit le développement d'un complexe religieux et funéraire entre le IV siècle et le IX siècle sur le site de l'actuel musée archéologique. Au VIe siècle, un oratoire dédié à Saint Oyand fut construit. Cette chapelle devint ensuite souterraine à la suite d'un éboulement et fut connue sous le nom impropre de Crypte Saint-Laurent, par extension du patronage de l'église supérieure. Sur ses ruines est fondé un nouveau monastère en 1012. Dès 1100, le monastère Saint Laurent devient une église paroissiale. La création du faubourg semble semble donc remonter à cette époque. Le bâti évolue et se transforme selon les usages et les besoins.
XVII siècle
La population s'accroît et les activités artisanales se développent. Peignage et tissage de chanvre, mégisserie, ganterie, fabrication de cartes à jouer. L'essentiel du bâti du quartier Saint Laurent, conservé aujourd'hui, date de la fin du XVII siècle.
XVIII siècle
Il y a peu d'évolution. On note cependant l'utilisation du 17 rue Saint Laurent comme caserne, comme d'autres immeubles de la rue. La majorité des activités artisanales disparait. Seule la ganterie se détache et s'impose progressivement, passant de l'artisanat à la manufacture en ateliers. L'entreprise "Xavier Jouvin" compte 470 ouvriers.
XIX siècle
L'époque de l'industrialisation grenobloise voit à Saint Laurent le déclin de la manufacture et le maintien de l'artisanat pour certaines tâches spécifiques. En 1860, il ne reste que la ganterie REY-JOUVIN (30 employés), les cartonnages JEAN-MARC (17 employés), les chaussures et galoches DUPUY (10 employés). A la fin du siècle, les populations se déplacent vers les nouveaux quartiers industriels (Berriat ...)
XX siècle
La modification de la structure de la propriété des immeubles évolue avec l'apparition de la copropriété qui va rendre plus difficile la gestion et l'entretien des immeubles. Pour protéger les habitants des inondations, la construction des quais le long de l'Isère, assortie d'une obligation de construction d'immeubles de quatre à cinq étages en front de quai, au détriment des immeubles de la rue, crée des cours étroites, humides et sombres, participant ainsi à la dégradation de l'ancien bâti.
Description
Hormis le quai Xavier Jouvin, la principale rue qui jalonne ce quartier est la rue Saint Laurent. Très étroite, longue d'environ 400 m, parallèle au quai Xavier Jouvin, elle démarre de la petite place de la Cymaise qui borde le quai et où trône la fontaine au lion et se termine en rejoignant le quai devant la Porte Saint Laurent (1610) et le Musée archéologique de Grenoble. Avec la Porte Saint-Laurent démarrent les fortifications de la Bastille, et l'un des deux chemins piétons permettant d'accéder au site le plus fréquenté de la ville, la Bastille. Jouxtant la Porte Saint Laurent, se trouve le Centre de Culture Scientifique Technique et Industrielle de Grenoble terminant ainsi la rue Saint Laurent.
Sur la place de la Cymaise, démarre également la Montée de Chalemont, ancienne voie romaine utilisée jusqu'en 1620 comme voie d'accès à la ville, elle est aujourd'hui transformée en un escalier permettant de gravir les 28 m de dénivelé pour accéder au Musée dauphinois. C'est aussi à hauteur de la place de la Cymaise que le pont piétonnier Saint Laurent abouti. Pont aux câbles d'acier datant de 1909, il a succédé à d'autres ouvrages en bois bien plus anciens. Il était jusqu'au milieu du XVIIème siècle, le seul pont de Grenoble.
En poursuivant les quais, on trouve en passant sous un porche, la rue Maurice Gignoux qui permet d'accéder au musée dauphinois et à la cité universitaire du Rabot. Cette rue à la particularité d'être la seule rue en pente naturelle de Grenoble !
A l'autre extrémité du quartier, côté ouest, à proximité du jardin des Dauphins, se trouve la deuxième porte des fortifications de Grenoble, la Porte de France (1620), devenue monument aux morts.
Galerie photos
Liens externes
Notes et références
- Grenoble aux 3 roses, Gabrielle SENTIS, Editions Didier Richard, p15
- Panneau Ville de Grenoble rue Saint Laurent.
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