- Rogelia Cruz Martínez
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Rogelia Cruz Martínez (1940 - 11 janvier 1968) était une Guatémaltèque militante de gauche, membre de la Juventud Patriotica del Trabajo (JPT - Jeunesse Patriotique du Travail) dont le chef, Leonardo Castillo Johnson (fils d'un des dirigeants du PGT, Parti guatémaltèque du travail, Leonardo Castillo Florès, qui est un des 33 « disparus » par la CIA en mars 1966), était son compagnon.
Étudiante en architecture, elle fut aussi élue Miss Guatemala en 1958 et elle représenta le Guatemala pour le concours de Miss Univers de 1959.
Dans le collimateur des forces militaro-policières manipulées par la CIA, elle fut arrêtée sous prétexte d'une infraction au code de la route, mais fut relâchée en raison des fermes protestations et menaces du PGT et des Fuerzas Armadas Rebeldes (FAR - Forces Armées des Rebelles) auprès du juge chargé du dossier.
Peu de temps après, elle fut enlevée par les militaires de la Main Blanche, torturée, violée par plusieurs d'entre eux, dont le colonel Máximo Zepeda Martinez, et assassinée[1]. Selon les enquêtes de Juan Perez, elle fut victime de viols répétés, son vagin contenant une quantité importante de sperme, et elle portait de multiples contusions à la tête qu’elle s’était faites elle-même en tentant de se tuer pour mettre fin aux tortures. Ses poumons étaient complètement détruits, son corps présentait également de nombreuses morsures et des brûlures de cigarettes.
Son cadavre dénudé fut retrouvé au pied du pont Michatoya (nom de la rivière Michatoya o María Linda) sur la route El Pacifico, près du port d'Iztapa dans le département d'Escuintla.
La Main Blanche (Mano Blanca) était une organisation d'extrême droite composée surtout de militaires (dont Otto Pérez Molina devenu général et homme politique, candidat non élu à la Présidence, accusé de multiples violations des Droits de l'Homme) qui deviendra en 1978 l'ESA (ejercito Secreto Anticommunista), organisation d'escadrons de la mort liés au Ministère de la Défense.
Le PGT riposta en organisant un attentat en voiture contre les forces des USA à El Obelisco, attentat qui tua deux officiers nord-américains (EUA) le colonel John Weber et le lieutenant-colonel Ernest Munro et blessa le sergent-major John Forester qui faisaient partie des troupes qui assuraient la présence et la pression des USA au Guatemala.
L'armée guatémaltèque répliqua en assassinant Leonardo (Nayito) Castillo Johnson, le compagnon de Rogelia Cruz Martinez, dans une rue de Guatemala-City[2].
L'ambassadeur qui organisait plus ou moins directement ces répressions, John Gordon Mein fut fusillé par les FAR le 28 août 1968.
Le colonel Máximo Zepeda Martinez, violeur et assassin, fut tué dans une embuscade le 22 mars 1980[3].
Notes
- "Slaughter in Guatemala", The New York Review of Books, Volume 16, Number 9 · May 20, 1971.
- Lista parcial de universitarios asesinados y desaparecidos en Guatemala, de 1944 a 1996, Migrante latino, 24 août 2009.
- march 22, 1980
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