- Reefer
-
Le trafic reefer est un transport maritime sous des conditions de fraîcheur ou de froid positif contrôlées, en compartiment vrac ou en empilement de pallettes ou de cartons, par exemple de bananes, d'oranges ou d'autres agrumes, de poissons ou d'autres produits de cultures maraîchères ou d'exportation. Hégémonique avant les années 1980, il subit la concurrence des portes conteneurs, mais il subsiste malgré de lourds handicaps concurrentiels et s'adapte bien aux importants marchés bas de gamme.
La dénomination anglaise de conteneur reefer est trompeuse, car les fonctions techniques d'une boîte conteneur nettement plus coûteuse, parfois luxueuse et polyvalente, limitée par exemple à un portage maximum de 22 tonnes d'agrumes, sont à la fois beaucoup plus précises et plus souples à l'usage qu'un petit cargo au fret très supérieur chargé d'un unique produit à livrer sur un gros marché.
Dans cette lutte féroce, le terme unique reefer doit être réservé au gros et moyen navire spécialisé à régulation de température, c'est-à-dire le refrigerated ship anglo-saxon à l'origine de l'abréviation reefer. Le terme conteneur d'un produit précis, éventuellement à fonction reefer, suffit à préciser l'opposition de logistique marchande et commerciale.
S'il existe des normes reefer adaptées à des usages technologiques précis, il n'existe pas de droit concernant les procédures. Berlin est le grand centre européen et mondial du transport de produits frais, avec ses différents salons commerciaux, technologiques et d'assurances.
Sommaire
Un trafic reefer conquérant dans les années cinquante
Le trafic reefer permettant une bonne traçabilité et hygiène s'est imposé dans les années 1950 à une large gamme de produits frais. Les conditions et le choix précis de température sont adaptés à chaque type de cargaison d'un produit frais.
Le trafic reefer participe pleinement du grand trafic maritime commercial. Mieux connu des entreprises de négoces ou de grandes distributions de l'Europe de l'Ouest, a fortiori des groupes gestionnaires de terminaux maritimes, il est souvent sous-estimé du public. Au début des années 2000, 65 % des exportations latino-américaines sont des denrées périssables.
Actuellement, il concerne dans le monde par ordre d'importance économique :
- la banane et les agrumes (oranges, citrons... notamment de contre-saison)
- le poisson
- les produits de maraîchage, les fleurs et les plantes
- la viande
- les fruits tropicaux (litchis, mangues, ananas...)
- le lait
Vers la conteneurisation
Entre 1970 et 1990, période caractérisée par la massification des transports de produits frais, les deux mondes reefer entre en concurrence. C'est le cas exemplaire de la banane. Elle est aujourd'hui accaparée par le mode conteneur à plus de 55 % dans les bonnes années. Mais le trafic reefer caractérisé par une flotte vieillissante et de plus en plus restreinte à des productions bas de gamme ayant des débouchés assurés n'a - semble-t-il - pas débarqué ses derniers frets.
En effet, organiser un trafic reefer par bateaux nécessite l'existence d'un fort marché de demande par une population dense et une adaptation à l'offre importante du producteur. Les destinations vers les contrées dominantes (USA, Canada, Japon, Chine, Europe de l'Ouest...) et les grands ports s'imposent.
Le conteneur reste dans l'ensemble un mode privilégié et cher. Il obéit à un marché d'offre, animé en premier lieu par l'armateur qui privilégie des ports rentables où le bateau passe, charge et décharge comme une ligne de bus, amenant ainsi un service privé de portage à une fréquence variable. Un groupe armateur tel Lauritzen achète des quais, voire des ports et participe à la gestion de terminal à 50%.
Etudier les trafics maritimes, et notamment les rivalités économiques des modes de transports reefer passe par une approche géographique et historique détaillée, répondant aux questions "Pourquoi c'est là et pas ailleurs ? " et "Quels sont les moteurs de la promotion ou de l'abandon d'un lieu ?"
Origine de la conteneurisation
La conteneurisation est apparue dans les années 1960. La guerre de Corée a donnée une impulsion au transport par conteneur ce qui a mené à l'utilisation à grande échelle de la conteneurisation. Au fil des années, avec le grand nombre de navires porte-conteneurs, la conteneurisation a été l'une des conditions de la croissance des échanges et un moyen de lutte contre l'asphyxie des grands ports. Pour le transport des produits réfrigérés, l'utilisation des porte-conteneurs réfrigérés de type PCRF (reefer) ont été nécessaires sur la ligne des Antilles : les produits peuvent garder toute leur fraicheur sans risque pour le consommateur.
Principe
Le principe du conteneur Reefer (autre nom du conteneur réfrigéré) est basé sur un dispositif de production de froid alimenté en courant par des prises reefers du navire. Le maintien de la température est géré par un modem qui transmet tous les paramètres à l'ordinateur de bord au PC ship officer. En cas de dysfonctionnement d'un conteneur, l'information est traitée directement par l'ordinateur de bord en émettant un signal d'alarme. L'officier de quart peut alors intervenir sur le reefer et remédier à cette défaillance. Avec ces systèmes, la chaîne de froid est maintenue jusqu'à l'arrivée au port. Dès que le conteneur est débarqué à terre, il est pris en charge par le service technique du port de livraison pour traiter ces conteneurs dans les mêmes conditions qu'à bord.
Environnement
Sur le marché des conteneurs réfrigérés, certains sont dotés de technologies qui permettent de réduire l’impact sur l’environnement. Il existe ainsi les moteurs basse-consommation qui permettent de réduire jusqu'à trois fois la consommation de fuel par voyage et de réduire ainsi les émissions de gaz carbonique. Aussi, des logiciels de pilotage de la consommation permettent de contrôler la température des marchandises tout au long de leur trajet à bord et limitent ainsi la charge d'électricité utilisée.
Ces technologies sont fortement présentes au cœur des flottes des principaux armateurs mondiaux, à l’image du Groupe CMA CGM, n°3 du Reefer sur le marché mondial, qui en a acquis en 2008, pas moins de 5000 (2000, dotés de moteurs basse consommation et 3000, dotés de logiciels de pilotage de la consommation).
Bibliographie
Eric Foulquier, Du rififi dans les reefers, le trafic maritime de produit frais, conférence FIG Saint-Dié, 2009. Paul TOURRET, Le transport maritime des produits frais, Note de Synthèse ISEMAR n°90 décembre 2006.
Articles connexes
- Portail du monde maritime
- Portail du froid et de la climatisation
- Portail des transports
Wikimedia Foundation. 2010.