- Richard Bellings
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Richard Bellings (1613-1677) était un juriste et un homme politique irlandais, lors des guerres des Trois Royaumes au XVIIe siècle. Il est mieux connu pour sa participation à la Confédération irlandaise, un éphémère État irlandais indépendant, dont il fut membre de l'organe exécutif, le « Conseil suprême ». Plus tard, il écrivit une histoire de cette période, qui constitue l'une des meilleures sources historiques de la Confédération.
Sommaire
Jeunesse
Bellings était un gentilhomme vieil Anglais, originaire du Pale. Son grand-père, appelé aussi Richard Bellings, fut le conseil juridique de la Couronne pour l'Irlande, de 1574 à 1584, et, en 1600, la Couronne lui octroya de vastes terres à Tyrrelstown, une banlieue de Dublin. Son père, Henry Bellings, servit comme « Provost Marshal », puis comme Haut Sheriff du comté de Wicklow, où il fit campagne contre les O’Byrne.
Richard Bellings apprit le droit à Lincoln's Inn, à Londres, puis fut employé au Parlement d'Irlande. Pourtant, en dépit de sa famille irréprochablement loyale à la Couronne, il fut exclu de toutes les charges publiques à cause de son catholicisme. Plus tard, il rapporta qu'il supporta mal l'accaparement, par les nouveaux arrivants anglais protestants, des « postes d'honneur, de profit et de confiance » dans le gouvernement irlandais, emplois dont il était lui-même exclu à cause de sa religion. Ce ressentiment incita beaucoup d'hommes du Pale, comme lui, à se joindre à la Rébellion irlandaise de 1641. Pourtant, Bellings maintint plus tard que lui et ses pairs ne s'étaient joints à la révolte que par auto-défense, étant donné l'hostilité du gouvernement anglais en Angleterre et en Irlande à l'égard des catholiques irlandais. Son fils, un autre Richard Bellings, gagna sa réputation comme secrétaire de Catherine de Bragance[1]
La rébellion éclata en octobre 1641 dans la province d'Ulster, à l'instigation de la noblesse irlandaise gaélique catholique. Bellings et les autres habitants du Pale ne se joignirent pas immédiatement au soulèvement, et ils ne s'y trouvèrent mêlés qu'à cause d'un certain nombre d'évènements. Dans son récit de cette période, Bellings cite les principales raisons de son adhésion à la révolte : le refus des autorités d'armer les catholiques, qui désiraient soit combattre la rébellion, soit se protéger, la décision des Lords Justice de Dublin de suspendre le Parlement, afin de n'avoir pas à réparer les injustices subies par les catholiques, et enfin la victoire des insurgés à la bataille de Julianstown, qui amena la rébellion à l'intérieur du Pale, et qui obligea la noblesse de cette région soit à se joindre aux rebelles, soit à être traitée par eux comme des ennemis. Bellings fut parmi les hommes du Pale, conduits par le vicomte Gormanstown, qui signèrent un pacte au début de 1642 avec les chefs des rebelles, Phelim O'Neill et Rory O'Moore.
L'homme politique des confédérés
Belling fut l'un des principaux instigateurs de la création des « Catholiques confédérés d'Irlande », une organisation qui chercha à discipliner une rébellion anarchique, et à organiser les armées irlandaises catholiques d'auto-défense. En 1642, Bellings fut élu secrétaire du Conseil suprême, l'organe exécutif de la Confédération. Mais, à cause de ses origines vieux-Anglais, il était, comme ses collègues du Conseil suprême, un confédéré conservateur, et il appréciait peu la rébellion initiale en Ulster. À cause de son statut social, il détestait aussi les révoltes populaires, les qualifiant de « fureurs violentes de foule brutale et désespérée ». Enfin il désapprouva fortement le massacre des protestants lors des premières phases de la rébellion.
Bellings était un royaliste convaincu, et il participa à des négociations avec James Butler, 1er duc d'Ormonde, le représentant en Irlande de Charles Ier, afin d'aider le roi pendant la première révolution anglaise en échange de concessions religieuses et politiques en faveur des catholiques. Pourtant ses détracteurs affirmèrent que le Conseil suprême était beaucoup trop modéré dans ses demandes, et firent remarquer que beaucoup de ses membres étaient apparentés à d'Ormonde. Dans le cas de Bellings, ceci était vrai, puisqu'il était marié à la fille du vicomte de Mountgarret, ce qui le liait à la dynastie Ormonde, et le mettait au courant des opinions de nobles tels que d'Ormonde, Mountgarret et MacCarthy. Par ailleurs, en sa qualité de secrétaire du Conseil suprême, il connaissait bien aussi des nobles tels que le comte de Clanricarde et James Dillon, dont il rapporta abondamment les intentions et les actions entre 1641 et 1642 dans son histoire de cette période. Les détracteurs du Conseil suprême, principalement des Irlandais gaéliques, qui s'étaient alliés avec Owen Roe O'Neill et plus tard avec Giovanni Battista Rinuccini, étaient devenus si hostiles à cet exécutif, incapable de poursuivre avec succès les guerres confédérées irlandaises, qu'ils commencèrent à qualifier ses membres de « traîtres » ou « d'ormondistes ».
De 1644 à 1645, Bellings exerça la fonction d'ambassadeur de la Confédération en Europe continentale. Il se rendit en France, en Espagne et au Vatican pour demander des aides militaire et financière. Il rentra en 1646 avec le nonce apostolique, Giovanni Battista Rinuccini, mais il fut consterné de découvrir que celui-ci rejetait le traité de paix d'Ormonde, que le Conseil suprême avait négocié avec le roi. Bien que ce traité abolît la plupart des restrictions civiles imposées aux catholiques, il ne garantissait pas la libre pratique du catholicisme, et n'offrait aucune compensation pour les terres confisquées aux catholiques. Sous la pression de Rinuccini et des évêques catholiques, le traité fut rejeté par l'Assemblée générale de la Confédération.
Bellings et ses collèges furent temporairement arrêtés, puis relâchés en 1648, pour conclure à temps un nouveau traité de paix d'Ormonde avec les royalistes. Mais il était alors trop tard pour prêter main forte aux royalistes anglais. Le Parlement anglais porta son attention sur l'Irlande, et la reconquit entre 1649 et 1653, lors de la conquête cromwellienne de l'Irlande. Bellings parvint à rejoindre la cour royaliste en exil en France, mais ses terres furent confisquées en totalité par les Parlementaires. Elles avaient été de toute façon dévastées pendant ces guerres, car elles se trouvaient sur la route de Dublin, empruntée par les armées de tous les camps.
Restauration anglaise
Après la Restauration, Bellings fut récompensé par d'Ormonde, alors Lord Deputy d'Irlande, pour sa loyauté à la cause royaliste, et il fut l'un des rares confédérés à recouvrer leurs terres confisquées par l'Act of Settlement de 1662. Plus tard, il écrivit en plusieurs volumes l'histoire des années 1640, qu'il intitula The Confederation and War in Ireland. Son récit fut écrit dans les années 1670, selon le point de vue d'un royaliste convaincu, dont les biens avaient été restitués après la Restauration. De ce fait, la rébellion est présentée comme un accident tragique, provoqué par des ministres royaux incompétents, que les hommes du Pale, la noblesse irlandaise et lui n'avaient rejointe qu'avec réticence, à cause d'une provocation poussée à l'extrême. Bien que Berrings fût souvent considéré comme le type même du vieil-Anglais, il se tenait lui-même pour Irlandais, et ses écrits montrent sa bonne connaissance du gaélique irlandais, et même du vieil irlandais, comme les textes du Lebor Gabála Érenn. Après sa mort en 1677, son corps fut transporté à Mulhuddart, près de Dublin, pour être enterré près de sa femme, Elizabeth Butler (des Vicomtes Mountgarret) , petite fille de Hugh O'Neill, décédée en 1635. Sa tombe, entourée d'un mur, ne comporte aucune inscription visible[2].
Voir aussi
Écrits
- History of the Irish Confederation and the war in Ireland Richard Bellings ; ed. by John T. Gilbert. Dublin, Gill, 1882-1890. Volume 1 ; volume 2 ; volume 3; volume 4 ; volume 5 ; volume 6 consultables sur la bibliothèque numérique de l'Université Rennes 2
Notes
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Richard Bellings » (voir la liste des auteurs), édition du 6 février 2008
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