Roselin des Bonin

Roselin des Bonin
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 Chaunoproctus ferreorostris
Chaunoproctus ferreorostris
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Fringillidae
Genre
Chaunoproctus
Bonaparte, 1850
Nom binominal
Chaunoproctus ferreorostris
(Vigors, 1829)
Statut de conservation UICN :

EX  : Éteint
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

Le Roselin des Bonin est une espèce disparue d'oiseau qui est seulement connu de spécimens récoltés en 1827 et en 1828 dans l'archipel d'Ogasawara (ou îles Peel, Bonin) au Japon.

Son écologie n'est connue que par la description initiale. Il semble avoir disparu quelques décennies après sa découverte suite à l'introduction de chats et de rats, ainsi que la destruction des forêts.

Sommaire

Taxonomie, phylogénie

Le genre Chaunoproctus ne compte qu’une seule espèce, ferreorostris, endémique des îles Bonin et considérée comme éteinte depuis les années 1890. Les premiers auteurs le considéraient comme proche des roselins (Carpodacus) mais Taka-Tsukasa & Hachisuka (1925) cités par Desfayes (1971) remarquaient : « Propyrrhula subhimachala » paraît être son plus proche parent. La formule alaire et la forme des rectrices de ces deux espèces sont très semblables. La similitude du plumage est étonnante. La coloration de la femelle est exactement la même. La grandeur du bec naturellement diffère considérablement, la forme en est similaire. » Hachisuka (1930) ajoute que la femelle Chaunoproctus présente une petite zone jaune à la base du bec comme celle de P. subhimachala. Desfayes (1971) conclut : « Il convient donc de garder cette espèce près des Dur-becs mais il semble préférable de lui conserver le genre Chaunoproctus en raison de son bec massif et du manque de connaissance que nous avons de la biologie de cette espèce. »

Selon Ottaviani (2008), d’autres caractères du plumage renforcent sa conviction en faveur d’une parenté avec P. subhimachalus. La coloration rouge du mâle et jaune (vestigiale) de la femelle correspond bien au dimorphisme sexuel de Propyrrhula et de Pinicola. Le fond du plumage gris-brun foncé presque fuligineux se retrouve chez P. enucleator et, plus encore, chez P. subhimachalus. Le trait oculaire foncé et la disposition de la couleur rouge (couronne, gorge et croupion) se retrouvent parfaitement chez P. subhimachalus. Même la coloration du bec est similaire. Les petites plumes blanches, très particulières, sur les joues du mâle apparaissent comme un vestige de celles que l’on retrouve seulement chez P. subhimachalus et quelques espèces de Carpodacus. L’étude de la biogéographie plaide aussi en faveur d’une telle parenté avec une distribution himalayenne et jusqu’en Chine de l’est pour l’espèce ancestrale et une répartition, au large, à l’est de la Chine pour l’espèce insulaire. La thèse la plus probable serait donc une colonisation de l’archipel des Bonin par P. subhimachalus ou son ancêtre. L’auteur serait même tenté d’accorder aussi le genre Propyrrhula à ferreorostris.

Dénomination

Vigors, 1828, avait originellement nommé cette espèce « Coccothraustes ferreorostris » mais c’est Bonaparte, 1851, qui a créé le nom générique Chaunoproctus. Le nom spécifique ferreorostris fait référence à la couleur gris acier du bec. La douzaine de spécimens ont été collectés par le naturaliste allemand Friedrich von Kittlitz et le capitaine Beechey.

Habitat, mœurs

Kittlitz en 1832 (in Greenway 1967) rapportait que cet oiseau vivait seul ou en couples dans la forêt, près de la côte. Il n’était pas commun et vivait retranché dans le couvert végétal malgré une nature peu farouche voire flegmatique. Il sautillait habituellement sur le sol, s’élevant rarement dans les frondaisons des arbres. Son cri d’appel était une note douce, aiguë et très pure, brève ou étirée, parfois modulée ou simplement répétée. Le contenu de l’estomac d’un exemplaire montre qu’il se nourrissait surtout de baies, de petits fruits et de bourgeons d’un certain arbre. Desfayes (1971) conclut : « Tous ces détails semblent bien qualifier les activités d’un Dur-bec. ». Deux photos (in Ottaviani 2008) montrent un couple de cette espèce disparue et l’habitat.

Menaces, extinction

Ce gros-bec insulaire fut tenu pour disparu depuis 1854, date à laquelle le naturaliste William Stimpson ne put trouver un seul oiseau. Mais il se serait maintenu très sporadiquement dans un secteur des Bonin jusque vers 1890 si l’on en croit les informations de A. P. Holst, recueillies auprès de la population locale à Port Lloyd sur l’île Peel. Son extinction semble résulter d’une déforestation assez brutale. De plus, il nichait sur ou près du sol et était donc très vulnérable aux nombreux chats, chiens, porcs et rats importés par l’homme et présents dans l’île Peel à partir de 1828-1830. Selon Kawakami & Higuchi (2002), les mammifères carnivores faisaient totalement défaut dans ces îles jusqu’en 1830 quand les premiers immigrants s’y installèrent avec leurs chats domestiques. Certains chats redevinrent sauvages et en 1877, des rapports signalaient déjà la présence de nombreux harets dans l’archipel. Yamashita (1934) supposait que son extinction était due, en partie, à la prédation par ces chats. Mais Kawakami (2000) constate qu’aucune étude détaillée n’a été menée sur leur régime alimentaire et estime même que la prédation sur les petits oiseaux est certainement sous-estimée car elle laisse peu de restes visibles, les chats avalant ces proies entièrement. Brazil (1991) et Statterfield & Capper (2000) considèrent l’espèce comme définitivement éteinte en attribuant sa disparition surtout à l’introduction de chats et de rats. Selon Tom Brooks (BirdLife International 2006), son extinction résulte de la déforestation et de l’introduction de chats et de rats (http://www.birdlife.org). Enfin, le fait que ce gros-bec vivait surtout sur le sol est peut-être justement lié à l’absence de mammifères carnivores originels mais l’introduction ultérieure de ces nouveaux prédateurs, auxquels il n’était pas du tout adapté, a probablement contribué à son extinction. Les spécimens présentés dans les musées de Berlin, Francfort, Leningrad, Leyde, Londres et New-York ont été collectés en 1827 dans l’île Peel notamment par F. von Kittlitz. Selon le site Internet (http://www.naturalis.nl), von Kittlitz visita l’île Peel en 1828 puis se mit à collecter quelques exemplaires mais le tout premier spécimen fut capturé un an auparavant par des marins du vaisseau HMS Blossom de la British Navy.

Bibliographie

  • Brazil, M. A. (1991). The Birds of Japan. Christopher Helm, London.
  • Desfayes, M. (1971). Révision générique des Carduélidés. L’Oiseau et R.F.O., vol. 41, n° 2-3 : 130-147.
  • Greenway, J. C. (1967). Extinct and vanishing birds of the world. Dover, New York.
  • Hachisuka, M. (1930). Relationships of Chaunoproctus ferreorostris. Tori 6: 268-269. (en japonais).
  • Kawakami, K. (2000). Bird deaths in the Bonin Islands. Anim Zoo 52: 12-16 (en japonais).
  • Ottaviani, M. (2008) Monographie des Fringilles (fringillinés – carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies, Volume 1. Editions Prin, Ingré, France, 488 p.
  • Statterfield, A. J. & Capper, D. (2000). Threatened Birds of the World. BirdLife International, Cambridge.
  • Taka-Tsukasa, N. & Hachisuka, W. V. (1925). A contribution to Japanese ornithology. The Ibis: 906-907.

Articles connexes

Liens externes


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