- Assemblée de Francfort
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Parlement de Francfort
L’Assemblée nationale constituante allemande (verfassunggebende deutsche Nationalversammlung)[1], couramment appelée en allemand l’assemblée nationale de Francfort (Frankfurter Nationalversammlung) et en français le parlement de Francfort, était une assemblée constituante instituée en Allemagne en 1848 suite à la révolution de Mars, et qui a tenté d’unifier le pays de manière démocratique. Ses 831 membres siégèrent du 18 mai 1848 au 31 mai 1849 à l’église Saint-Paul de Francfort-sur-le-Main, où le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse donna son accord à l’idée d’une Constitution du Reich allemand.
Sa réunion marqua la première tentative d'unification politique de l'Allemagne. Quoiqu'on le laissât siéger, il n'avait pas de pouvoir légal, ce qui l'affaiblissait considérablement. Les révolutions qui avaient contribué à sa fondation furent écrasées, et le refus de Frédéric-Guillaume IV d'accepter la couronne d'Allemagne permit à la Prusse et à l'Autriche de retirer leurs parlementaires, ce qui condamna le parlement et préluda à la victoire des conservateurs.
Sommaire
Les délibérations
Droits civiques
Les premières sessions, en juillet, portèrent sur les droits civiques. Elles aboutirent à un accord en octobre, promulgué en décembre. Cette déclaration servit de fondement à plusieurs constitutions démocratiques des États allemands.
La polarisation
Après la discussion des droits civiques, l'assemblée se divisa entre libéraux (progressistes) et conservateurs, et entre républicains et monarchistes.
- À l'extrême droite, les fédéralistes conservateurs prônaient un état fédéral où les monarques conserveraient un énorme pouvoir.
- La droite modérée était représentée par les fédéralistes constitutionnels, qui prônaient un état fédéral et une monarchie constitutionnelle.
- La gauche modérée, avec les unitaristes parlementaires, qui envisageaient un état centralisé, avec une monarchie responsable devant le parlement.
- Plus à gauche, le projet des républicains unitaires était d'établir une république centralisée.
L'existence de toutes ces factions rendait le travail du parlement ardu.
Le premier président du parlement fut le libéral modéré Heinrich von Gagern, favorable à la solution petite-allemande et à une monarchie constitutionnelle confiée au roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV.
L'obstruction
Le parlement fut confronté dans son travail à plusieurs obstacles, notamment des révoltes marxistes, une résistance conservatrice de la part de l'Autriche, de la Prusse et des pays étrangers, ainsi que par une querelle au sujet du Schleswig-Holstein.
Après des débats difficiles, les députés optèrent pour une «petite Allemagne», c’est-à-dire dirigée par la Prusse, et sans l'Autriche.
Le Schleswig-Holstein
Les Danois du Schleswig-Holstein voulaient être rattachés au Danemark, car ils se sentaient menacés à l'idée d'appartenir à l'Allemagne.
Comme une constitution allait être adoptée par le Danemark, ils avaient une occasion de faire avancer leur cause. Frédéric VII de Danemark les entendit, et annexa le Schleswig au Danemark. Les Allemands se révoltèrent, et la prusse intervint au nom de la confédération germanique. Un armistice fut signé en août 1848, et le parlement de Francfort montra ses premières faiblesses : il n'avait aucun pouvoir pour faire respecter ses lois et dut accepter l'armistice.
Les révoltes
En septembre, des révoltes à Francfort obligèrent le parlement à faire appel à des troupes venues des États allemands.
Débats sur une constitution
En octobre, la rédaction d'une constitution fut engagée. Les résultats furent présentés en avril 1849. La constitution était censée être un mélange de tradition (avec l'empire, un état fédéral ...) et de progrès (le suffrage universel, une chambre des représentants).
L'échec
Après rédaction, la constitution fut présentée à Frédéric-Guillaume IV, roi de Prusse. Il refusa cette couronne «sortie du caniveau» et chassa les députés prussiens et autrichiens du parlement, ce qui le condamna à une dissolution prochaine.
Notes
- ↑ L’assemblée nationale de Weimar élue en 1919 aura également pour nom officiel « Assemblée nationale constituante allemande ».
Voir aussi
- Membres du Parlement de Francfort
- Portail du Printemps des peuples
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