- Saint Gélase
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Gélase Ier
Saint Gélase Ier, pape d'origine berbère, est le 49e pape (492–496).
Son règne dure à peine quatre ans mais sa contribution aux rapports entre Église et État et au concept même de papauté est décisive. Fêté le 21 novembre.
Sommaire
Biographie
Il est originaire d'Afrique du Nord et possède une très forte personnalité qu'il a mise au service de Félix III dont il est le principal collaborateur et dont il rédige toutes les lettres. La succession du défunt pape ne pose d'ailleurs aucun problème puisque Gélase Ier est élu le 1er mars 492 — c'est-à-dire le jour même du décès de son prédécesseur. Gélase défendit vigoureusement la primauté de Rome lors du schisme d'Acace de Constantinople, conséquence de la politique religieuse de l'empereur Zénon[1]. Il continue la politique d'indépendance de l'Église, entamée par Félix III, en particulier vis-à-vis de la cour de Byzance et du nouvel empereur Anastase Ier plus favorable au monophysisme. À ce sujet, on lui doit des traités théologiques, dont Contre Eutychès et Nestorius sur la double nature du Christ[2]. Il fait parvenir à Anastase une lettre où il formule avec clarté le principe qui selon lui doit inspirer les relations entre la papauté et l'empire :
- « Deux pouvoirs, auguste empereur, règnent sur le monde : le pouvoir sacré des évêques et le pouvoir des rois. Le pouvoir des évêques l'emporte d'autant plus sur celui des rois que les évêques auront à répondre au tribunal de Dieu de tous les hommes, fussent-ils rois. Votre pieuse majesté ne pourra donc qu'en conclure que personne, en aucun temps, sous aucun prétexte humain, ne pourra jamais se dresser contre la fonction absolument unique de cet homme que le précepte du Christ lui-même a placé a la tête de tous et que la Sainte Église reconnaît comme son chef. »
Le pape Gélase réaffirme ainsi l'indispensable séparation des deux pouvoirs et la supériorité du spirituel sur le temporel : l'empereur n'est qu'un fils de l'Église, comme tout chrétien, et non pas un évêque. Si les empereurs pouvaient apporter le soutien de leur autorité temporelle aux évêques, ils restaient soumis à ces derniers dans toutes les matières de foi, chacun des deux ordres demeurant ainsi compétent en son domaine propre[3]. Gélase lutte avec acharnement contre le pélagianisme, qui relève provisoirement la tête. Il supprime la dernière fête païenne qui subsiste encore, celle des Lupercales et lui substitue sans doute la fête chrétienne de la Chandeleur. On lui doit aussi la première liste des livres à recevoir, ou, comme les évangiles apocryphes, à écarter (De libris recipiendis et non recipiendis), en quelque sorte, le premier Index de l'Église[1].
Il meurt le 21 novembre 496. Il est considéré comme saint par l'Église catholique, qui le fête le jour anniversaire de sa mort.
C'est un des trois papes africains du catholicisme.
Au moins trois saints différents sont nommés Valentin, tous trois martyrs[4]. Leur fête a été fixée le 14 février par décret du pape Gelase Ier, aux alentours de 498. C'est à cette date qu'ils sont mentionnés dans les premiers martyrologes.
Voir aussi
Notes
- ↑ a et b Pierre Thomas Camelot, Gélase Ier, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
- ↑ Depuis le concile de Nicée, Jésus est défini par l'Église comme étant tout à fait homme et tout à fait Dieu.
- ↑ Jean Gouillard, article Césaropapisme, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
- ↑ Selon l'encyclopédie catholique de 1908
Bibliographie
- Vincent Serralda et André Huard, Le Berbère...Lumière de l'Occident, p124-126, Nouvelles Éditions latines, Paris, 1990 (ISBN 978-2-7233-0239-5)
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