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Rangers canadiens
Rangers canadiens du NunavutPériode 1947 – Toujours actif Pays Canada
Allégeance Forces canadiennes Branche Commandement de la Force terrestre Effectif 4 250 personnes Fait partie de Première réserve Devise Vigilans (« Les gardiens ») modifier Les Rangers canadiens sont un sous-élément spécialisé des Forces canadiennes. Ils font partie de la Première réserve de l'armée de terre canadienne et garantissent une présence militaire dans les régions éloignées et isolées du Canada comme le Nord canadien et le long des côtes. Ils ont pour mission d'observer et de communiquer des activités inhabituelles. L'organisation fut créée en 1947. Les Rangers canadiens proviennent en grande majorité des nations amérindiennes du nord. Ils se reconnaissent principalement par leur chandail rouge et leur casquette arborant leur emblème. On compte plus de 4 000 Rangers canadiens répartis dans 169 communautés au travers du territoire canadien.
Sommaire
Rôle
Les Rangers canadiens garantissent une présence militaire dans les régions isolées et peu peuplées du Canada permettant ainsi au Canada d'y exercer sa souveraineté. Leur mission officielle est de « fournir aux Forces canadiennes une force équipée légèrement, autosuffisante et mobile pour soutenir les opérations sur la scène nationale et protéger la souveraineté du Canada »[1].
En fait, les Rangers canadiens doivent signaler aux autorités toutes activités inhabituelles ou suspectes dans leur région. Ils effectuent également des patrouilles à cette fin. Ils soutiennent aussi les opérations des Forces canadiennes dans ces régions en fournissant des guides qui servent de spécialistes de la géographie et de survie dans les conditions environnementales de ces territoires où le climat est rigoureux comme la région arctique canadienne. Bien que leur rôle soit principalement la surveillance, l'expertise des Rangers canadiens s'est montrée très utile à différentes occasions lors d'opérations dans le Nord canadien[2]. En effet, ils démontrent souvent des initiatives afin de venir en aide aux Forces canadiennes dans leur région lors de recherche et sauvetage ou de réponse suite à des avalanches par exemple ou encore lors d'entraînement hivernal ou en conditions arctiques[1]. Les Rangers canadiens n'ont pas de rôle de combat et ne sont pas déployés pour des opérations outre-mers[3]. Ils effectuent aussi des opérations de routine comme l'inspection des installations du Système d'alerte du Nord[4].
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Camp d'entraînement des Rangers canadiens près d'Alert au Nunavut en avril 2010
Structure
Fichier:Canadian Rangers Inuvik Patrol.jpgPatrouille Inuvik avec le général américain Gene Ruart, commandant du NORAD et du United States Northern Command, et le brigadier-général canadien David Millar, commandant de la Force opérationnelle interarmées du nord, en mai 2009La majorité des membres des Rangers canadiens sont issus de communautés autochtones. En fait, 23 différentes langues sont parlées au sein des Rangers canadiens. En 2011, il y a 4 250 rangers dans 169 communautés réparties sur l'étendue du territoire canadien[1]. L'effectif des Rangers canadiens est en croissance et le ministère de la Défense nationale prévoit faire passer leur nombre à 5 000 d'ici 2012[1]. Plusieurs rangers occupent des postes importants dans leur collectivité comme ceux de maire ou de chef par exemple[5]. Les Rangers canadiens sont divisés en cinq groupes de patrouilles qui sont dirigés par l'Autorité nationale des Rangers canadiens située à Ottawa en Ontario[2],[5].
Groupes de patrouilles des Rangers canadiens[5],[2],[6] Groupe de patrouilles Nombre de patrouilles Effectif Quartier général Secteur d'attache Région couverte 1er Groupe de patrouilles des Rangers canadiens 58 1 575 Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) Force opérationnelle interarmées du nord Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut 2e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens 27 696 Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec) Secteur du Québec de la Force terrestre Québec 3e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens 15 422 Borden (Ontario) Secteur du Centre de la Force terrestre Nord de l'Ontario 4e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens 38 695 Victoria (Colombie-Britannique) Secteur de l'Ouest de la Force terrestre Côte ouest du Canada et le Nord des Prairies 5e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens 30 743 Gander (Terre-Neuve-et-Labrador) Secteur de l'Atlantique de la Force terrestre Terre-Neuve-et-Labrador Le 1er Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (1er GPRC) couvre le Nord canadien, c'est-à-dire les territoires du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Son quartier général est situé à Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest et il relève de la Force opérationnelle interarmées du nord[2],[4]. Le 1er Groupe de patrouilles est le plus grand des groupes de patrouilles des Rangers canadiens avec un effectif de 1 575 rangers. Il couvre également le plus grand territoire. Il s'agit d'un grand défi de coordination puisque ce territoire qui a une plus grande superficie que l'Europe ne comprend que trois villes de taille moyenne[4],[7]. De plus, plusieurs collectivités ne sont accessibles que par voie aérienne ou sur des chemins de glace en hiver[4]. Le 1er GPRC comprend 56 patrouilles réparties dans autant de communautés[2],[4]. La langue maternelle de la majorité des membres du 1er Groupe de patrouilles n'est ni l'anglais ni le français. En effet, une grande partie des rangers du 1er Groupe de patrouilles sont des Inuits dont la langue maternelle est l'inuktitut[4].
Le 2e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (2e GPRC) relève du Secteur du Québec de la Force terrestre et couvre la province de Québec. Son quartier général est situé à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il est divisé en 27 patrouilles comprenant un total de 696 membres[2],[8]. Les patrouilles du 2e Groupe sont principalement situées le long des côtes de la baie James, de la baie d'Hudson, du détroit d'Hudson et de la baie d'Ungava ainsi que la côte nord du golfe du Saint-Laurent[8]. Plusieurs membres du 2e GPRC sont des Inuits, des Innus ou des Cris ayant différentes langues maternelles telles que l'inuktitut, le montagnais, le cri, l'anglais et le français. D'ailleurs, certains membres ne parlent que l'inuktitut[8]. Le 2e GPRC a reçu la mention élogieuse du chef d'état-major de la Défense en reconnaissance de leurs actions suite à l'avalanche à Kangiqsualujjuaq en 1999[8].
Le 3e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (3e GPRC) relève du Secteur du Centre de la Force terrestre et couvre principalement le Nord de l'Ontario[2],[9],[10]. Il comprend 422 rangers répartis en 15 patrouilles[9]. Le 3e GPRC comprend des rangers ayant pour langue maternelle le cri, l'oji-cri et l'anglais[9].
Le 4e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (4e GPRC) couvre la côte pacifique du Canada et le Nord des provinces de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba[11],[12]. Il relève du Secteur de l'Ouest de la Force terrestre et son quartier général est situé à Victoria en Colombie-Britannique. Il comprend 38 patrouilles avec un total de 695 rangers[2],[11]. Le 4e GPRC apporte une aide importante à la Gendarmerie royale du Canada en surveillant et patrouillant les côtes contre l'immigration illégale[11].
Le 5e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (5e GPRC) couvre le territoire de Terre-Neuve et du Labrador. Il relève du Secteur de l'Atlantique de la Force terrestre et son quartier général est situé à St. John's à Terre-Neuve-et-Labrador. Il est divisé en 30 patrouilles comprenant un total de 743 rangers[2],[13]. Les rangers du 5e GPRC effectuent des patrouilles des côtes de l'Atlantique[13].
Instruction et équipement
Les Rangers canadiens reçoivent une formation initiale d'une durée de dix jours. Il n'y a aucune autre instruction obligatoire à l'exception des instructeurs et des chefs de patrouilles qui doivent suivre une formation avancée. Cependant, de l'instruction spécialisée est offerte sur une base volontaire. L'instruction varie beaucoup entre les patrouilles à l'échelle du pays. L'instruction commune touche les patrouilles de souveraineté, les évacuations en cas d'incendie ou d'inondation et l'aide en cas de catastrophe aérienne en plus des sujets de base des Forces canadiennes comme le tir ainsi que l'histoire et les traditions des Forces canadiennes[14].
Les Rangers canadiens sont armés de la Lee Enfield n°4 et reçoivent 300 balles par an pour leur protection[5]. Leur uniforme distinctif est composé d'un chandail en coton ouaté rouge et d'une casquette arborant leur insigne[5].
Histoire et distinctions
La première création de rangers remonte aux Rangers de la Milice de la côte du Pacifique créés en 1942 après qu'un sous-marin japonais ait attaqué la Colombie-Britannique. Leur rôle était de surveiller les côtes et d'assurer la sécurité jusqu'à ce que les troupes régulières arrivent[15]. C'est en 1947 que les Rangers canadiens furent officiellement créés à l'échelle nationale. Ils avaient toujours pour rôle de surveiller les côtes dans les régions isolées et peu peuplées du Canada[15]. L'importance des Rangers canadiens s'accroît depuis les années 1970 puisque le gouvernement du Canada a un intérêt croissant à protéger sa souveraineté sur les régions éloignées du territoire canadien[15]. Une étude du ministère de la Défense nationale conduite en 2000 a démontré l'importance du rôle opérationnel des Rangers canadiens et il a été décidé d'augmenter leur effectif[15],[1].
Le 1er janvier 1999, les Rangers canadiens ont fournit une aide remarquable suite à une avalanche dans la communauté québécoise de Kangiqsualujjuaq qui a fait neuf victimes[8],[16]. La patrouille de Kangiqsualujjuaq comprend 28 rangers qui sont venus en aide bénévolement à la population locale afin de trouver les dépouilles et les ensevelir convenablement. Ils ont également surveillé la zone à risque d'une seconde avalanche afin de protéger la communauté. Une centaine de personnes de l'extérieur de la communauté sont également venus prêter main forte à la collectivité, parmi ceux-ci il y a avait une quarantaine d'autres rangers canadiens[16]. D'ailleurs, le 2e Groupe de patrouilles a reçu la mention élogieuse du chef d'état-major de la Défense pour leurs actions lors de cette catastrophe naturelle[8]. Le vice-premier ministre et le ministre de la Sécurité publique du Québec ainsi que la ministre des Affaires indiennes du Canada ont également présenté leur reconnaissance aux Rangers canadiens pour l'aide apportée[16].
Le 7 juin 2009, des Rangers canadiens sont intervenus suite à l'écrasement d'un aéronef dans la région de Port Hope Simpson (en) au Labrador. En effet, un préposé de l'aéroport de Port Hope Simpson (en) qui est aussi sergent des Rangers canadiens a remarqué de la fumée à l'ouest de la collectivité et a aussitôt alerté les autorités tout en demandant à un groupe de rangers de se tenir prêt à intervenir. Huit rangers ont localisé l'aéronef et, ensuite, dégagé une voie d'accès afin de se rendre au site de l'écrasement en plus d'aménager une zone d'atterrissage pour hélicoptères. Les huit rangers ont reçu la mention élogieuse du commandant du Secteur de l'Atlantique de la Force terrestre pour leur intervention rapide lors cette opération de recherche et sauvetage[17].
Devise et emblème
Ranger canadienne portant le chandail et la casquette distinctifs des Rangers canadiensLa devise des Rangers canadiens est « Vigilans » qui se traduit par « Les gardiens »[15]. Leur insigne est constitué d'une hache et d'un fusil Lee Enfield n°4 croisés sur lesquels est superposée une branche portant trois feuilles d'érable rouges dans un écusson en forme de blason vert portant l'inscription « Canadian Rangers canadiens »[1],[2].
Notes et références
- Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 13 août 2011
- Organisation sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 13 août 2011
- FAQs sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- 1er Groupe de patrouilles des Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- Groupe de patrouilles des Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 13 août 2011
- Les Rangers canadiens et l'Armée de terre sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 13 août 2011
- Tony Balasevicius, « Pour un concept d'opérations des Forces canadiennes dans l'Arctique », dans Revue militaire canadienne, vol. 11, no 2, printemps 2011, p. 21-31 [texte intégral (page consultée le 9 août 2011)]
- 2e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- 3e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- (en) Canada's Army in Northern Ontario sur le site du 3e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- 4e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- 4e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens sur le site du 4e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- 5e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- Instruction sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 13 août 2011
- Historique des Rangers canadiens sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 13 août 2011
- Des Rangers canadiens aident leur communauté de la baie d’Ungava sur le site des Rangers canadiens, page consultée le 14 août 2011
- « Des Rangers reçoivent la mention élogieuse du Commandant », dans Nouvelles de l'Armée, 11 janvier 2011 [texte intégral (page consultée le 14 août 2011)]
Annexes
Articles connexes
- Première réserve
- Commandement de la Force terrestre des Forces canadiennes
- Amérindiens au Canada
- Nord canadien
Lien externe
Catégorie :- Unité des Forces armées canadiennes
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