- René Jean Schiltz
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René Jean Schiltz, né le 26 mars 1917 à Rennes et mort le 6 janvier 1993 à Lille, est un physicien français.
Après avoir été élève de l'École normale supérieure, où il a eu comme professeur Louis de Broglie, Jean Schiltz passe son Diplôme d'Etudes Supérieures à l'ENS, auprès de Georges Bruhat[1], puis devient plus jeune agrégé de France en 1939.
Mobilisé dans la 404e DCA, affecté initialement à Solesmes, il est fait prisonnier à Dunkerque le 4 juin 1940, et envoyé au Stalag 3A, à Luckenwalde. Il y occupe le poste d'homme de confiance, et y dirige l'Université Libre du Stalag. Il y participe également à la rédaction du journal La Double Gamelle, dont seulement deux numéros purent paraître, à cause d'une trop grande liberté d'esprit[2].
Début avril 1941, il est transféré au camp des aspirants 1A à Stablack, décrit par l'humoriste Jean Bellus dans son célèbre recueil Humour Verboten[3]. Avec d'autres aspirants il participe là encore à l'Université au camp, pour permettre aux étudiants prisonniers de passer leurs diplômes[4]. Grâce à des envois de matériel de Georges Bruhat il parvient même à monter des manipulations de physique[5]. Il suit en même temps des cours de mécanique ondulatoire dispensés par Jean Barriol. Pour tous ces travaux, il reçoit en 1943 un "prix de l'Académie Française décerné aux prisonniers", de 2000 francs[6].
Après la guerre, il commence à travailler à l'ENS, au poste d'agrégé-préparateur, dans l'équipe d'Alfred Kastler, puis à Lille où il prend une part importante à la montée en charge de la faculté des sciences de l'Université de Lille. Il y fonde le "Laboratoire de spectroscopie des molécules diatomiques"[7], associé au CNRS. Il se charge également des cours d'optique physique, qu'il dispense aussi à l'Institut industriel du Nord (IDN) devenu depuis École centrale de Lille.
Il présente sa thèse de docteur ès sciences le 10 octobre 1962, à Lille[8]. Il étudie et publie les spectres de nombreuses molécules diatomiques des composés de l'or, en particuliers avec les terres rares et les alcalino-terreux[9],[10]. Il est nommé professeur titulaire à titre personnel le 1er octobre 1965.
Il s'est distingué par sa foi et ses actions en ce sens, de l'animation du groupe de "Talas" de l'ENS (il n'a jamais été "prince tala" mais a reçu le sobriquet de pape noir), et de la participation à la rédaction des statuts de l'Union Catholique des Scientifiques Français[11],[12] à une participation active pour la libération des croyants de l'URSS, mais il a aussi activement participé aux actions du Secours populaire Français. Il s'est également beaucoup investi socialement dans l'Université, par exemple en suscitant la création du CESFASCIL (Comité d'Entraide Sociale de la Faculté des Sciences de Lille), dont il sera longtemps le président[13].
Il reçoit du recteur Guy Debeyre la croix de chevalier de la Légion d'Honneur en 1988.
Notes et références
- La dispersion de la biréfringence électrique du sulfure de carbone dans l'ultraviolet - p 11, et note 3. G. Bruhat et G. Raoult,
- De Bitche à Berlin Adjudant Camille-Charles Pinceloup,
- http://www.memoireetavenir.fr/serie.cfm?cs=4044&of=0&nt=0&th=0&strRech=bellus&pgp=1&nouv=1
- Les Mathématiques à Lille de 1854 à 1970 - Chapitre 6. Marie-Thérèse Pourprix,
- Courriers de Jean Schiltz à sa famille, collection particulière.
- Académie Française, séance annuelle du jeudi 16 décembre 1943, Firmin-Didot, Paris.
- http://asa3.univ-lille1.fr/spip/ASA_histoire/physique/physique.htm#p15
- Schiltz, Jean, Étude des spectres optiques des composés de l'or avec les alcalinoterreux, Thèses présentées à la Faculté des Sciences de l'Université de Lille, Masson, 1963
- http://webbook.nist.gov/cgi/cbook.cgi?Author=Schiltz%2C+J.&Mask=1000
- Excitation sélective de niveaux rovibroniques de molécules diatomiques, 1976 Schiltz, Jean,
- Modernité et Christianisme. Le Centre Catholique des intellectuels français (1941-1976). Itinéraire collectif d'un engagement., Juin 2000 A noter une incohérence possible de dates dans cette thèse, puisqu'en 1941 Jean Schiltz était prisonnier en Allemagne. TOUPIN épouse GUYOT Claire,
- Paul Germain, Mémoire d'un scientifique chrétien, L'Harmattan, p. 132
- Figures et Acteurs de la Faculté des Sciences de Lille, p 53. ASA-USTL,
Catégories :- Physicien français
- Élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)
- Enseignant à l'université Lille I
- Naissance en 1917
- Décès en 1993
- Chevalier de la Légion d'honneur
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