- Raymond Lecourt
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Raimond Lecourt
Raimond Lecourt Raimond LecourtActivité(s) Artiste peintre Naissance 25 janvier 1882
Le HavreDécès 1er janvier 1946 (à 63 ans)
Fontaine-la-MalletFormation école des Beaux-Arts du Havre
école des Beaux-Arts de ParisMaîtres Charles Lhuillier
Léon BonnatŒuvres principales Compléments Raimond Lecourt[1], né le 25 janvier 1882 au Havre et mort le 1er janvier 1946 à Fontaine-la-Mallet, est un peintre français, élève de l'école des Beaux-Arts du Havre sous la direction de Charles Lhuillier, puis de Léon Bonnat à l'école des Beaux-Arts de Paris. Il habite ensuite à Fontaine-la-Mallet où il vit en contact permanent avec le terroir normand, son sujet de prédilection.
Sommaire
Biographie
Les premiers pas dans la vie ne furent pas faciles pour le petit Raimond-Louis-Vincent, né au 20 de la rue de la Digue au Havre d’un père bas-normand et d’une mère malouine. En effet il perdit sa mère quand il avait sept ans et son père quand il en avait douze. Recueilli par un oncle employé de banque, il fut, placé à treize ans, chez un architecte havrais. Son passage à l’école communale avait été sans histoire, à cela près que son instituteur, fermé aux beautés du croquis, sanctionnait avec sévérité les « gribouillages » dont le petit Raimond parsemait les marges de ses cahiers.
Premier sourire du destin : l’architecte était plus ouvert à l’art que le pédagogue. Séduit par les dons précoces de son « saute-ruisseau », il le fit entrer à l’école des Beaux-Arts du Havre. Le directeur en était Charles Lhuillier, charmant petit maître mais surtout merveilleux éleveur d’âmes, sachant faire éclore les talents sans les écraser sous son enseignement.
Raimond Lecourt à dix-sept ans enlève le prix d’honneur du cours supérieur avec la médaille d’argent de la Ville. Et, merveilleuse aventure, une bourse municipale qui lui permet d’entrer à l’école des Beaux-Arts de Paris. Là, dans l’atelier du peintre Bonnat, il retrouve ses camarades havrais qui l’y avaient précédé : Othon Friesz, Raoul Dufy, les frère René et Henri de Saint-Delis.
Il a dix-neuf ans quand sa première toile, Le Herseur, est reçue au salon des Artistes français. Il termine ses études dans l’atelier de Luc-Olivier Merson et c’est à peu près à cette époque qu’il prit l’habitude de passer ses vacances à Fontaine-la-Mallet avec son camarade Othon Friesz. Il allait s’y installer définitivement en 1907 après un voyage en Bretagne d’où il rapporte de nombreux croquis et des portraits aujourd’hui très rares.
Arrive la Première Guerre mondiale. Mobilisé le premier août 1914 au 74e R.I., il se conduit en héros, décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire. Au cours d’un engagement à Courcy-Brimont, le 14 septembre, il est blessé au bras et à la main droite. Cruel coup du sort pour un peintre. Qu’importe ! Il dessinera de la main gauche puis, au prix d’une lente et pénible rééducation, il retrouve l’usage de la main droite.
Il est alors en possession de son talent. Il est sociétaire des Artistes français, il expose également aux Indépendants, fait des envois réguliers aux salons. De nombreuses toiles de lui figurent au Danemark, en Allemagne, aux États-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne où les chiens de la duchesse de Manchester lui doivent l’immortalité.
Puis c’est la Seconde Guerre mondiale. Raimond Lecourt supporte très mal l’Occupation. Après la fameuse poignée de main de Montoire, il renvoie à la Chancellerie sa médaille militaire accompagné de ce commentaire : « On n’a pas besoin de décorations dans un pays qui n’a plus le sens de l’honneur ».
Dans l’hiver 1943-1944, il est renversé par un camion militaire qui dérape sur le verglas. En septembre 1944, durant les durs combats de la libération du port du Havre, le village de Fontaine-la-Mallet, où il habitait, disparaît sous un déluge de bombes. Sa maison, son atelier, ses notes et croquis disparaissent en fumée. Il se remit au travail avec courage, mais quelque chose s’était brisé en lui. L’hiver suivant il prit froid et attrapa une pneumonie qui l’emporta en huit jours, ne pouvant être correctement soigné suite au refus d’un colonel de l’armée américaine, qui rembarquait au Havre, de donner à des civils de la pénicilline que les Américains étaient seuls à posséder à l’époque. Il allait avoir soixante-quatre ans.
Ses amis le pleurèrent. Les autres se dirent que disparaissait un bon artisan de la peinture cauchoise qui savait si bien rendre les chevaux de labour, les vaches normandes, les écuries et les cours plantées. On sait maintenant que Raimond Lecourt était autre chose qu’un brave homme qui élevait sa nombreuse famille en exécutant avec application les commandes de ses clients. C’est un grand peintre, l’un des chefs de file de la solide école de la peinture normande du premier milieu du XXe siècle.
Texte de l’allocution de René Fatras à l’occasion de l’inauguration de l’exposition « Lecourt » au château d'Ételan, juin 1984.
Notes
Œuvres dans les musées
Le musée des Beaux-Arts André Malraux au Havre conserve plusieurs de ses toiles :
- Cheval sur les falaises de Bléville ;
- L'Effort ;
- Le Labour à Bréauté ;
- Marché à Trouville ;
- Troupeau de vaches sur la route de Tancarville ;
- Vallée de Montivilliers - maison de Lecourt.
Le musée Alphonse Georges Poulain à Vernon conserve :
- Cheval d'attelage.
Le musée des Traditions et Arts Normands à Martainville-Épreville conserve :
- Ferme à Réauté.
Le Musée Alfred Canel à Pont-Audemer conserve :
- Vaches à l'abreuvoir.
Expositions
- Exposition permanente au château d'Etelan (Seine-Maritime) de juin à septembre
Bibliographie
- Jacques-Louis et Philippe Malouvier, Raimond Lecourt, Galerie Malouvier, Le Havre, 1988 (ISBN 2950265405)
- Les Peintres du Havre et de l'estuaire de la Seine, Barberousse, Paris, 1985
Lien externe
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