- Regard de rue
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Plaque d'égout
La plaque d'égout, aussi appelée regard de chaussée, est le couvercle de la bouche d'égout. Elle sert à empêcher quelqu'un de tomber dedans et également à restreindre l'accès aux personnes autorisées.
Une plaque d'égout pèse généralement plus de 50 kg. Ce poids important a pour but de les maintenir en place quand la circulation routière passe au-dessus d'elles (voir ci-dessous), et s'explique par leur composition qui est souvent en fonte, parfois même avec des incrustations de béton ou d'enrobé (pour maintenir la continuité de la surface de la chaussée, et ainsi éviter la perte d'adhérence lorsque des véhicules ou personnes passent dessus). Cela les rend peu coûteuses et solides, mais lourdes. Elles sont souvent percées d'un trou qui permet de les soulever grâce à un outil comme un crochet léger, un té d'égoutier ou encore une barre à mine ou une pioche.
Sommaire
Décorations
Bien que ces plaques soient trop grandes pour pouvoir en faire collection, leur abondance et les nombreux motifs et inscriptions dont elles sont parfois décorées a conduit certains à collectionner les photos de plaques d'égout rencontrées de par le monde. Comme décorations on retrouve souvent des motifs géométriques disposés symétriquement, mais parfois des blasons ou le lieu de leur fabrication ou de la ville où elles sont posées, le nom de la fonderie qui les a fabriquées, leur année de fabrication, la norme à laquelle elles répondent, etc.
Fabrication
L'Inde est devenue le principal producteur de plaques d'égout, poussant ainsi à la fermeture beaucoup de fabricants d'autres pays, grâce à ses bas-salaires.[réf. nécessaire]
En France, le fabricant le plus connu est la compagnie Saint-Gobain qui les fabrique à Pont-à-Mousson.[réf. nécessaire]
Pourquoi sont-elles rondes ?
Parce que c'est la forme la plus simple à produire pour empêcher que la plaque ne tombe au fond du trou (elle est en effet d'un diamètre légèrement plus grand que celui du trou), ce qui est un facteur de sécurité pour les égoutiers qui travaillent au fond. Par exemple, une plaque carrée pourrait tomber si on l'introduisait par la diagonale d'un trou carré. On aurait pu employer d'autres formes comme le triangle de Reuleaux (aussi appelé orbiforme équilatérale), ou bien encore une courbe de largeur constante.
Une forme ronde est également plus facile à manipuler pour les ouvriers ou les égoutiers puisqu'on peut la faire rouler et qu'on peut la replacer sans avoir à l'aligner (tout ceci du moins pour les plaques qui s'enlèvent complètement, car certaines ont une patte de retenue et ne font que pivoter).
De plus, pour le trou, la forme cylindrique est la plus solide et la plus simple pour éviter sa compression par la pression de la terre l'entourant. La plaque est donc de la même forme que le trou.
Cependant, on peut trouver plus rarement d'autres formes, généralement carrées ou rectangulaires.
La ville de Nashua au New Hampshire pourrait être un cas unique aux États-Unis d'Amérique pour ses plaques d'égout de forme triangulaire, qui pointent dans la direction du courant sous-jacent. Elles ont été fabriquées par une fonderie locale. Cependant la ville est en train de les remplacer pour des formes plus classiques car elles ne sont pas assez grandes pour les normes de sécurité modernes, et on ne trouve pas de plaques plus grandes en forme de triangle.Plus d'information :
Anecdotes
A la Biennale des Antiquaires de Paris en 2006 une galerie présentait une plaque d'égout pour la ville de Chandigarh, dessinée par le cousin de Le Corbusier, Pierre Jeanneret. Le dessin de cette plaque reprend le plan de la ville.
Plaques d'égout et voitures de course
Les voitures de course de Formule 1 produisent tellement d'aspiration à cause de leur aérodynamisme qu'elles peuvent soulever du sol les plaques d'égout. Pour des courses se déroulant en ville, les plaques d'égout doivent être soudées pour éviter les blessures. Le 23 septembre 1990, lors d'une course à Montréal, la voiture du pilote Jesus Pareja a été frappée de plein fouet par une plaque d'égout soulevée par effet de sol par la voiture qu'il suivait. La plaque l'a frôlé et a complètement traversé sa voiture, crevant son réservoir. Elle a percuté le mur et a explosé, mais heureusement le pilote en est sorti miraculeusement indemne. Depuis lors, ils ont décidé de souder toutes les plaques d'égout sur ce tracé lorsqu'une compétition s'y déroule.
Plus d'information :
La plaque d'égout isostatique
Une plaque d'égout classique n'est jamais parfaitement plane ni l'appui sur lequel elle repose. Il en résulte un bruit de basculement, métal sur métal, à chaque fois qu'on marche dessus ou plus énervant encore, lorqu'une roue de voiture la traverse.
La solution a consisté à supprimer cet appui hypostatique et à le remplacer par un appui en trois points : deux demi-plaques triangulaires jumelles dessinent un carré coupé en diagonale. Ces demi-plaques sont articulées selon deux côtés opposés du carré, le troisième appui étant constitué par la pointe que l'on relève pour accéder au regard.
Une plaque d'égout serait-elle le premier objet envoyé dans l'espace ?
Une légende urbaine prétend que lors d'un essai nucléaire souterrain dans les années 1950, une plaque d'égout a accidentellement décollé de son emplacement habituel à une vitesse telle qu'elle aurait été capable de quitter le système solaire. Cette histoire est basée sur un fait réel : un incident qui s'est produit le 27 août 1957 lors de l'essai « Pascal-B » de la série de tests nucléaires souterrains de l'Opération Plumbbob sur le site d'essais du Nevada (NTS). La plaque en acier, dont le poids est estimé à environ une tonne, qui fermait le puits du test, a été expulsée à une vitesse formidable et on ne l'a jamais revue ensuite. Cependant on peut douter qu'elle ait pu quitter l'atmosphère terrestre.
Plus d'information :
- (en) Plaques d'égout dans l'espace, article exhaustif sur cette histoire
- (en) The Pascal-B nuclear test
Galerie de photographies de plaques d'égoût
Neuffen (Allemagne)
Tübingen (Allemagne), 1928
Wiesbaden (Allemagne), 1949
Weimar (Allemagne)
Berlin (Allemagne)
Kristiansand (Norvège), 1641
Bergen (Norvège)
Stavanger (Norvège), 1866
Voir aussi
Normes
- Norme Deutsches Institut für Normung (DIN) 19584
- Norme EN 124 (surtout EN124 D400)
Lien interne
Liens externes
- (fr) (en) Regards de chaussée
- (fr) INRS : Estimation de la contrainte lombaire lors du décollement de plaques d'égoût
- (fr) Norinco
- (en) MHC Ltd
Galeries de photographies
- (fr) L'egout et les couleurs
- (fr) (en) Traque aux plaques
- (en) ManHole.ca - Fine Sewer Art
- (fr) Plaques d'égout au Japon
- (en) Drainspotting (recherche par mot-clé)
- (en) Site vendant les photos de plaques du monde entier
- (cs) Plaques d'égout "romantiques"
- (ru) Plaques d'égout au Chisinau, Moldavie
- (ru) Plaques d'égout. Les photos de plaques du monde entier
- (en) Manhole lids Wiki
Bibliographie
- (en) Manhole Covers, Mimi Melnick, 1994, MIT Press, États-Unis d'Amérique. ISBN 0-26213-302-4
- (en) Designs Underfoot: The Art of Manhole Covers in New York City, Diana Stuart, 2003, The Lyons Press, États-Unis d'Amérique. ISBN 1-58574-639-8
Catégorie : Assainissement
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